Civilisation pharaonique : archéologie, philologie et histoire
année 2006-2007
rapport d’activité
Cours, Le temple d’Amon-Rê à Karnak : Héliopolis et l’Empire
Cette année une nouvelle série de cours a été entreprise, consacrée au complexe cultuel d’Amon-Rê de Karnak. L’intention de cette étude, qui s’étendra sur plusieurs années, est de proposer, au regard des travaux et découvertes de ces vingt dernières années, une nouvelle synthèse sur l’histoire et le rôle des temples de l’enceinte d’Amon-Rê, plus de quarante-cinq ans après la parution de la thèse de Paul Barguet, Le temple d’Amon-Rê à Karnak. Essai d’exégèse, Raph, 21, 1962.
L’ensemble du cours s’articulera sur trois temps. Le premier, entrepris cette année constitue l’historique à proprement parler du site. Il décrit d’abord l’abandon du temple, puis sa redécouverte et, des premières entreprises archéologiques à nos jours, les travaux et recherches qui y ont été conduits.
On décrira ensuite, chronologiquement, la vie du temple sous les pharaons : de sa création supposée au début du deuxième millénaire av. J.-C. à l’abandon des cultes païens sous l’Empire romain. Le cours suivra ainsi les trois grandes époques de Karnak. Du royaume à l’empire, d’abord : le Moyen Empire et avant, — pour tant est que l’on soit aujourd’hui en mesure de définir un éventuel premier état, antérieur aux souverains de la xie dynastie —, la gloire des Thoutmosides, sous le règne desquels le temple atteint un sommet digne de l’empire sur lequel s’étend le pouvoir égyptien jusqu’à la fin des Ramessides. On décrira ensuite les constructions et restaurations jusqu’à la fin des dynasties égyptiennes ; leur importance et leur fréquence reflètent les vicissitudes du pouvoir politique : celles des Grands Prêtres et des pharaons contemporains ; celles des souverains venus de l’étranger, Assyriens, Éthiopiens et Perses ; la vaste entreprise de restauration, enfin, des derniers rois indigènes. Le dernier temps de cette longue histoire est celui du nouvel empire, alexandrin d’abord, dans lequel Karnak, lointaine capitale du sud de la chôra subit le contrecoup de l’affaiblissement progressif d’Héliopolis, puis de la domination romaine qui relègue encore plus dans un lointain oubli provincial l’ancien centre de l’universalité, dont la Rome impériale se veut pourtant l’héritière.
Le deuxième volet du cours sera consacré à l’étude fonctionnelle des sanctuaires de l’enceinte d’Amon-Rê. Trois thèmes seront discutés dans un premier temps : les dieux thébains et Amon, Amon-Rê et Héliopolis, enfin, la question osirienne. Dans un second temps, on analysera la fonction médiatrice du roi, à travers les thèmes suivants : l’affirmation du pouvoir royal (couronnement et édifices jubilaires, action militaire et constitution de l’offrande), le pontificat royal (service divin et maintien de l’ordre, rituels et processions).
Le dernier volet de ce cours sera consacré à Thèbes et Héliopolis. On tentera de préciser le rôle de l’Héliopolis du sud, le « maillage » religieux du pays et les résonances et interactions avec les autres sanctuaires que l’on peut ainsi déterminer. On s’attachera, enfin, en manière de conclusion aux trois niveaux de la théocratie : le Créateur, le roi et l’État.
C’est, en fait, sous le règne de Constantin (272-337) que l’histoire des cultes thébains bascule vers l’oubli : avec la construction du camp militaire sur le site du harem méridional d’Amon (ipet-rsy), dont le nom actuel de Louqsor perpétue le souvenir, et, surtout, avec la promulgation de l’Édit de Milan (313), qui garantit la liberté des cultes dans l’Empire. Ces changements se traduisent rapidement en actes symboliques, destinés à rendre perceptible le déplacement du centre de gravité de l’univers à Rome. De même que les Perses en leur temps avaient fait de Suse le nouvel omphalos, reprenant à leur compte la cosmographie égyptienne, et que, plus tard, Hadrien avait su transcrire dans l’ensemble monumental de sa villa de Tivoli ce même déplacement, mais cette fois pour le compte de la Rome impériale païenne, Constantin, avec moins de nuances sans doute, exprime la suprématie de la Rome christianisée en y déplaçant, en 337, le symbole monumental le plus évident de la théologie solaire, l’obélisque unique de Karnak. Ammien Marcellin (330-400) relate, dans son Histoire de Rome, tout à la fois les faits et leur valeur symbolique, donnant ainsi la premières description d’une Thèbes qui n’existe plus : « [17,4] (1) Pendant que la Gaule commençait ainsi à renaître, Rome, sous la seconde préfecture d’Orfite, voyait un obélisque s’élever dans le cirque. Le moment est venu de dire quelques mots de ce monument. (2) Il existe une vaste cité d’antique et superbe construction, célèbre depuis des siècles par les cent avenues qui y donnent accès, et que ses fondateurs, pour cette raison, ont appelée Thèbes hécatompyle (aux cent portes) ; nom d’où dérive celui de Thébaïde, que la province a conservé de nos jours. (3) Dans la première période de l’agrandissement de Carthage, un de ses généraux tenta brusquement une expédition qui fit tomber Thèbes en son pouvoir. Échappée à cette première oppression, la ville subit celle de Cambyse, roi de Perse, le plus avide et le plus barbare des despotes, qui envahit l’Égypte, attiré par l’appât de ses merveilleuses richesses, et ne respecta même pas les sanctuaires. (4) Ce fut en cette occasion que ce prince, dans le mouvement qu’il se donnait au milieu des pillards à sa suite, s’embarrassa le pied dans les plis de sa simarre, et, tombant de son haut, se blessa presque mortellement avec le court cimeterre qu’il portait le long de la cuisse, et que la violence de la chute avait fait sortir du fourreau. (5) Longtemps après, Cornélius Gallus, procurateur d’Égypte sous l’empereur Octavian, ruina Thèbes par ses exactions. Accusé, au retour, du pillage de cette province, et poursuivi par l’indignation des chevaliers, dont l’ordre était chargé par l’empereur d’informer sur cette affaire, il se donna la mort de sa propre main. Ce Gallus est le même, si je ne me trompe, que le poète de ce nom, à qui Virgile a consacré une si touchante élégie dans sa dixième églogue.
