B I A X X X I V - juillet/décembre 2006 1I - THÈMES GÉNÉRAUX Le secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités, Dr Zâhî Hawwâs, a annoncé que le 14 janvier est dorénavant choisi pour célébrer la Journée des archéologues égyptiens. C’était à cette même date que le feu président Gamâl Abd al-Nâsir avait décidé de nationaliser le Service des Antiquités qui, deux siècles durant, était la chasse gardée des étrangers. Hawwâs a annoncé le lancement des travaux de construction d’un hôpital destiné à soigner les archéologues. Le CSA dispose à présent d’un budget de trois millions de dollars lui permettant de donner le coup d’envoi d’un tel projet. À proximité de cet hôpital, les Forces armées construiront un club sportif et un centre d’entraînement pour les archéologues. Enfin, Hawwâs a annoncé que tous les archéologues et restaurateurs du CSA toucheront le mois prochain une prime de 40 %, afin de les aider à affronter les problèmes de santé auxquels ils sont exposés au cours de leur travail dans les milieux archéologiques confinés. (Mushîra Môsa, « 14 janvier : Journée des archéologues », al-Ahrâm du 10 juillet 2006. Voir également Kâmiliyâ Atrîs, « Chers pharaons, merci pour vos Antiquités ! », Sabâh al-Khayr du 25 juillet ; Ashraf Mufîd, « Honneurs aux pionniers lors de la célébration de la première fête des archéologues égyptiens organisée à l’Opéra », alAhrâm du 4 décembre). - - In Memoriam A g è s C A B R O L Diplômée de l’École du Louvre, docteur en égyptologie, maître de conférences à l’Université Charles-deGaulle - Lille 3 et membre de l’UMR CRS 8164 HALMA-IPEL, Agnès CABROL est décédée le 7 janvier 2007, au terme d’une lutte courageuse et acharnée contre une maladie inexorable. Elle manquera cruellement à ses nombreux collègues, étudiants et amis. - - M u h a m m a d a l - S a g h î r Le Dr Muhammad al-Saghîr est décédé en aoôt 2006. Il a travaillé dans de nombreux sites archéologiques, notamment à Saqqâra et à Hilwân. Même si Louqsor était son fief permanent. Du dromos à la cachette du temple de Louqsor, il a pris part à nombreux travaux et découvertes. Il était apprécié par ses collègues pour sa grande modestie. Après la retraite, il fut nommé Conseiller auprès du ministre de la Culture. Il enseignait également à l’Université de Ganôb al-Wâdî. Enfin, il a obtenu plusieurs distinctions, dont la médaille d’Isis qui lui a été décernée en 1979 par le directeur général de l’Unesco en hommage à sa contribution au sauvetage des Antiquités de Nubie. - - A l î a l - K h ô l î Le Dr Alî al-Khôlî s’est éteint après plus de quarante ans de travail dans le champ archéologique. Après avoir été inspecteur, puis inspecteur en chef de Saqqâra, il y a participé à de T H È M E S G É É R A U X B I A X X X I V - juillet/décembre 2006 1nombreuses fouilles archéologiques. Dès 1959, il a commencé à travailler en Nubie. En 1974, il a obtenu son doctorat à l’Université de Londres. Après la retraite, il fut nommé membre du Comité permanent des Antiquités égyptiennes. - - V i c t o r G i r g i s Victor Girgis ’Awadallah est décédé en juillet 2006. Né en 1919, il était diplômé de la faculté des Arts appliqués en 1940. Restaurateur au Musée Égyptien, Victor Girgis s’est ensuite spécialisé dans la langue et les études coptes. Il fut nommé directeur du Musée copte. Sans oublier les autres fonctions qu’il avait successivement occupé : président du secteur des musées, membre du Conseil d’administration du CSA, etc. - - K a m â l F a h m î L’archéologue Kamâl Fahmî est décédé après de nombreuses contributions archéologiques en Haute comme en Basse Égypte. Malheureusement, depuis sa retraite en 1984, personne n’a fait appel à sa grande expérience. - - H e r i R i y â d L’archéologue Henri Riyâd est décédé après une longue carrière au service des Antiquités égyptiennes. Professeur à la faculté d’Archéologie d’Alexandrie, il fut successivement directeur du Musée gréco-romain puis du Musée Égyptien, avant d’occuper le poste de directeur général au CSA. Lors des cérémonies marquant le centenaire du Musée Égyptien en 2002, Henri Riyâd a été honoré par Mme Suzanne Mubârak et le ministre de la Culture, Fârôq Husnî. - - ’ A b d a l - H a l î m R i z q Diplômé du département des Antiquités gréco-romaines de l’Université d’Alexandrie, l’archéologue ’Abd al-Halîm Rizq a commencé sa carrière comme aide inspecteur pour devenir, quelques années plus tard, directeur général des Antiquités de l’Est du Delta. Il était très apprécié par ses collègues. - - Nominations, révocation Le secrétaire général du CSA, Dr Zâhî Hawwâs, s’est réuni la semaine dernière avec le directeur de l’Administration des Antiquités restituées, Ibrâhîm ’Abd al-Magîd pour tenter de le dissuader de prendre un congés sans solde. En effet, ’Abd alMagîd a protesté contre le manque de moyens dont il dispose pour poursuivre les salles d’enchères qui vendent des Antiquités égyptiennes à l’étranger ! Bien qu’il l’ait renouvelé dans ses fonctions, le Dr Hawwâs cherche actuellement un remplaçant pour ’Abd al-Magîd ! (« La bourse des nouvelles », Ruz al-Yôsuf du 1er juillet 2006). - - Le secrétaire général du CSA, Dr Zâhî Hawwâs, a nommé l’archéologue Farag Fadda aux fonctions de président du secteur des Antiquités islamiques, en remplacement du Dr ’Abdallah Kâmil Môsa. Ce dernier a réintégré cette semaine son poste à la faculté d’Archéologie du Caire, après l’annulation de son détachement auprès du CSA à cause du tollé soulevé par le projet de construction de gratte-ciels en face de la citadelle du Caire. Le Dr ’Abdallah a refusé de commenter les rumeurs colportées par plusieurs journaux le qualifiant de bouc émissaire dans l’affaire des gratte-ciels ! T H È M E S G É É R A U X B I A X X X I V - juillet/décembre 2006 1Par ailleurs, le Dr Hawwâs a nommé Dr Mukhtâr al-Kasabânî au poste de Conseiller pour les Antiquités islamiques et coptes. (« Fadda est nommé président du secteur des Antiquités islamiques », Akhbâr al-Adab du 22 octobre 2006). - - Le secrétaire général du CSA, Dr Zâhî Hawwâs, a décidé la nomination du Dr Muhammad ’Abd al-Latîf au poste de directeur général du Comité permanent des Antiquités islamiques et coptes, ainsi que la nomination de Hânî Abô al-’Azm à celui de directeur du Comité permanent des Antiquités égyptiennes. Ils exerceront leurs fonctions sous la supervision de Magdî al-Ghandôr, directeur général des missions archéologiques et des Comités permanents. (Lô’ay Mahmôd Sa’ïd, « Musées et Antiquités », al-Qâhira du 24 octobre 2006). - - Le secrétaire général du CSA a décidé la reconduction pour un an du Dr Nâdya Luqma dans ses fonctions de