BIA 34 XXXIV Nicolas Grimal Éditorial

La présente livraison du Bulletin d’information archéologique consacre la disparition d’une génération d’égyptologues égyptiens : Muhammad al-Saghîr, ’Alî al-Khôlî, Victor Girgis, Kamâl Fahmî, Henri Riyâd, ’Abdal-Halîm Rizq, autant de collègues connus et appréciés de la communauté scientifique internationale, parmi les derniers témoins actifs de l’archéologie de l’après-guerre. Notre revue de presse, compilée et rédigée par Emad Adly avec toujours autant de verve, se fait, naturellement, l’écho des grands thèmes qui agitent le monde des Antiquités. Une fois de plus, on constate que la part proprement scientifique faite par la presse est mince, au profit des débats et querelles qui sont devenues son lot quotidien, cristallisant bien souvent des problèmes de fonds sous-jacents. Le déplacement des populations de Qurna, le remodelage musclé de la ville de Louqsor et des abords des temples de Karnak, voire même le déplacement du colosse de la place Ramsîs, celui projeté des marchés de gros d’al-Azhar, le projet d’implantation d’une centrale nucléaire sur la route de Marsa Matrôh soulèvent, par-delà la préservation des monuments, la question du traitement du tissu urbain, économique et social. Le statut économique des monuments, plus exactement la nature et les limites de l’exploitation qui peut en être faite suscitent des débats vertueux, mais qui semblent n’avoir que peu de prise sur les réalisations. Sans parler naturellement des abus et empiétements divers, essentiellement dans le domaine de l’urbanisation : Vieux-Caire, citadelle sont autant de thèmes sur lesquels se focalisent l’attention et la polémique... La politique de développement des musées retient aussi beaucoup l’attention de la presse. Au premier rang se trouvent évidemment le futur « grand Musée égyptien », mais aussi le Musée gréco-romain d’Alexandrie. Dans le domaine de la restauration, le transfert du colosse de Ramsès II depuis la place Ramsîs tient incontestablement la vedette. Expositions, vols et restitutions d’Antiquités constituent toujours une matière privilégiée de la presse égyptienne, qui développe volontiers les aspects spectaculaires, dont ses lecteurs se régalent. « L’affaire des cheveux de Ramsès II » en est un bon exemple. Comme dit plus haut, la part des découvertes et travaux archéologiques proprement dits est assez réduite : ils occupent moins d’1/6e de cette chronique. La découverte la plus remarquable est probablement la tombe KV63, dont le dégagement et l’étude sont longuement décrits.
 
bia 34 xxxiv nicolas grimal editorial

la presente livraison du bulletin d'information archeologique consacre la disparition d'une generation d'egyptologues egyptiens: muhammad al-saghir, 'ali al-khuli, victor girgis, kamal fahmi, henri riyad, 'abdal-halim rizq, autant de collegues connus et apprecies de la communaute scientifique internationale, parmi les derniers temoins actifs de l'archeologie de l'apres-guerre. notre revue de presse, compilee et redigee par emad adly avec toujours autant de verve, se fait, naturellement, l'echo des grands themes qui agitent le monde des antiquites. une fois de plus, on constate que la part proprement scientifique faite par la presse est mince, au profit des debats et querelles qui sont devenues son lot quotidien, cristallisant bien souvent des problemes de fonds sous-jacents. le deplacement des populations de qurna, le remodelage muscle de la ville de louqsor et des abords des temples de karnak, voire meme le deplacement du colosse de la place ramsis, celui projete des marches de gros d'al-azhar, le projet d'implantation d'une centrale nucleaire sur la route de marsa matruh soulevent, par-dela la preservation des monuments, la question du traitement du tissu urbain, economique et social. le statut economique des monuments, plus exactement la nature et les limites de l'exploitation qui peut en etre faite suscitent des debats vertueux, mais qui semblent n'avoir que peu de prise sur les realisations. sans parler naturellement des abus et empietements divers, essentiellement dans le domaine de l'urbanisation: vieux-caire, citadelle sont autant de themes sur lesquels se focalisent l'attention et la polemique... la politique de developpement des musees retient aussi beaucoup l'attention de la presse. au premier rang se trouvent evidemment le futur "grand musee egyptien", mais aussi le musee greco-romain d'alexandrie. dans le domaine de la restauration, le transfert du colosse de ramses ii depuis la place ramsis tient incontestablement la vedette. expositions, vols et restitutions d'antiquites constituent toujours une matiere privilegiee de la presse egyptienne, qui developpe volontiers les aspects spectaculaires, dont ses lecteurs se regalent. "l'affaire des cheveux de ramses ii" en est un bon exemple. comme dit plus haut, la part des decouvertes et travaux archeologiques proprement dits est assez reduite: ils occupent moins d'1/6e de cette chronique. la decouverte la plus remarquable est probablement la tombe kv63, dont le degagement et l'etude sont longuement decrits.