(6) Parmi les ouvrages d’art de cette ville, tels que vastes citernes, simulacres gigantesques des dieux de l’Égypte, etc., j’ai vu moi-même des obélisques en grand nombre, tant debout que gisants et mutilés ; monuments des siècles passés consacrés par d’anciens rois du pays aux dieux immortels, en actions de grâces ou de succès militaires, ou des bienfaits d’une prospérité singulière à l’intérieur, et dont la matière, extraite souvent des gisements les plus lointains, a été transportée, toute taillée, de la carrière au lieu de l’érection. (7) Ces obélisques, espèces de bornes d’une élévation plus ou moins considérable, sont formés d’une seule pierre d’un grain très dur, polie avec le plus grand soin, et qui affecte dans sa coupe, par imitation des rayons du soleil, la figure d’un solide quadrangulaire, dont les quatre arêtes tendent insensiblement à se confondre au sommet. (8) On y voit gravée une innombrable variété de formes ou symboles que nous appelons hiéroglyphes, et qui sont les archives mystérieuses de la sagesse des temps d’autrefois ; (9) figures d’oiseaux, de quadrupèdes, productions de la nature ou de la fantaisie, et destinées à faire passer aux âges suivants la tradition, soit de faits contemporains, soit de vœux que les souverains d’alors ont formés ou accomplis. (10) L’idiome des premiers Égyptiens n’avait pas, comme les langues modernes, un nombre déterminé de caractères répondant à tous les besoins de la pensée. À chaque lettre, chez eux, était attachée la valeur d’un nom ou d’un verbe, et quelquefois elle renfermait un sens complet. (11) Deux exemples suffiront pour en donner une idée. Un vautour désigne dans cette langue le mot nature, parce que cette espèce n’a pas de mâles, suivant les notions de la physique. Une abeille, occupée à faire du miel, exprime le mot roi ; pour faire entendre que si la douceur est l’essence du gouvernement, la présence de l’aiguillon doit toutefois s’y faire sentir. Et ainsi des autres.
(13) Mais Constantin, qu’un scrupule semblable touchait peu, ou qui pensait avec raison ne porter aucune atteinte aux idées religieuses en enlevant cette merveille d’un temple particulier, pour en faire la dédicace à Rome, temple de l’univers entier, commença par déplacer ce monument, qu’il laissa couché, en attendant que les préparatifs du transport fussent terminés. Conduit ensuite par le Nil, l’obélisque fut déposé sur le rivage à Alexandrie, où l’on construisit exprès un navire de proportions inusitées, et qui devait être mû par trois cents rameurs.
(14) Mais le prince mourut dans l’intervalle, et l’opération languit. Ce ne fut que longtemps après que cette masse, enfin embarquée, traversa la mer et remonta le Tibre, qui semblait craindre que le volume de ses eaux ne suffît pas à convoyer jusqu’à la ville qu’il arrose ce présent d’un fleuve inconnu. Arrivé au bourg d’Alexandrie, à trois milles de Rome, l’obélisque fut hissé sur des rouleaux, et lentement introduit, par la porte d’Ostie et l’ancienne piscine publique, jusqu’à l’esplanade du grand cirque. (15) Il s’agit alors de l’ériger, ce qui était réputé peu praticable, sinon impossible. Dans ce but, on éleva, non sans danger, une forêt de hautes solives, au sommet desquelles venait s’assujettir une multitude de longs et forts câbles, serrés comme les fils de la chaîne d’un tisserand, et formant un rideau assez épais pour dérober la vue du ciel. À l’aide de cet appareil, et des efforts de plusieurs milliers de bras imprimant de concert à la machine un mouvement analogue à celui de la meule supérieure d’un moulin, cette espèce de montagne, dépositaire des rudiments de l’écriture, insensiblement se soulève, et, suspendue quelque temps dans l’espace, prend enfin son assiette au milieu du sol. L’obélisque fut d’abord surmonté d’un globe d’airain, revêtu de lames d’or. Mais cet ornement ayant été frappé de la foudre, on y substitua une torche du même métal, dont la flamme, également figurée en or, produisait d’en bas l’effet d’une gerbe de feu. (16) D’autres obélisques furent amenés à Rome dans les siècles suivants. On en voit un au Vatican, un dans les jardins de Salluste, et deux au mausolée d’Auguste.