directeur général de la préservation et de la restauration des musées du Grand Caire. (Lô’ay Mahmôd Sa’ïd, « Musées et Antiquités », al-Qâhira du 4 juillet 2006). - - Sanâ’ Ahmad ’Umar a été promue au poste de directeur général du musée archéologique de Louqsor. (Lô’ay Mahmôd Sa’ïd, « Musées et Antiquités », al-Qâhira du 24 octobre 2006). - - En mai 2007, le Dr Zâhî Hawwâs atteindra l’âge de la retraite. À en croire les rumeurs, la personne la plus susceptible de lui succéder serait l’actuel président du Fonds du développement culturel, Ayman ’Abd al-Mun’im. Comment celui-ci, qui n’était qu’un simple fonctionnaire au sein du Service des palais de la culture à al-Anfôshî, se trouve aujourd’hui projeté vers les postes les plus prestigieux ? Béni soit celui qui couve sous les ailes du ministre... (« Prête-moi ton oreille », Sawt al-Umma du 6 novembre 2006). - - Le secrétaire général du CSA, Dr Zâhî Hawwâs, a nommé Ahmad Sâlih, ex-directeur des Antiquités d’Abô Simbil, au poste de directeur des Antiquités de Mît Rahîna. (Lô’ay Mahmôd Sa’ïd, « Musées et Antiquités », al-Qâhira du 28 novembre 2006). - - Le président de l’Université du Caire, Dr ’Alî ’Abd al-Rahmân, a décidé la nomination du Dr ’Alâ’ al-Dîn ’Abd alMuhsin Shâhîn, chef du département des Antiquités égyptiennes, au poste de Doyen de la faculté d’Archéologie. Dr Shâhîn remplacera désormais Dr ’Ula al’Agîzî. (« Dr ’Alâ’ Shâhîn est nommé Doyen de la faculté d’Archéologie du Caire », al-Akhbâr du 15 novembre 2006. Voir également Lô’ay Mahmôd Sa’ïd, « Musées et Antiquités », alQâhira du 21 novembre). - - Dr ’Abd al-Sattâr ’Uthmân, professeur d’archéologie islamique et Doyen de la faculté de Lettres de Suhâg, a été promu vice-président de l’Université de Suhâg. (Lô’ay Mahmôd Sa’ïd, « Musées et Antiquités », alQâhira du 26 septembre 2006). - - Dr Abô al-Hamd Mahmôd Farghalî, professeur d’archéologie islamique, a été nommé doyen de la première faculté d’Archéologie en Haute-Égypte qui ouvrira ses portes cette année. (Lô’ay Mahmôd Sa’ïd, T H È M E S G É É R A U X B I A X X X I V - juillet/décembre 2006 1« Musées et Antiquités », al-Qâhira du 12 septembre 2006). - - L’ex-directeur du Musée Égyptien, Dr Mamdôh al-Damâtî, a été promu la semaine dernière au poste de Chef du département d’Archéologie de la faculté de Lettres d’Ayn Shams. Il remplace le Dr Shâfiya Badîr. (Lô’ay Mahmôd Sa’ïd, « Musées et Antiquités », al-Qâhira du 26 septembre 2006). - - Le Parquet de l’Est d’Alexandrie a ordonné l’arrestation de l’inspecteur archéologique de la région de Mârînâ accusé de corruption et trafic d’influence. Il a été dénoncé à la justice par un homme d’affaires, qui a acquis 20 feddan-s dans cette zone. L’inspecteur lui a réclamé un pot-de-vin de 10 000 livres égyptiennes contre un certificat attestant que son terrain ne renferme pas d’Antiquités. (Huwaydâ Fathî, « Potde-vin de 10 000 L.E. pour l’inspecteur archéologique de Mârînâ », al-Akhbâr du 5 décembre 2006). - - Gamâl Mabrôk ’Alî Muhammad, gardien du CSA à Gîza, et Husâm alDîn Ahmad, homme d’affaires, seront jugés par la Cour d’assises pour fouilles illicites et recel d’Antiquités. Ils ont réussi à exhumer, dans la zone archéologique des pyramides, un sarcophage anthropoïde en bois et cinq fragments d’un coffre à ouchebtis. (« Un gardien de Gîza et un homme d’affaires sont traduits devant la justice », alAkhbâr du 6 décembre 2006. Voir également Nagwa ’Abd al-’Azîz, « Un homme d’affaires et un gardien du CSA à Gîza seront jugées pour fouilles clandestines », al-Wafd du 6 décembre). - - Le président du Parquet administratif a traduit Sabrî ’Abd al- ’Azîz, président du secteur des Antiquités égyptiennes du CSA, devant le tribunal correctionnel pour négligence et manquement à ses fonctions. Cette négligence aurait facilité à l’ex-directeur général de la Détention archéologique, ’Abd al-Karîm Abô Shanab, de tremper dans un grand trafic archéologique fomenté notamment par Fârôq Farag alShâ’ir et son frère Muhammad Abd alRahmân. (Yusrî al-Badrî, « Le président du secteur des Antiquités égyptiennes passe en correctionnelle », al-Masrî alYawm du 5 septembre 2006. Voir également ’Âtif Fârôq, « Comparution du président du secteur des Antiquités égyptiennes devant le tribunal correctionnel », al-Ahrâr du 5 septembre ; Sâlih al-Sâlihî, « Le président du secteur des Antiquités égyptiennes passe en correctionnelle », al-Akhbâr du 5 septembre). - - La Police du Tourisme et des Antiquités a déjoué une tentative de vente de six pièces pharaoniques exceptionnelles. La cellule de trafiquants est dirigée par un ex-inspecteur du CSA à Saqqâra, Muhammad ’Abd alRahmân Mahmôd, et se compose d’un ex-maître assistant à la faculté de Vétérinaire, ’Abd al-Fattâh Imâm ; d’un chauffeur, Husayn Sa’d Zakî ; et d’un vendeur de vêtements, Farghalî ’Abd alRahmân. Parmi les pièces saisies, d’une valeur estimée à dix millions de dollars, figure une tête de Ramsès II en granit décorée d’un cobra et d’un némès. En plus d’une tête de Sekhmet et la partie supérieure d’une statue d’Horus. (Sanâ’ ’Abd al-’Âtî, « Échec d’une tentative de vente de 6 pièces archéologiques rares », al-Ahrâm du 16 octobre 2006. Voir également AFP, « Échec d’une tentative de vente de pièces pharaoniques », al-Masrî al-Yawm du 16 octobre ; Muhammad ’Abd al-Galîl, « Un professeur à la faculté de Vétérinaire dirige une cellule de trafiquants d’Antiquités », al-Ahrâr du 16 octobre ; Gamâl Husayn, « Un ex-inspecteur du CSA et un enseignant universitaire T H È M E S G É É R A U X B I A X X X I V - juillet/décembre 2006 1vendent six statues pharaoniques à 12 millions de L.E. », al-Akhbâr du 16 octobre ; Husayn al-Marsafâwî, « Arrestation d’un gang de trafiquants », al-Akhbâr du 17 octobre ; « Horus et Sekhmet en vente pour 2 millions de dollars », Uktubar du 19 novembre). - - Distinctions Z â h î H a w w â s Emmy Awards Le secrétaire général du CSA, Dr Zâhî Hawwâs, a reçu le trophée d’Emmy Awards, considéré comme la plus haute récompense décernée par l’International Academy of Television Arts & Sciences. Hawwâs est le premier Égyptien à recevoir ce prix, en récompense du film intitulé Toutankhamon et la Vallée des Rois produit par la CBS Television en 2005. Le réalisateur de ce film, David JACKSON, a également reçu la même distinction. Celui-ci est arrivé hier au Caire pour remettre le trophée au Dr Hawwâs. Il s’agit d’une statue dorée représentant une femme ailée soulevant dans ses mains un globe doré. Le nom du Dr Hawwâs y est inscrit en anglais sur le socle. Il est inédit d’accorder ce prix prestigieux à une personnalité comme Hawwâs dont le métier principal n’est pas la télévision. (Taha ’Abd al-Rahmân, « L’Égypte décroche son premier oscar », al-Ahrâr du 29 septembre 2006. Voir également Ashraf Mufîd, « Zâhî Hawwâs reçoit l’Emmy Awards », alAhrâm du 29 septembre ; Fathiyya alDakhâkhnî, « Hawwâs décroche l’Emmy Awards », al-Masrî al-Yawm du 30 septembre ; « Hawwâs reçoit l’Emmy Awards », al-Wafd du 30 septembre). - - G â b a l l a h ’ A l î G â b a l l a h L’égyptologue Gâballah ’Alî Gâballah a obtenu le prix d’Estime de l’État en sciences sociales : Gâballah ’Alî Gâballah est l’ex- secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités (CSA) et l’actuel Conseiller du ministre de la Culture. Né en 1939 à Fôl al-Raml, un petit village du gouvernorat de Munôfiyya, Gâballah est le fils d’un simple paysan qui ne s’intéressait ni à la culture ni à la position sociale. État qui ne l’a pas empêché d’être brillant à l’école jusqu’au bac. « J’ai été le premier de la section Lettres au bac à Munôfiyya. Mes parents n’ont pas jugé indispensable que je poursuive mes études universitaires », se souvient-il. Mais un tel résultat a incité le jeune Gâballah à étudier la philosophie à la faculté de Lettres de l’Université du Caire. Et ce, parce qu’à cette époque, en 1957, « tous les grands hommes qui changeaient le monde par leurs pensées étaient des philosophes », affirme-t-il. Mais le premier cours n’a pas passionné Gâballah qui renonce à la philosophie pour l’archéologie. Les antiquités, désormais, sont devenues sa première préoccupation après les avoir ignorées pour longtemps. Et ce, grâce à ses professeurs. À l’issue des études, le jeune Gâballah a travaillé à l’Organisme des Antiquités qui « m’a envoyé à Londres pour continuer mes études supérieures », explique le professeur. À Londres, le jeune étudiant a présenté d’excellentes recherches qui ont incité son professeur FREEMAN à demander à la T H È M E S G É É R A U X B I A X X X I V - juillet/décembre 2006 15 direction du Liverpool University de passer directement sa thèse de doctorat qu’il a obtenue en 1967. Année pleine de chagrin à cause de la défaite du 5 juin, qui l’a privé du moindre sentiment de joie. Mais pour lui, il fallait persister. Objectif réalisé à son retour au Caire, lorsqu’il était responsable des Annales de l’Organisme des Antiquités qui renfermaient les rapports des découvertes en anglais, français et autres, sauf la langue arabe. D’ailleurs, ils étaient pleins de fautes et mal imprimés. Il fallait en faire la réforme. « J’ai embauché un correcteur de langue, j’ai permis d’y publier des rapports en arabe tout en améliorant le niveau d’imprimerie ». Durant sa vie professionnelle, Gâballah a passé par tous les départements archéologiques. Simple employé à l’Organisme des Antiquités, inspecteur au Musée Égyptien, membre d’équipes de fouilles. Mais il s’est rapidement trouvé dans la peau de l’académicien. Étant inspecteur, il a étudié une stèle dégagée de la tombe d’un certain Moïse de l’époque de Ramsès II, découverte par un égyptologue français en 1897. Grâce à cette étude, « j’ai obtenu le prix d’encouragement de l’État en 1979 », se souvient-il. Pour les fouilles, il les a menées deux fois. Une première avant son départ pour Londres, lorsqu’il a participé aux fouilles de la nécropole Ouest des Pyramides avec un autre grand archéologue, le regretté ’Abd alMun’im Abô Bakr. Et la seconde quand il fut vice-doyen de la faculté d’Archéologie. C’était dans le site de Mît Rahîna d’oò ont été dégagées les fameuses deux statues de Ramsès II dont l’une est dressée dans une place au centre du Caire et l’autre, la colossale, a été entourée du fameux musée de Mît Rahîna. En outre, le professeur a vécu deux expériences complètement contradictoires à l’étranger : les ÉtatsUnis et le Koweït. La première « m’a appris à la fois la flexibilité et l’exploitation. Là-bas, j’ai constaté qu’informer la société et la servir est l’ultime objectif du gouvernement américain. On me demandait alors de faire des discours publics sur l’islam et mon opinion sur la cause palestinienne à côté de mon travail, en dépit de la différence de nationalité, couleur et religion », confirme-t-il. Cette flexibilité l’a fait supporter la bureaucratie du système universitaire appliqué au Koweït. Il y était pour fonder une section d’Archéologie. Seules les procédures d’admission ont pris deux ans. Et avant l’inauguration, « l’invasion par l’Iraq a eu lieu en 1990. Nous devions recommencer l’affaire après la libération. Je n’ai pas eu le temps de continuer ma mission », déplore-t-il. Enfin, il est nommé secrétaire général du CSA pour cinq ans qui « valent 50 ans de ma vie. Je communiquais avec la société égyptienne dès le sommet jusqu’au fond », annonce-t-il en soupirant. Il a reconnu pour la première fois des monuments islamiques, comme ceux du quartier Gamâliyya, et coptes, notamment les icônes. Cette période est marquée par trois projets essentiels : le développement du Caire historique, l’évolution des musées existants et la construction d’autres locaux. Enfin, la restauration des icônes et de l’église Suspendue. Aujourd’hui, étant Conseiller du ministre de la Culture, Gâballah a décidé de publier une série de livrets archéologiques dont le prix de chacun ne dépassera pas les 5 L.E. et les pages atteindront les 150 au maximum. Les auteurs seront des spécialistes pour garantir l’information archéologique correcte. Le motif de ce projet est « d’élever la conscience archéologique des citoyens dont la majorité est pauvre », affirme le professeur. (Doaa T H È M E S G É É R A U X B I A X X X I V - juillet/décembre 2006 1ELHAMI, « La persévérance comme manière d’être », Al-Ahram Hebdo du 12 juillet 2006. Voir également Mamdôh alDamâtî, « Gâballah : un éminent archéologue », al-Qâhira du 4 juillet). - - C h r i s t i a n L E B L A C « Alors que comme beaucoup d’autres de mes collègues, j’aurais pu faire ma carrière de chercheur en France, c’est finalement en Égypte que j’ai souhaité la voir se dérouler. Le poste de coopérant culturel que j’ai occupé pendant les six premières années de mon séjour est certainement pour beaucoup dans cette décision ». Avec ces mots, Christian LEBLANC a initié son discours à l’occasion de la remise des insignes de chevalier de l’ordre national du mérite reçu du président Jacques CHIRAC par la délégation de l’Ambassadeur de France en Égypte. Une distinction qui est venue couronner 34 années de coopération scientifique franco-égyptienne. Une collaboration scientifique qui le met en contact perpétuel avec l’Égypte antique, rêve de l’enfance, sans pour autant oublier les Égyptiens d’aujourd’hui, « qui ont su me faire