(17) Quant à l’ancien obélisque, celui du grand cirque, Hermapion en a traduit en grec les inscriptions emblématiques, et voici son interprétation. D’abord la face du sud. (18) Première colonne d’écriture. « Le Soleil au roi Ramestès. Je t’ai donné de régner avec joie sur la terre, favori du Soleil et d’Apollon ; puissant ami de la vérité, fils de Hérôn, issu d’un dieu, créateur du globe terrestre ; toi que le Soleil préfère à tous, Ramestès, enfant de Mars, à qui la terre est heureuse et fière d’obéir ; roi Ramestès, fils du Soleil, dont la vie est éternelle. » (19) Deuxième colonne. « Puissant Apollon, véritable dispensateur du diadème, dominateur glorieux de l’Égypte, qui as fait la splendeur d’Héliopolis et créé le reste du globe ; fondateur du culte d’Héliopolis, que le soleil chérit. » (20) Troisième colonne. « Puissant Apollon, fils du Soleil, splendeur universelle ; toi que le Soleil chérit par-dessus tout autre, et que l’intrépide Mars a comblé de ses dons ; toi dont les bienfaits seront éternels ; toi qu’Ammon chérit ; qui as comblé d’offrandes le temple du Phénix, à qui les dieux ont fait don d’une vie immortelle. Puissant Apollon, fils de Héron ; Ramestès, roi de toute la terre, qui as sauvé l’Égypte en triomphant de l’étranger ; que le Soleil chérit, à qui les dieux ont concédé de longs jours ; Ramestès, seigneur de l’univers, qui vivras éternellement. » (21) Autre deuxième colonne. « Moi Soleil, suprême dominateur des cieux, je te donne une vie qui ne connaîtra pas la satiété. Puissant Apollon, arbitre du diadème ; à qui nul n’est comparable ; à qui le souverain de l’Égypte a élevé des statues dans ce royaume, par qui Héliopolis est honorée à l’égal du Soleil ; souverain des cieux. Le fils du Soleil, qui vivra éternellement, a achevé un bel ouvrage. » (22) Troisième colonne. « Moi Soleil, souverain seigneur des cieux, j’ai donné l’empire, avec l’autorité sur tout, au roi Ramestès, qu’Apollon, ami de la vérité, et Héphaïstos, père des dieux, chérissent à l’égal de Mars. Roi bienheureux, fils du Soleil et chéri du Soleil. » (23) Première colonne de la face de l’est. « Grand dieu d’Héliopolis, puissant et céleste Apollon, fils du Soleil ; que les dieux ont honoré, que le Soleil, qui commande à tous, dont le pouvoir égale celui de Mars, a chéri tendrement ; que le brillant Ammon aime aussi, et qu’il a fait roi pour l’éternité. La suite manque. » (xvii 4)
La narration, la description, autant que l’interprétation de cette culture déjà devenue muette donnent le ton de ce que seront les diverses relations qui, jusqu’à la fin du xviiie siècle tenteront de rendre compte et d’expliquer ces monuments qui frappent d’autant plus par leur majesté et leur ampleur qu’on ne les comprend plus.
Les temples de Karnak n’eurent pas autant à souffrir de ces « déménagements » de monuments qu’Héliopolis sous Trajan ; on peut toutefois suivre encore aujourd’hui à la trace sur le terrain le démontage de l’obélisque oriental, aujourd’hui à Saint-Jean de Latran 1, mais également de l’un de ceux dont Thoutmosis III avait orné le viie pylône et gardé le souvenir dans la grande scène d’offrandes des Annales 2, et que Constantin avait fait envoyer dans la ville qui devait porter son nom.
Dans la logique de la christianisation de l’Empire, le ive siècle voit la Thébaïde devenir un foyer de la religion chrétienne, dont l’importance s’est conservée jusqu’à nos jours. Sous Maximin, en 325, Pacôme fonde le premier monastère à Tabenne, entre les deux Diospolis de Thébaïde. Puis vient la fermeture des temples païens par Constance II en 356, et, enfin, avec l’Édit de Théodose, en 380, la proclamation du christianisme comme religion d’État. L’Empereur ferme, l’année suivante, le sanctuaire d’Eleusis. Les étapes ultimes de la fin du paganisme sont la destruction du Sérapeum d’Alexandrie en 391, la suppression des Jeux Olympiques en 393, et, enfin, la fermeture par la force, en 535, du temple de Philae, dernier bastion des anciens cultes. Pendant plus d’un siècle, Thèbes renforce sa position dans le christianisme égyptien méridional, accueillant, en particulier, l’important évêché de Djemé, qui prend, en quelque sorte, la succession du grand foyer intellectuel païen que fut Medinet Habou. C’est l’époque des grandes compositions religieuses en sahidique, que viendra à peine ralentir la conquête arabe en 642. C’est seulement au xie siècle que le dernier monastère qu’abrite le temple déserté de Karnak ferme définitivement. La nuit s’abat alors pour plusieurs siècles sur les sanctuaires, recouverts par l’accumulation de la vie profane qui s’est installée dans l’enceinte sacrée. L’Égypte d’alors se définit, en effet, religieusement par rapport à l’islam, économiquement vers le Levant et la Méditerranée orientale. Thèbes ne se situe ni sur la route de la Mecque, ni dans une logique d’échanges avec le Sud : l’insécurité du Dodékaschoene et du Soudan attirent aussi peu les nouveaux conquérants que les terres chrétiennes d’Éthiopie.
Ainsi, lorsqu’il se rend à la Mecque en 1183, Ibn Jobaïr ne va pas jusqu’à Louqsor, préférant suivre la route de Qous, chemin traditionnel du Pèlerinage. Il faut attendre Abou Salîh, au xiiie siècle, pour trouver, à l’occasion du recensement qu’il fait des églises et monastères de Haute-Égypte, une première description du temple de Louqsor. Si peu que ce soit, c’est d’ailleurs ce seul temple qui retient l’attention des rares auteurs qui s’intéressent à la Thébaïde. Et encore ! Ibn Battuta, au xive siècle, ne décrit que le tombeau d’Abou el-Haggag, le saint patron de la ville, tandis qu’al-Maqrîzi (1364-1442) n’évoque que « les Marisi et les ânes nommés marisiah », qui font la célébrité du lieu 3. Léon l’Africain, en 1550, ignore totalement, dans sa Description de l’Afrique, aussi bien Louqsor que Karnak.
Il ne subsiste de la Thèbes aux cent portes d’Homère qu’un vague souvenir dans la culture, tant orientale qu’occidentale. Pour érudits que soient les premiers voyageurs occidentaux au Levant, ce sont surtout les traces chrétiennes qui les attirent. Les pèlerins se rendent en Alexandrie, puis au Caire, visitent les « greniers de Joseph » (les pyramides de Gîza), suivent la Sainte Famille à Matarieh, et se rendent en Terre Sainte via le Sinaï. Ou alors, comme Battista de Imola (1480) ou Joos van Ghistele (1482), ils cherchent le royaume du Prêtre Jean et se rendent en Éthiopie, en passant par Qous et Qosseir. La Thèbes d’Homère ? Joos van Ghistele la croit à un jour de marche de Saqqara ; Felix Fabri, qui se rend en Terre Sainte en 1483, la situe à l’emplacement de Memphis… Bref, jusqu’au xvie siècle, Thèbes n’est, pour les voyageurs comme pour les commerçants, qu’un détour inutile.