découvrir et aimer cette Égypte des temps modernes, oò subsistent encore tant de souvenirs attachés à son lointain et prestigieux passé ». LEBLANC découvrira l’Égypte antique dès l’âge de douze ans. C’était le temps de la campagne de sauvegarde des monuments de la Nubie. Le ministre des Affaires culturelles de l’époque, André MALRAUX, avait fait un vibrant discours appelant à sauver les temples menacés par la construction du HautBarrage. Subjugué, le jeune LEBLANC va répondre à cet appel en envoyant un don à l’Unesco, collecté lors d’une quête faite dans son collège. Cette action est soutenue en adressant aussi une lettre au président Gamâl Abd al-Nâsir qui lui répondra par l’intermédiaire de son chef de cabinet, ’Alî Sabrî, et une autre au ministre de la Culture de l’époque, Tharwat ’Ukâsha, qui lui enverra, en signe d’encouragement, tout un lot de documents sur le sauvetage. De là, allait naître sa passion. LEBLANC, après ses études universitaires, va travailler pendant des années sous la tutelle de grands maîtres, dont Paul BARGUET, Christiane DESROCHES-NOBLECOURT, Jacques Jean CLÈRE et Jean-Claude GOYON qui l’ont excellemment formé. Le jeune égyptologue partira pour l’Égypte en permanence en 1973 pour occuper un poste au Centre d’Études et de Documentations sur l’Ancienne Égypte (CEDAE) au sein du CSA. En partenariat avec ce centre, il met au point un ensemble de programmes scientifiques communs, notamment à Thèbes-Ouest. Dans ce contexte, des recherches seront entreprises dans la Vallée des Reines pendant une vingtaine d’années. « Nous avons rencontré outre les reines, beaucoup de princes, princesses, et même des fonctionnaires royaux... dont la découverte a renouvelé toute l’histoire de cette nécropole ». Son effort va porter également sur la valorisation des sites, qui est, pour lui, une facette complémentaire et indissociable de la recherche. Et enfin, LEBLANC va consacrer ses récentes années à l’exploration et l’étude du temple des millions d’années de Ramsès II, le Ramesseum, l’un des monuments les plus attachants de l’époque ramesside. T H È M E S G É É R A U X B I A X X X I V - juillet/décembre 2006 1Par son travail sur le terrain, LEBLANC constate que l’égyptologue est toujours confrontée à plusieurs époques historiques. D’oò la nécessité d’avoir une bonne connaissance de l’histoire pharaonique dans sa globalité. L’approche de la civilisation égyptienne demande aussi beaucoup d’efforts à un égyptologue occidental, en raison de la différence de mentalité, de tradition et de culture. À cet égard, LEBLANC s’inscrit dans la même démarche que celle de Serge SAUNERON, qui lui avait dit un jour : « Approcher l’Égypte ancienne, c’était d’abord faire l’effort de se mettre dans une mentalité orientale, de la décrypter à travers sa géographie et son histoire ». Effectivement, en se plaçant dans cette perspective, on peut mieux comprendre une société, ses rouages et sa population. Les explorations au Ramesseum lui ont permis de retrouver l’école des scribes. « Mais comment comprendre le fonctionnement d’une telle institution, sans avoir un regard sur l’Égypte rurale d’aujourd’hui ? Le kuttâb ne rappelle-t-il pas, par exemple, les méthodes qui étaient inculquées aux écoliers d’il y a 3 500 ans ? Lieu oò l
 
b i a x x x i v - juillet/decembre 2006 1i - themes generaux le secretaire general du conseil supreme des antiquites, dr zahi hawwas, a annonce que le 14 janvier est dorenavant choisi pour celebrer la journee des archeologues egyptiens. c'etait a cette meme date que le feu president gamal abd al-nasir avait decide de nationaliser le service des antiquites qui, deux siecles durant, etait la chasse gardee des etrangers. hawwas a annonce le lancement des travaux de construction d'un hopital destine a soigner les archeologues. le csa dispose a present d'un budget de trois millions de dollars lui permettant de donner le coup d'envoi d'un tel projet. a proximite de cet hopital, les forces armees construiront un club sportif et un centre d'entrainement pour les archeologues. enfin, hawwas a annonce que tous les archeologues et restaurateurs du csa toucheront le mois prochain une prime de 40 %, afin de les aider a affronter les problemes de sante auxquels ils sont exposes au cours de leur travail dans les milieux archeologiques confines. (mushira musa, "14 janvier: journee des archeologues", al-ahram du 10 juillet 2006. voir egalement kamiliya atris, "chers pharaons, merci pour vos antiquites!", sabah al-khayr du 25 juillet; ashraf mufid, "honneurs aux pionniers lors de la celebration de la premiere fete des archeologues egyptiens organisee a l'opera", alahram du 4 decembre). - - in memoriam a g e s c a b r o l diplomee de l'ecole du louvre, docteur en egyptologie, maitre de conferences a l'universite charles-degaulle - lille 3 et membre de l'umr crs 8164 halma-ipel, agnes cabrol est decedee le 7 janvier 2007, au terme d'une lutte courageuse et acharnee contre une maladie inexorable. elle manquera cruellement a ses nombreux collegues, etudiants et amis. - - m u h a m m a d a l - s a g h i r le dr muhammad al-saghir est decede en aout 2006. il a travaille dans de nombreux sites archeologiques, notamment a saqqara et a hilwan. meme si louqsor etait son fief permanent. du dromos a la cachette du temple de louqsor, il a pris part a nombreux travaux et decouvertes. il etait apprecie par ses collegues pour sa grande modestie. apres la retraite, il fut nomme conseiller aupres du ministre de la culture. il enseignait egalement a l'universite de ganub al-wadi. enfin, il a obtenu plusieurs distinctions, dont la medaille d'isis qui lui a ete decernee en 1979 par le directeur general de l'unesco en hommage a sa contribution au sauvetage des antiquites de nubie. - - a l i a l - k h u l i le dr ali al-khuli s'est eteint apres plus de quarante ans de travail dans le champ archeologique. apres avoir ete inspecteur, puis inspecteur en chef de saqqara, il y a participe a de t h e m e s g e e r a u x b i a x x x i v - juillet/decembre 2006 1nombreuses fouilles archeologiques. des 1959, il a commence a travailler en nubie. en 1974, il a obtenu son doctorat a l'universite de londres. apres la retraite, il fut nomme membre du comite permanent des antiquites egyptiennes. - - v i c t o r g i r g i s victor girgis 'awadallah est decede en juillet 2006. ne en 1919, il etait diplome de la faculte des arts appliques en 1940. restaurateur au musee egyptien, victor girgis s'est ensuite specialise dans la langue et les etudes coptes. il fut nomme directeur du musee copte. sans oublier les autres fonctions qu'il avait successivement occupe: president du secteur des musees, membre du conseil d'administration du csa, etc. - - k a m a l f a h m i l'archeologue kamal fahmi est decede apres de nombreuses contributions archeologiques en haute comme en basse egypte. malheureusement, depuis sa retraite en 1984, personne n'a fait appel a sa grande experience. - - h e r i r i y a d l'archeologue henri riyad est decede apres une longue carriere au service des antiquites egyptiennes. professeur a la faculte d'archeologie d'alexandrie, il fut successivement directeur du musee greco-romain puis du musee egyptien, avant d'occuper le poste de directeur general au csa. lors des ceremonies marquant le centenaire du musee egyptien en 2002, henri riyad a ete honore par mme suzanne mubarak et le ministre de la culture, faruq husni. - - ' a b d a l - h a l i m r i z q diplome du departement des antiquites greco-romaines de l'universite d'alexandrie, l'archeologue 'abd al-halim rizq a commence sa carriere comme aide inspecteur pour devenir, quelques annees plus tard, directeur general des antiquites de l'est du delta. il etait tres apprecie par ses collegues. - - nominations, revocation le secretaire general du csa, dr zahi hawwas, s'est reuni la semaine derniere avec le directeur de l'administration des antiquites restituees, ibrahim 'abd al-magid pour tenter de le dissuader de prendre un conges sans solde. en effet, 'abd almagid a proteste contre le manque de moyens dont il dispose pour poursuivre les salles d'encheres qui vendent des antiquites egyptiennes a l'etranger! bien qu'il l'ait renouvele dans ses fonctions, le dr hawwas cherche actuellement un remplacant pour 'abd al-magid! ("la bourse des nouvelles", ruz al-yusuf du 1er juillet 2006). - - le secretaire general du csa, dr zahi hawwas, a nomme l'archeologue farag fadda aux fonctions de president du secteur des antiquites islamiques, en remplacement du dr 'abdallah kamil musa. ce dernier a reintegre cette semaine son poste a la faculte d'archeologie du caire, apres l'annulation de son detachement aupres du csa a cause du tolle souleve par le projet de construction de gratte-ciels en face de la citadelle du caire. le dr 'abdallah a refuse de commenter les rumeurs colportees par plusieurs journaux le qualifiant de bouc emissaire dans l'affaire des gratte-ciels! t h e m e s g e e r a u x b i a x x x i v - juillet/decembre 2006 1par ailleurs, le dr hawwas a nomme dr mukhtar al-kasabani au poste de conseiller pour les antiquites islamiques et coptes. ("fadda est nomme president du secteur des antiquites islamiques", akhbar al-adab du 22 octobre 2006). - - le secretaire general du csa, dr zahi hawwas, a decide la nomination du dr muhammad 'abd al-latif au poste de directeur general du comite permanent des antiquites islamiques et coptes, ainsi que la nomination de hani abu al-'azm a celui de directeur du comite permanent des antiquites egyptiennes. ils exerceront leurs fonctions sous la supervision de magdi al-ghandur, directeur general des missions archeologiques et des comites permanents. (lu'ay mahmud sa'id, "musees et antiquites", al-qahira du 24 octobre 2006). - - le secretaire general du csa a decide la reconduction pour un an du dr nadya luqma dans ses fonctions de directeur general de la preservation et de la restauration des musees du grand caire. (lu'ay mahmud sa'id, "musees et antiquites", al-qahira du 4 juillet 2006). - - sana' ahmad 'umar a ete promue au poste de directeur general du musee archeologique de louqsor. (lu'ay mahmud sa'id, "musees et antiquites", al-qahira du 24 octobre 2006). - - en mai 2007, le dr zahi hawwas atteindra l'age de la retraite. a en croire les rumeurs, la personne la plus susceptible de lui succeder serait l'actuel president du fonds du developpement culturel, ayman 'abd al-mun'im. comment celui-ci, qui n'etait qu'un simple fonctionnaire au sein du service des palais de la culture a al-anfushi, se trouve aujourd'hui projete vers les postes les plus prestigieux? beni soit celui qui couve sous les ailes du ministre... ("prete-moi ton oreille", sawt al-umma du 6 novembre 2006). - - le secretaire general du csa, dr zahi hawwas, a nomme ahmad salih, ex-directeur des antiquites d'abu simbil, au poste de directeur des antiquites de mit rahina. (lu'ay mahmud sa'id, "musees et antiquites", al-qahira du 28 novembre 2006). - - le president de l'universite du caire, dr 'ali 'abd al-rahman, a decide la nomination du dr 'ala' al-din 'abd almuhsin shahin, chef du departement des antiquites egyptiennes, au poste de doyen de la faculte d'archeologie. dr shahin remplacera desormais dr 'ula al'agizi. ("dr 'ala' shahin est nomme doyen de la faculte d'archeologie du caire", al-akhbar du 15 novembre 2006. voir egalement lu'ay mahmud sa'id, "musees et antiquites", alqahira du 21 novembre). - - dr 'abd al-sattar 'uthman, professeur d'archeologie islamique et doyen de la faculte de lettres de suhag, a ete promu vice-president de l'universite de suhag. (lu'ay mahmud sa'id, "musees et antiquites", alqahira du 26 septembre 2006). - - dr abu al-hamd mahmud farghali, professeur d'archeologie islamique, a ete nomme doyen de la premiere faculte d'archeologie en haute-egypte qui ouvrira ses portes cette annee. (lu'ay mahmud sa'id, t h e m e s g e e r a u x b i a x x x i v - juillet/decembre 2006 1"musees et antiquites", al-qahira du 12 septembre 2006). - - l'ex-directeur du musee egyptien, dr mamduh al-damati, a ete promu la semaine derniere au poste de chef du departement d'archeologie de la faculte de lettres d'ayn shams. il remplace le dr shafiya badir. (lu'ay mahmud sa'id, "musees et antiquites", al-qahira du 26 septembre 2006). - - le parquet de l'est d'alexandrie a ordonne l'arrestation de l'inspecteur archeologique de la region de marina accuse de corruption et trafic d'influence. il a ete denonce a la justice par un homme d'affaires, qui a acquis 20 feddan-s dans cette zone. l'inspecteur lui a reclame un pot-de-vin de 10 000 livres egyptiennes contre un certificat attestant que son terrain ne renferme pas d'antiquites. (huwayda fathi, "potde-vin de 10 000 l.e. pour l'inspecteur archeologique de marina", al-akhbar du 5 decembre 2006). - - gamal mabruk 'ali muhammad, gardien du csa a giza, et husam aldin ahmad, homme d'affaires, seront juges par la cour d'assises pour fouilles illicites et recel d'antiquites. ils ont reussi a exhumer, dans la zone archeologique des pyramides, un sarcophage anthropoide en bois et cinq fragments d'un coffre a ouchebtis. ("un gardien de giza et un homme d'affaires sont traduits devant la justice", alakhbar du 6 decembre 2006. voir egalement nagwa 