Il faut attendre la fin du xvie siècle pour que la Haute-Égypte soit redécouverte : que le Levant devienne un but économique pour les puissances européennes, dans le sillage d’enjeux plus lointains. Tout commence lorsque les Portugais prennent, en 1501, le quasi-monopole des épices des Indes en ouvrant la route du Cap. Six ans plus tard, le consul de France Philippe de Péretz reçoit du Sultan des privilèges commerciaux en Égypte ; il ne faudra pas un an pour que, du coup, en 1508, les Portugais détruisent en mer Rouge la flotte égyptienne. La réaction de la Sublime Porte ne se fait pas attendre : les Turcs s’emparent, en 1509, des comptoirs vénitiens de la mer Égée, puis Khaïr ed-Din, plus connu des Occidentaux sous le nom de Barberousse, s’empare d’Alger en 1516. L’année suivante, Sélim Ier s’empare de l’Égypte. En 1536, François Ier et Soleiman le Magnifique signent les capitulations, ouvrant la voie à la présence française au Levant. Le manceau Pierre Belon visite le delta en 1547 ; deux années plus tard, André Thévet amasse en Égypte des matériaux pour une Cosmographie du Levant. L’Égypte est désormais, plus qu’un lieu de pèlerinage, un objet de découverte et d’étude. C’est ainsi que Jean Palerne Forésien visite le pays en 1581, année au cours de laquelle le pavillon français obtient le monopole du commerce avec le Levant. De 1581 à 1584, le médecin et naturaliste vénitien Prosper Alpin vient parfaire sa formation en Égypte ; en 1589, le Seigneur de Villamon décrit sommairement les antiquités de la région du Caire. Vers 1584, Abraham Ortelius publie son Théâtre de l’univers, contenant les cartes de tout le monde, avec une briève déclaration d’icelles 4 : sa carte est la première qui rende réellement compte de la géographie du pays, et, en particulier, de celle de la Thébaïde. En 1589 paraît le récit d’un Vénitien anonyme, qui décrit, pour la première fois et d’une façon fort détaillée les temples de Louqsor et de Karnak 5.
À partir de la fin du xvie siècle, commerce, conquête et recherche de l’exotisme se combinent pour attirer voyageurs et hommes d’affaires. C’est ainsi que pour la seule année 1585-1586, l’anglais John Sanderson exporte en Angleterre 600 livres de « mumia », c’est-à-dire de poudre de momie. Dans le même temps les premiers « cabinets de curiosités » se constituent : en 1605, l’écuyer de l’ambassadeur Savary de Brèves, Du Castel, achète les deux sarcophages qui passeront plus tard, si l’on en croit La Fontaine, pour ceux de Chéops et de Chéphren dans la collection de Fouquet. La création, en France, des académies, de 1635 à 1666, ouvre la voie à l’institutionnalisation de cette découverte, en permettant en France à la fois la constitution des premières grandes collections d’État et le développement de la recherche sur les civilisations antiques. C’est ainsi que Jean Coppin signale, en 1638, la collection du sieur Berthier, que ce dernier remettra au Duc de Toscane moyennant une pension de 200 ducats. La chasse aux antiques et aux manuscrits est ouverte ! Cette même année 1638, le cardinal de Richelieu fait acheter des manuscrits. Vers 1645, les premières grandes collections sont constituées : celles de Gilbert Gaulmyn, du chancelier Séguier, de Peiresc, etc. En 1672, Colbert poursuit la politique d’achats de manuscrits et mandate le père Vansleb à cet effet ; celui-ci réunira plus de 300 manuscrits.
La route des Indes et la situation géographique de l’Égypte attirent de nombreuses convoitises à la fin du xviie siècle : en 1671 Leibniz plaide l’union de la France et de l’Allemagne pour envahir l’Égypte ; en 1675, Jacques Savary, dans Le Parfait Négociant propose un canal reliant la mer Rouge à la Méditerranée. Ces projets n’aboutiront que plus tard, et sous une autre forme, mais le mouvement ne s’arrêtera plus. La civilisation pharaonique, encore mystérieuse sous pratiquement tous ses aspects, devient image de sagesse et de savoir, relayée par les sources classiques. C’est ainsi que Bossuet consacre un long développement à Thèbes au début de son Discours sur l’histoire universelle à Monseigneur le Dauphin pour expliquer la fuite de la Religion & les changements des Empires 6, qu’il conclut, en bon lecteur d’Ammien Marcellin, en évoquant le symbole du transfert d’empire que sont les obélisques : « Il n’appartenait qu’à l’Égypte de dresser des monuments pour la postérité. Ses obélisques font encore aujourd’hui, autant par leur beauté que par leur hauteur, le principal ornement de Rome ; et la puissance romaine désespérant d’égaler les Égyptiens, a cru faire assez pour sa grandeur d’emprunter les monuments de leurs rois. » Ces mêmes obélisques qui avaient été restaurés à Rome de 1582 à 1589, et dont Athanase Kircher venait de donner, en 1666, une étude, qui restera la référence première pratiquement jusqu’aux travaux de Champollion 7.
Avec le Père Kircher est venu le temps des tentatives d’explications, ésotériques souvent, comparatistes parfois, de l’écriture de la civilisation pharaonique. En 1738, William Warburton, évêque de Gloucester, dans son ouvrage Legation of Moses, propose une interprétation fort originale de « l’alphabet » égyptien, dont les hiéroglyphes dessineraient les sons de façon imagée 8. En 1761, Tubervill Needham fait un curieux parallèle entre l’égyptien et le chinois 9. À peu près à la même époque, le comte de Caylus se livre, lui aussi, à une comparaison d’écritures entre hiéroglyphes et lettres 10.
Faute de trouver dans la philologie un outil adéquat, on se tourne vers la symbolique. En 1731, l’Abbé Jean Terrasson écrit un ouvrage qui connaîtra une longue postérité, Sethos, Histoire ou Vie tirée des Monuments, Anecdotes de l’Ancienne Égypte. Traduite d’un Manuscrit Grec. Fortement inspiré du principe du parcours initiatique dont le Télémaque de Fénelon est alors l’exemple le plus connu, l’ouvrage est transposé, en 1739, pour le théâtre sous forme d’une tragédie en vers. En 1751 Rameau donne son ballet La Naissance d’Osiris. En 1773, Court de Gébelin, dans son ouvrage Le monde primitif analysé & comparé avec le monde moderne, reprend la tradition des étymologies médiévales illustrée en 1430 par Nicolas Francisci : « Nul n’ignore que Paris était à l’origine limitée à l’Île. Elle fut ainsi dès son origine une ville de navigateurs… Étant donné qu’elle s’élevait sur un fleuve et était consacrée à la navigation, la ville prit pour symbole une Nef et comme Déesse Protectrice Isis, Déesse de la Navigation : et cette Nef fut la Nef d’Isis elle-même, symbole de cette Déesse… le nom de la Nef devint ainsi le nom de la ville : celle-ci se nommait Baris (c’est le nom de certains bateaux égyptiens transmis par les Grecs) et, avec la prononciation forte de la Gaule du Nord, Paris. » Ces étymologie connaîtront une grande fortune sous la Révolution, qui instaurera un culte d’Isis à Notre-Dame, à côté de celui de la déesse Raison. En 1797, le Girondin Nicolas de Bonneville écrit, dans De l’esprit des religions : « Les données étymologiques placent Isis à l’origine des choses et des divinités, comme cela apparaît surtout dans la structure phonétique même de son nom. Chez les Anciens, la nature était appelée Is-is avec deux mots qui exprimaient figurativement le sifflement, le souffle et le crépitement du feu qui faisait l’objet de ce culte. Nos pères donnaient à cette même nature qu’ils vénéraient les noms d’Isis ou Es-es. Ouvrez les textes sacrés ; l’Égypte y est appelée Ys) ys… À des latitudes et à des époques différentes, l’écho du murmure cosmique se répercute dans le son des noms de la puissance de l’Être Suprême… Plongez un fer brûlant dans l’eau : l’eau siffle et ce que l’on entend est le mot iz-iz ou es-es. Le serpent, symbole du froid venin consumé par le feu de la nature, siffle lui aussi is-is. Dans le but d’exprimer visiblement le nom d’Isis, les peintres, seuls historiens du monde antique, placèrent un serpent aux pieds du Crucifix. »
Poursuivant ce mélange d’étymologie et de symbolique, il démontre que Jésus et Isis sont le même mot… Du sphinx, il écrit : « Ce monstre avait une tête de femme, une partie de boeuf, une partie de lion et des ailes d’aigle. Que les prêtres nous expliquent maintenant pour quel motif ces quatre parties qui forment le monstre égyptien sont précisément les attributs de nos quatre Évangélistes […] L’énigme du Sphinx était-elle peut-être la grande énigme de la nature ? » En 1811, Napoléon proposera d’inclure Isis dans les armoiries de Paris 11. En 1784, le comte Cagliostro fonde à Paris, sous l’inspiration du Grand Cophta, une loge-mère de l’Adaptation de la Haute Maçonnerie Égyptienne. Elle comprend un temple d’Isis, dont le comte est le prêtre. En 1814, Paul Lenoir reprendra le parcours initiatique décrit par l’abbé Terrasson pour prouver l’antiquité égyptienne de la Maçonnerie 12.
Mais, en cette fin du xviiie siècle, c’est la scène, plus particulièrement celle de l’opéra, qui accueille avec le plus d’éclat les mystères osiriens et manifeste leur rencontre avec la Maçonnerie. En 1671, on donne Isis, opéra de Quinault et Lulli 13. En1781, l’Osiris de Neumann est représenté à Dresde. En 1791, la Flûte enchantée de Mozart l’est à Vienne. Pour cette création, les décors, de Gayl et Nessthaler, sont très différents de ce qu’ils seront quelques années plus tard, pour la fameuse représentation de Berlin en 1815. Pour la première scène de l’acte I, par exemple, Papageno et Pamino rencontrent les trois suivantes de la Reine sur un fond de paysage montagneux, planté de conifères et abritant un monument à l’architecture romaine, agrémenté d’un kiosque. On ne trouve une concession égyptisante qu’à la scène xxxv (acte ii), où une pyramide — qui évoque plus Méroë ou les jardins européens du xvie siècle que Gîza — figure dans un sous-sol voûté, lui bien romain 14…
Il faut dire que l’on est encore avant la description des monuments égyptiens que feront les savants de l’expédition de Bonaparte. En 1815, la documentation égyptienne est mieux connue, et dans le même temps, la symbolique pharaonique domine désormais le fonds maçonnique : les décors de
F. Schinkel 15 présentent une architecture toujours fantaisiste, mais combinant des éléments pharaoniques réels. L’entrée du domaine de la Reine de la Nuit, par exemple (acte i, scène xv) est constituée d’une sorte d’immense patio, sur lequel ouvrent des portes trapézoïdales et un péristyle, tous surmontés de gorges égyptiennes. L’ensemble est situé au milieu d’une végétation tropicale luxuriante, d’où émergent de grands palmiers 16. Le jardin de Sarastro (acte ii, scène vii) est encore plus chargé en couleur locale : un gigantesque sphinx occupe toute la surface d’une île, la tête coiffée du némès ; il surmonte un bâtiment dont il tient la porte d’accès entre ses pattes avant, le tout étant baigné par une lune pâle qui perce les nuages et éclaire une végétation exotique 17. L’intérieur du mausolée (acte ii, scène xx) est, cette fois-ci, décoré de pilastres ayant chacun une niche contenant une interprétation de colosse osiriaque. Le temple du Soleil (acte ii, scène xxx) est un curieux mélange de lignes classiques et de colonnades pharaoniques rappelant l’entrée de la salle hypostyle de Dendara, de cariatides exotiques et de colosses égyptisants…
Car les monuments sont de mieux en mieux connus, au fil des voyages. En 1691 Giovanni Francesco Gemelli Careri relate le voyage des Pères Jacques Albani et Joseph-Marie de Jérusalem. En 1735, Benoît de Maillet, ancien consul, publie une Description de l’Égypte, compilée par l’abbé Le Mascrier. Entre 1699 et 1717, Paul Lucas publie ses trois voyages, qu’il a fait rédiger par Baudelot de Dairval (premier voyage : 1699-1703), Fourmont l’Aîné (second voyage : 1704-1708) et l’abbé Banier (troisième voyage : 1714-1717), mettant ainsi à contribution ces académiciens, qui développent, autour de son récit, tout un contexte culturel que lui-même ne connaissait guère. En 1731, Tourtechot, dit Granger, visite Karnak, qu’il décrit sommairement.