'abd al-'aziz, "un homme d'affaires et un gardien du csa a giza seront jugees pour fouilles clandestines", al-wafd du 6 decembre). - - le president du parquet administratif a traduit sabri 'abd al- 'aziz, president du secteur des antiquites egyptiennes du csa, devant le tribunal correctionnel pour negligence et manquement a ses fonctions. cette negligence aurait facilite a l'ex-directeur general de la detention archeologique, 'abd al-karim abu shanab, de tremper dans un grand trafic archeologique fomente notamment par faruq farag alsha'ir et son frere muhammad abd alrahman. (yusri al-badri, "le president du secteur des antiquites egyptiennes passe en correctionnelle", al-masri alyawm du 5 septembre 2006. voir egalement 'atif faruq, "comparution du president du secteur des antiquites egyptiennes devant le tribunal correctionnel", al-ahrar du 5 septembre; salih al-salihi, "le president du secteur des antiquites egyptiennes passe en correctionnelle", al-akhbar du 5 septembre). - - la police du tourisme et des antiquites a dejoue une tentative de vente de six pieces pharaoniques exceptionnelles. la cellule de trafiquants est dirigee par un ex-inspecteur du csa a saqqara, muhammad 'abd alrahman mahmud, et se compose d'un ex-maitre assistant a la faculte de veterinaire, 'abd al-fattah imam; d'un chauffeur, husayn sa'd zaki; et d'un vendeur de vetements, farghali 'abd alrahman. parmi les pieces saisies, d'une valeur estimee a dix millions de dollars, figure une tete de ramses ii en granit decoree d'un cobra et d'un nemes. en plus d'une tete de sekhmet et la partie superieure d'une statue d'horus. (sana' 'abd al-'ati, "echec d'une tentative de vente de 6 pieces archeologiques rares", al-ahram du 16 octobre 2006. voir egalement afp, "echec d'une tentative de vente de pieces pharaoniques", al-masri al-yawm du 16 octobre; muhammad 'abd al-galil, "un professeur a la faculte de veterinaire dirige une cellule de trafiquants d'antiquites", al-ahrar du 16 octobre; gamal husayn, "un ex-inspecteur du csa et un enseignant universitaire t h e m e s g e e r a u x b i a x x x i v - juillet/decembre 2006 1vendent six statues pharaoniques a 12 millions de l.e. ", al-akhbar du 16 octobre; husayn al-marsafawi, "arrestation d'un gang de trafiquants", al-akhbar du 17 octobre; "horus et sekhmet en vente pour 2 millions de dollars", uktubar du 19 novembre). - - distinctions z a h i h a w w a s emmy awards le secretaire general du csa, dr zahi hawwas, a recu le trophee d'emmy awards, considere comme la plus haute recompense decernee par l'international academy of television arts & sciences. hawwas est le premier egyptien a recevoir ce prix, en recompense du film intitule toutankhamon et la vallee des rois produit par la cbs television en 2005. le realisateur de ce film, david jackson, a egalement recu la meme distinction. celui-ci est arrive hier au caire pour remettre le trophee au dr hawwas. il s'agit d'une statue doree representant une femme ailee soulevant dans ses mains un globe dore. le nom du dr hawwas y est inscrit en anglais sur le socle. il est inedit d'accorder ce prix prestigieux a une personnalite comme hawwas dont le metier principal n'est pas la television. (taha 'abd al-rahman, "l'egypte decroche son premier oscar", al-ahrar du 29 septembre 2006. voir egalement ashraf mufid, "zahi hawwas recoit l'emmy awards", alahram du 29 septembre; fathiyya aldakhakhni, "hawwas decroche l'emmy awards", al-masri al-yawm du 30 septembre; "hawwas recoit l'emmy awards", al-wafd du 30 septembre). - - g a b a l l a h ' a l i g a b a l l a h l'egyptologue gaballah 'ali gaballah a obtenu le prix d'estime de l'etat en sciences sociales: gaballah 'ali gaballah est l'ex- secretaire general du conseil supreme des antiquites (csa) et l'actuel conseiller du ministre de la culture. ne en 1939 a ful al-raml, un petit village du gouvernorat de munufiyya, gaballah est le fils d'un simple paysan qui ne s'interessait ni a la culture ni a la position sociale. etat qui ne l'a pas empeche d'etre brillant a l'ecole jusqu'au bac. "j'ai ete le premier de la section lettres au bac a munufiyya. mes parents n'ont pas juge indispensable que je poursuive mes etudes universitaires", se souvient-il. mais un tel resultat a incite le jeune gaballah a etudier la philosophie a la faculte de lettres de l'universite du caire. et ce, parce qu'a cette epoque, en 1957, "tous les grands hommes qui changeaient le monde par leurs pensees etaient des philosophes", affirme-t-il. mais le premier cours n'a pas passionne gaballah qui renonce a la philosophie pour l'archeologie. les antiquites, desormais, sont devenues sa premiere preoccupation apres les avoir ignorees pour longtemps. et ce, grace a ses professeurs. a l'issue des etudes, le jeune gaballah a travaille a l'organisme des antiquites qui "m'a envoye a londres pour continuer mes etudes superieures", explique le professeur. a londres, le jeune etudiant a presente d'excellentes recherches qui ont incite son professeur freeman a demander a la t h e m e s g e e r a u x b i a x x x i v - juillet/decembre 2006 15 direction du liverpool university de passer directement sa these de doctorat qu'il a obtenue en 1967. annee pleine de chagrin a cause de la defaite du 5 juin, qui l'a prive du moindre sentiment de joie. mais pour lui, il fallait persister. objectif realise a son retour au caire, lorsqu'il etait responsable des annales de l'organisme des antiquites qui renfermaient les rapports des decouvertes en anglais, francais et autres, sauf la langue arabe. d'ailleurs, ils etaient pleins de fautes et mal imprimes. il fallait en faire la reforme. "j'ai embauche un correcteur de langue, j'ai permis d'y publier des rapports en arabe tout en ameliorant le niveau d'imprimerie". durant sa vie professionnelle, gaballah a passe par tous les departements archeologiques. simple employe a l'organisme des antiquites, inspecteur au musee egyptien, membre d'equipes de fouilles. mais il s'est rapidement trouve dans la peau de l'academicien. etant inspecteur, il a etudie une stele degagee de la tombe d'un certain moise de l'epoque de ramses ii, decouverte par un egyptologue francais en 1897. grace a cette etude, "j'ai obtenu le prix d'encouragement de l'etat en 1979", se souvient-il. pour les fouilles, il les a menees deux fois. une premiere avant son depart pour londres, lorsqu'il a participe aux fouilles de la necropole ouest des pyramides avec un autre grand archeologue, le regrette 'abd almun'im abu bakr. et la seconde quand il fut vice-doyen de la faculte d'archeologie. c'etait dans le site de mit rahina d'ou ont ete degagees