Les perspectives et le ton des voyageurs changent avec l’esprit du temps. Les préoccupations encyclopédistes se saisissent des explorateurs, en même temps que les intérêts économiques et politiques de leurs payas respectifs guident de plus en plus leur démarche. C’est ainsi que, en 1741, Lord Sandwich fonde l’Egyptian Society à Londres. Parmi ses membres figurent Perry, Norden et Pococke. Ce dernier publie en 1755 ses Voyages. La seconde édition de l’ouvrage est traduite en français en 1772 et connaît un grand succès, au point de servir de référence jusqu’à la publication de la Description de l’Égypte. Il faut dire que la description que donne Pococke de la Thébaïde et des temples de Karnak est la première réellement précise ; il donne, en particulier, un plan des ruines de Karnak, décrit les enceintes, puis les deux axes, en s’appuyant sur les monuments visibles, tout en risquant des hypothèses, fondées autant sur ses propres observations que sur les sources classiques. Bref, il fait œuvre scientifique, ouvre la voie qui va transformer les voyageurs savants en savants voyageurs.
En 1759, Vitaliano Donati, professeur d’histoire naturelle à Turin, est le premier à rassembler une collection d’antiquités pour le palais royal de Turin. Ce sera le premier fonds des collections sur lesquelles Champollion ira un peu moins d’un siècle plus tard tester sa méthode. Les voyageurs se succèdent : Charles Perry en 1765, Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville, qui publie en 1766 ses Mémoires sur l’Égypte ancienne & moderne, deux ans plus tard, James Bruce of Kinnaird, puis, en 1774, Carsten Niebuhr, qui publie les premiers relevés hiéroglyphiques d’après les monuments. Puis viennent, en 1777, Charles Nicolas Sigisbert Sonnini de Manoncourt et, pratiquement en même temps Nicolas Savary. Il séjourne au Caire de 1776 à 1779 et publie, en 1785 des Lettres sur l’Égypte, qui doivent souvent plus… à ses lectures qu’à son expérience du terrain ! Trois œuvres majeures vont encore précéder la Description : le Voyage en Syrie & en Égypte pendant les années 1783, 1784 & 1785 de Constantin-François Chaseboeuf, dit Boisgirais, comte de Volney, qui paraît en 1787 ; le De origine & usu obeliscorum de Georg Zoëg, en 1797, et, en 1803 l’ouvrage d’André Chrysostome Quatremère de Quincy, De l’architecture égyptienne.
C’est la Révolution, dont nous avons vu plus haut l’usage symbolique et polémique qu’elle fit de la civilisation pharaonique, qui permit la naissance de l’égyptologie, au terme de presque trente ans d’aventures et d’exaltations. Le 5 mars 1798, le Directoire envoie Bonaparte en Égypte. Celui-ci recrute 165 savants, qui constituent la « Commission des Sciences & des Arts » de l’expédition. Le 24 juillet, Bonaparte, après avoir vaincu les Mamelouks, entre au Caire. Le 20 août, il crée l’Institut national d’Égypte. En décembre, Dominique Vivant Denon accompagne Desaix en Haute-Égypte. Le 18 mars 1799, la Commission Girard part rejoindre Desaix. En juillet, Dominique Vivant Denon est de retour au Caire, tandis que le 20 août, la commission Fourier, puis, le 23, la commission Costaz partent en Haute-Égypte. Le 23 septembre, les Français sont à Louqsor et retournent au Caire en novembre. En juin 1800, Abdallah-Jacques Menou succède à Kléber au Caire. Vivant Denon, lui, avait quitté l’Égypte le 23 août 1799 pour rentrer en France, avec Bonaparte, Monge et Bertholet. Au terme des difficultés que l’on sait, en septembre 1801, les savants français parviennent à quitter l’Égypte, sans que les Anglais confisquent leurs documents.
L’Empire naissant reprend à son compte et exploite l’aura égyptienne jouant du mystère, de l’exotisme et de la gloire. La légende napoléonienne trouve dans les récits des vétérans son premier aliment. On peut penser à l’évocation de l’arrivée à Thèbes de l’armée telle que la revit le colonel Chalbrand dans ses Mémoires : « Le 24 janvier, nous nous mîmes en route de bonne heure. Nous laissâmes à notre gauche Keneh, ville construite sur l’emplacement de Coenopolis. Après avoir doublé me promontoire de la chaîne libyque qui s’avance dans la vallée du Nil, un spectacle inattendu vint frapper l’armée tout entière d’étonnement et d’admiration. Sur les deux côtés du fleuve, les regards embrassèrent une immense étendue de terrain couverte de pyramides, d’obélisques, de colonnes, de portiques, de sphinx et de constructions de toute nature, toutes gigantesques, toutes à moitié détruites et renversées. Quand nous approchâmes de ces ruines, le soleil couchant, qui projetait ses rayons de pourpre et d’or sur ces magnifiques débris, semblait leur rendre leur ancien éclat.
L’armée s’arrêta en silence, et le général, comprenant l’impression que faisait sur elle un spectacle si nouveau, s’écria d’une voix tonnante : « Soldats, vous voyez devant vous les restes d’une ville autrefois puissante et célèbre ; elle n’est plus aujourd’hui qu’un vaste tombeau, mais encore rempli de souvenirs de gloire. Que l’armée française salue les ruines de Thèbes ! » À ces mots il fait un signal, les tambours battent aux champs, et l’armée fait le salut militaire à la ville de Thèbes aux cent portes ! » 18
La peinture officielle avait déjà illustré, dès le moment même de l’Expédition, tant de gloire et de hauts faits, les plaçant au pied des monuments immémoriaux de l’Égypte antique : la Bataille des Pyramides de François Louis Joseph Watteau, aujourd’hui au Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, date de 1798 ; celle de François André Vincent 19, qui date, elle de 1806, ou celle de Louis-François Lejeune 20, qui lui est contemporaine, s’inspirent directement de la représentation en grande planche qu’en avait donné Vivant Denon. Antoine Gros peint son célèbre Bonaparte haranguant l’armée avant la bataille des Pyramides, 21 juillet 1798 21 en 1808 sur le même fonds documentaire, mais en dramatisant la scène en une composition centrée sur le général, opposant la misère des futurs vaincus civils à la fougue virile des soldats brandissant leur sabre. Les pyramides ne sont plus qu’un témoin lointain de l’héroïsme du futur vainqueur. Deux ans plus tard, en 1810, Anne Louis Girodet de Roucy Trioson, peignant la Révolte du Caire, le 21 octobre 1798 22, ne retiendra que le sabrage, la violence et le sang dans un affrontement de regards farouches, dans un décor, aussi lointain et discret, mais, cette fois-ci, arabe.
En 1802 paraît le Voyage dans la Basse et la Haute Égypte pendant les campagnes du Général Bonaparte de Vivant Denon, qui brûle ainsi la politesse à ses collègues, en publiant un ouvrage qui mêle science et exotisme, sans atteindre la qualité de la Description, dont Bonaparte ordonne, en 1802, la préparation. Il faudra 17 ans, de 1809 à 1826 pour qu’en paraissent tous les volumes. Cette publication marque un tournant décisif, fournissant aux études égyptologique, que Champollion est en train de créer, un premier aliment relativement fiable. Relativement, dans la mesure où les minutieux relevés effectués par les « savants » qui accompagnent l’armée française ne peuvent, naturellement, pas dépasser le niveau des connaissances de ceux-ci. Champollion peste contre l’inexactitude des relevés d’inscriptions. Mais peut-on en vouloir à des gens qui ne comprenaient pas les textes qu’ils relevaient ? Une lecture, même superficielle, de ces copies montre bien que, lorsque les signes sont lisibles et ne prêtent pas à équivoque, ces relevés ne sont pas si inexacts. Il n’en va pas de même, bien évidemment lorsque se présentent les difficultés que tout épigraphiste connaît bien. Il faudra attendre les relevés de Champollion lui-même sur ces mêmes monuments, puis après lui, de la longue suite de ses successeurs, à commencer par Mariette, de Rougé et Lepsius pour disposer de copies, qui sont toujours utiles, aujourd’hui, aux égyptologues.
Il n’en reste pas moins que les relevés architecturaux et topographiques sont, pour la première fois, d’une grande précision. Ils serviront de fonds d’ailleurs jusqu’encore très récemment aux études géographiques, entre autres. Sans parler de tout ce qui a trait à l’Égypte contemporaine, de l’architecture islamique à la botanique, en passant par les arts et les techniques, etc. Car ces membres de l’Expédition, que l’on qualifie généralement de « savants » n’en sont pas, au sens propre du terme. Ce sont plus de jeunes ingénieurs et techniciens spécialisés dans les mesures que des exégètes, des linguistes ou des historiens, même si la culture de leur temps les a rendus familiers des auteurs classiques. Il n’est que de lire les si riches volumes de texte qu’illustrent les planches : tout y est chiffre et mesure ; les interprétations et références classiques ayant été ajoutées au moment de la rédaction aux carnets de notes pris sur place, et dont on perçoit bien souvent la transcription quasi directe.
On a ainsi confronté, dans le cours de cette année, les commentaires et les relevés des monuments de Karnak fournis par la Description à l’état que l’on en connaît par d’autres sources, souvent à peine postérieures, comme les peintures et dessins, mais déjà aussi, dès le milieu du xixe siècle, les premières photographies.
Parmi les premiers, il faut citer Giovanni Battista Belzoni 23, Hector Horeau 24, sans oublier les grandes planches de paysages des Denkmäler de R. Lepsius qui offrent un état des lieux des temples aussi précis et romantique que celui que dresse quelques années plus tôt David Roberts, mais sans la fantaisie de Prisse d’Avennes. Pour les photographies, Maxime du Camp, Francis Frith, un peu plus tard, H. Béchard ou G. Lékégian, Félix Bonfils, avant les grands fonds du début du xxe siècle, comme Béato, puis les sources archéologiques proprement dites, sur lesquelles nous reviendrons l’an prochain.
L’Expédition et l’Empire vont conforter les deux voies que l’égyptomanie et l’égyptologie naissante vont désormais suivre, la seconde ne dédaignant pas d’accompagner la première. Bien au contraire. Les planches de la Description conforte la mode égyptisante qui marquera le style « retour d’Égypte ». Le meuble même qui la contient, œuvre de Charles Morel, n’y résiste pas : l’exemplaire réalisé en 1812 et donné par Louis-Philippe au Sénat en 1834 est orné de pilastres hathoriques. Les grands ébénistes de l’époque, tels, entre autres, Thomire et Duterne réalisent de véritables chefs-d’œuvre. La manufacture de Sèvres fournit en services, surtouts et objets décoratifs de toutes natures les cours de Paris, Vienne, Londres, Moscou… Les décors de la représentation de la Flûte enchantée en 1818 à Munich 25, dus à Simon Quaglio, rendent le temple du Soleil bien semblable à ceux de Haute Égypte, hiéroglyphes compris, tout comme ceux que réalise Auguste Caron pour le Moïse de Gioacchino Rossini 26. Les costumes de ce même Moïse sont inventés par Hippolyte Leconte d’après la Description 27 ; Eugène Scribe fera faire de même pour ceux de l’Enfant prodigue en 1850, mais cette fois-ci, d’après des dessins de Champollion lui-même 28.