les fameuses deux statues de ramses ii dont l'une est dressee dans une place au centre du caire et l'autre, la colossale, a ete entouree du fameux musee de mit rahina. en outre, le professeur a vecu deux experiences completement contradictoires a l'etranger: les etatsunis et le koweit. la premiere "m'a appris a la fois la flexibilite et l'exploitation. la-bas, j'ai constate qu'informer la societe et la servir est l'ultime objectif du gouvernement americain. on me demandait alors de faire des discours publics sur l'islam et mon opinion sur la cause palestinienne a cote de mon travail, en depit de la difference de nationalite, couleur et religion", confirme-t-il. cette flexibilite l'a fait supporter la bureaucratie du systeme universitaire applique au koweit. il y etait pour fonder une section d'archeologie. seules les procedures d'admission ont pris deux ans. et avant l'inauguration, "l'invasion par l'iraq a eu lieu en 1990. nous devions recommencer l'affaire apres la liberation. je n'ai pas eu le temps de continuer ma mission", deplore-t-il. enfin, il est nomme secretaire general du csa pour cinq ans qui "valent 50 ans de ma vie. je communiquais avec la societe egyptienne des le sommet jusqu'au fond", annonce-t-il en soupirant. il a reconnu pour la premiere fois des monuments islamiques, comme ceux du quartier gamaliyya, et coptes, notamment les icones. cette periode est marquee par trois projets essentiels: le developpement du caire historique, l'evolution des musees existants et la construction d'autres locaux. enfin, la restauration des icones et de l'eglise suspendue. aujourd'hui, etant conseiller du ministre de la culture, gaballah a decide de publier une serie de livrets archeologiques dont le prix de chacun ne depassera pas les 5 l.e. et les pages atteindront les 150 au maximum. les auteurs seront des specialistes pour garantir l'information archeologique correcte. le motif de ce projet est "d'elever la conscience archeologique des citoyens dont la majorite est pauvre", affirme le professeur. (doaa t h e m e s g e e r a u x b i a x x x i v - juillet/decembre 2006 1elhami, "la perseverance comme maniere d'etre", al-ahram hebdo du 12 juillet 2006. voir egalement mamduh aldamati, "gaballah: un eminent archeologue", al-qahira du 4 juillet). - - c h r i s t i a n l e b l a c "alors que comme beaucoup d'autres de mes collegues, j'aurais pu faire ma carriere de chercheur en france, c'est finalement en egypte que j'ai souhaite la voir se derouler. le poste de cooperant culturel que j'ai occupe pendant les six premieres annees de mon sejour est certainement pour beaucoup dans cette decision". avec ces mots, christian leblanc a initie son discours a l'occasion de la remise des insignes de chevalier de l'ordre national du merite recu du president jacques chirac par la delegation de l'ambassadeur de france en egypte. une distinction qui est venue couronner 34 annees de cooperation scientifique franco-egyptienne. une collaboration scientifique qui le met en contact perpetuel avec l'egypte antique, reve de l'enfance, sans pour autant oublier les egyptiens d'aujourd'hui, "qui ont su me faire decouvrir et aimer cette egypte des temps modernes, ou subsistent encore tant de souvenirs attaches a son lointain et prestigieux passe". leblanc decouvrira l'egypte antique des l'age de douze ans. c'etait le temps de la campagne de sauvegarde des monuments de la nubie. le ministre des affaires culturelles de l'epoque, andre malraux, avait fait un vibrant discours appelant a sauver les temples menaces par la construction du hautbarrage. subjugue, le jeune leblanc va repondre a cet appel en envoyant un don a l'unesco, collecte lors d'une quete faite dans son college. cette action est soutenue en adressant aussi une lettre au president gamal abd al-nasir qui lui repondra par l'intermediaire de son chef de cabinet, 'ali sabri, et une autre au ministre de la culture de l'epoque, tharwat 'ukasha, qui lui enverra, en signe d'encouragement, tout un lot de documents sur le sauvetage. de la, allait naitre sa passion. leblanc, apres ses etudes universitaires, va travailler pendant des annees sous la tutelle de grands maitres, dont paul barguet, christiane desroches-noblecourt, jacques jean clere et jean-claude goyon qui l'ont excellemment forme. le jeune egyptologue partira pour l'egypte en permanence en 1973 pour occuper un poste au centre d'etudes et de documentations sur l'ancienne egypte (cedae) au sein du csa. en partenariat avec ce centre, il met au point un ensemble de programmes scientifiques communs, notamment a thebes-ouest. dans ce contexte, des recherches seront entreprises dans la vallee des reines pendant une vingtaine d'annees. "nous avons rencontre outre les reines, beaucoup de princes, princesses, et meme des fonctionnaires royaux... dont la decouverte a renouvele toute l'histoire de cette necropole". son effort va porter egalement sur la valorisation des sites, qui est, pour lui, une facette complementaire et indissociable de la recherche. et enfin, leblanc va consacrer ses recentes annees a l'exploration et l'etude du temple des millions d'annees de ramses ii, le ramesseum, l'un des monuments les plus attachants de l'epoque ramesside. t h e m e s g e e r a u x b i a x x x i v - juillet/decembre 2006 1par son travail sur le terrain, leblanc constate que l'egyptologue est toujours confrontee a plusieurs epoques historiques. d'ou la necessite d'avoir une bonne connaissance de l'histoire pharaonique dans sa globalite. l'approche de la civilisation egyptienne demande aussi beaucoup d'efforts a un egyptologue occidental, en raison de la difference de mentalite, de tradition et de culture. a cet egard, leblanc s'inscrit dans la meme demarche que celle de serge sauneron, qui lui avait dit un jour: "approcher l'egypte ancienne, c'etait d'abord faire l'effort de se mettre dans une mentalite orientale, de la decrypter a travers sa geographie et son histoire". effectivement, en se placant dans cette perspective, on peut mieux comprendre une societe, ses rouages et sa population. les explorations au ramesseum lui ont permis de retrouver l'ecole des scribes. "mais comment comprendre le fonctionnement d'une telle institution, sans avoir un regard sur l'egypte rurale d'aujourd'hui? le kuttab ne rappelle-t-il pas, par exemple, les methodes qui etaient inculquees aux ecoliers d'il y a 3 500 ans? lieu ou l'on apprend a ecrire et a lire, mais ou l'on enseigne egalement les sagesses, la morale, a partir d'ecrits saints ou de classiques reputes". ces "permanences culturelles", leblanc les a aussi retrouvees dans les jeux d'enfants decouverts dans la structure de l'ecole antique qui sont encore pratiques dans les villages de la campagne egyptienne... d'autres volets sont venus s'ajouter a cette cooperation. il y a trois ans, leblanc et ses collegues egyptiens ont mis en place au csa une base de donnees informatisee, pharaonic monuments documentary information system (phamodis), qui devra enregistrer environ 60 000 documents photographiques de monuments pharaoniques. une equipe de jeunes egyptologues egyptiens y travaille en permanence. "c'est aussi la, par le biais de l'analyse documentaire, un excellent moyen de parfaire leur formation scientifique". enfin, dans le but d'aider les eleves egyptiens a mieux connaitre leur glorieux passe, voire a les inciter a respecter ce prodigieux patrimoine, leblanc a prepare une brochure educative en arabe qui leur sera distribuee gratuitement a l'entree du ramesseum. esperons que cette idee sera reprise pour les autres sites archeologiques majeurs que visitent maintenant regulierement les ecoliers egyptiens! (doaa elhami, "la passion de l'egyptologie", al-ahram hebdo du 30 aout 2006). - - m u h a m m a d s a l i h le musee egyptien rend hommage a son ancien directeur, muhammad salih: "salih, prince de l'ancien empire": l'expression est de hourig sourouzian. elle sied a muhammad salih, dont la haute stature et le regard noble en font un pharaon. plus que le physique, c'est aussi ce caractere fait d'amour et de respect et qui semble etre une sorte de synthese entre l'egyptien moderne et l'antique. la preuve en serait aussi que salih a voulu appeler son fils ahmosis, du nom du roi d'egypte qui a libere le pays de l'occupation hyksos et qui reste grave dans la memoire collective jusqu'a present. devant la reticence d'un shaykh jugeant sans doute le nom bien a l'ecart des traditions actuelles, il a choisi comme prenom le plus proche de cette forme pharaonique: husam. les histoires ne manquent pas quand il s'agit d'evoquer cet egyptologue. cynthia cheikolislami, elle, lui a dedie un poeme qu'elle a compose a l'imitation des textes laisses par les anciens egyptiens sur leurs tombes et ou ils font etat de leurs actes, toujours dans le respect de la morale et du bien. ensuite, elle a fait etat de son parcours: naissance au caire en 1939. a l'ecole secondaire, il est deja passionne par les pharaons et collectionne des t h e m e s g e e r a u x b i a x x x i v - juillet/decembre 2006 1cartes postales avec des images les representant. ensuite, ce sont les etudes universitaires, sa licence d'egyptologie en 1960, ses premieres affectations en tant qu'inspecteur a aswan, puis a thebes, la decouverte des tombes de l'ancien empire dans un site connu pour ses monuments du nouvel empire, un doctorat en 1975 obtenu en allemagne avant de consacrer la meilleure partie de sa carriere au musee du caire, sans oublier l'enseignement qui est l'un de ses talents. il est connu pour avoir developpe le musee, songeant toujours aux visiteurs. zahi hawwas, secretaire general du conseil supreme des antiquites (csa), rappelle qu'il a abaisse certaines vitrines pour permettre aux enfants d'en regarder le contenu. avec une serie d'expositions organisees en egypte et a l'etranger et d'ouvrages de valeur, l'on n'a qu'un bref apercu d'un egyptologue de talent et d'un etre humain fascinant, un vrai pharaon de retour parmi nous. (ahmed loutfi, "salih, prince de l'ancien empire", alahram hebdo du 13 decembre 2006). - - s h a y k h a h a s s a a l - s a b b a h l'association des archeologues arabes a accorde une distinction au directeur du musee d'art islamique du koweit, shaykha hassa sabbah al-salim al-sabbah, en recompense de ses efforts deployes en vue d'enrichir les arts islamiques. la princesse hassa est la premiere femme du golfe a recevoir de tels honneurs qui viennent couronner ses nombreuses annees d'efforts depuis qu'elle a fondu le musee d'art islamique en 1983. soutenue par son epoux, shaykh nasir sabbah al-ahmad, elle a parcouru toutes les capitales arabes, islamiques et europeennes pour constituer sa precieuse collection archeologique, qui refletent les differentes epoques islamiques. en outre, shaykha hassa est parvenu a acquerir des collections de pierres precieuses, de bijoux indiens et moghols, ainsi que huit mille publications et manuscrits exceptionnels, dont une traduction anglaise du coran qui date de 1734. shaykha hassa avait organise activement les premieres fouilles archeologiques menees par le koweit entre 1985 et 1987 sur le sol egyptien. plus precisement sur le site d'albahnasa, puis en 2006 a tell raya dans le sinai. ("une distinction arabe pour l'amoureuse des antiquites", uktubar du 5 novembre 2006. voir egalement "le ministre de la culture honore shaykha hassa al-sabbah", uktubar du 12 novembre; "hassa al-sabbah... et le tresor en or du sinai", uktubar du 19 novembre). [...] le secretaire general du csa, dr zahi hawwas, s'est felicite de cette distinction accordee a shaykha hassa. "c'est une personne digne, un eminent savant du monde arabe, qui a joue un role archeologique extremement important. je felicite donc les archeologues arabes pour ce choix bien merite", conclut-il. le secretaire general de l'association des archeologues arabes, dr muhammad al-kahlawi, a vante les realisations importantes de shaykha hassa dans le domaine des antiquites islamiques, non seulement au koweit, mais egalement dans de nombreux pays arabes. ("l'association des archeologues arabes honore shaykha hassa", akhir sa'a du 22 novembre. voir egalement "le ministre de la culture honore shaykha hassa alsabbah", sawt al-umma du 13 novembre). - - cooperations f i l a d e t h e m e s g e e r a u x b i a x x x i v - juillet/decembre 2006 1egyptian antiquities information system [...] as the number of historical sites being excavated in egypt continues to increase, so do the threats to their preservation. natural menaces such as sand and wind remain threats, and their impact has only been compounded by man-made factors. urban expansion have already covered many sites, as well as the agricultural growth needed to feed the expanding population. forgotten sites, many of which are partially excavated and unprotected, easily fall prey to antiquities smugglers and developers. the need for a single comprehensive database has become more pressing than ever, and since 2000, the supreme council of antiquities (sca) has been working with the finnish foreign ministry to create an organization to map and describe all of egypt's historical sites. eais recently inaugurated its geographic information system for use by various branches of