Les magnifiques paysages des planches des Denkmäler de Lepsius suivent les canons romantiques, agrémentant même parfois les ruines décrites de quelques processions ou personnages d’époque, ce que n’osèrent pas les membres de l’Expédition, au contraire d’artistes comme Hector Haureau ou Davids Roberts, qui, à l’image de Vivant Denon ou d’André Dutertre, dramatisèrent fortement leurs œuvres, allant parfois jusqu’à n’utiliser les monuments antiques que comme décor. Champollion lui-même prit plaisir à se faire représenter vêtu à l’orientale par Angellelli 29, et encore, par le même, et dans un vêtement similaire, conversant avec Rosellini dans les ruines de Thèbes 30. Ce même goût du décor oriental, de l’apparence « à la turque » pousse G. Belzoni à placer en frontispice de son ouvrage, évoqué plus haut, un portrait de lui-même, barbu, enturbanné et fumant négligemment une longue pipe turc, accoudé à un bloc antique », sur fond de palmiers et de pyramide ; en 1818, le Comte de Forbin montre, dans son Voyage dans le Levant Drovetti posant devant une tête colossale, entouré de ses hommes, qui paraissent tout droit sortis d’un opéra orientalisant.
Il faut dire que la première moitié du xixe siècle fait la part belle au Proche-Orient. De 1805-1848, Mohammed Ali, pacha-gouverneur d’Égypte, noue des liens privilégiés avec la France. Drovetti, évoqué plus haut, séjourne au Caire de 1803 à 1829, comme consul général de France, et, de 1821 à 1827 de Russie. Mais cet ancien de la campagne d’Italie est suspendu de ses fonctions par la Restauration, de 1816 à 1820. Il en profite pour parcourir l’Égypte et le Soudan, amassant des trésors qui prennent le chemin de l’Europe. Dans le même temps, Giovanni Belzoni et Jean-Jacques Rifaud conduisent des fouilles, qui ont le même résultat. En 1822, Champollion publie la Lettre à M. Dacier. En 1824, la collection Drovetti arrive à Turin. Champollion visite les collections italiennes et entreprend en 1828 l’expédition franco-toscane qu’il conduite avec Rosellini. Le 12 mars 1831, le Collège de France crée une « chaire d’archéologie » pour J.-F. Champollion. Celui-ci n’aura le temps de prononcer que quelques leçons. Il meurt le 4 mars 1832.
Le développement de l’Égypte lancé par Mohammed Ali commence à mettre — déjà ! — en péril les monuments antiques : en 1840, les pylônes de l’axe nord-sud de Karnak sont exploités comme carrières. Les fours à chaux font des ravages. En 1850, Auguste Mariette est en Égypte. Il créera le Musée égyptien, le Service des Antiquités et sera le premier fouilleur de Karnak.
séminaire, Les Annales de Thoutmosis III :
é tude et commentaire
On a étudié cette année les colonnes I 87-94 des Annales, c’est-à-dire le récit du siège et de la chute de Megiddo. Outre l’établissement et le commentaire du texte, on s’est attaché tout particulièrement à la mise en parallèle des divers récits contemporains de ce même événement. La place qui est accordée dans ce rapport ne permet pas de développer les éléments d’intertextualité mis en évidence. J’y reviendra par ailleurs.
Leçons à l’étranger. Deux leçons ont été prononcées cette année à Tunis, dans le cadre des accords passés par le Collège de France et l’Ambassade de France à Tunis avec l’Académie tunisienne des Sciences, des Lettres et des Arts Beït el-Hikma et la Bibliothèque nationale de Tunisie.
Activités de l’équipe
Emad Adly
Arabisant, chargé des chroniques archéologiques, chercheur associé au Collège de France.
Travaux
— En collaboration avec N. Grimal, professeur au Collège de France et chercheur associé à l’Ifao, E. Adly s’occupe de la revue semestrielle Bulletin d’Information Archéologique (dépouillement au jour le jour de la presse archéologique égyptienne, traduction des articles, organisation de l’information et rédaction).
— En collaboration avec N. Grimal, et A. Arnaudiès, E. Adly effectue la collecte des données archéologiques destinées à la rédaction de la chronique annuelle des « Fouilles et travaux » pour la revue Orientalia (contacts avec les fouilleurs, visites des sites et chantiers de fouilles, récolte des rapports, dépouillement des périodiques).
— Poursuite des recherches sur le mausolée et le culte attaché à l’imâm al-Shâfi‘î au Caire, ainsi que sur la sainteté, la magie et les religiosités populaires contemporaines.
Publications
— En collaboration avec N. Grimal, Bulletin d’Information Archéologique xxxiii (173 p.) et xxxiv (230 p.), diffusé sur le site Internet de la Chaire « Civilisation de l’Égypte pharaonique : archéologie, philologie, histoire » : www.egyptologues.net.
— En collaboration avec N. Grimal et A. Arnaudiès, « Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan, 2004-2005 », Orientalia Vol. 75, Fasc. 3, 2006, p. 189-286.
Alain Arnaudiès
É gyptologue, documentaliste, Umr 8152, chargé du projet documentaire des temples de Karnak, chercheur associé.
Travaux
— En collaboration avec N. Grimal et E. Adly, A. Arnaudiès participe à la rédaction de la chronique annuelle des « Fouilles et travaux » pour la revue Orientalia.
— En collaboration avec E. Arnaudiès-Montélimard, A. Arnaudiès participe au projet de documentation des monuments thébains dirigé par Raymond Johnson, directeur de l’Epigraphic Survey (Oriental Institute of Chicago) à Louqsor.
— Indexation de l’ouvrage de Fr. Burgos et Fr. Larché, La chapelle Rouge, volume I, Paris 2006, à paraître dans le volume II (indices et tables de concordance).
— Création d’une bibliographie de référence, de 1875 à nos jours, sur le site de Karnak, qui comprend désormais près de 3 000 titres et doit encore faire l’objet de quelques vérifications avant sa diffusion.
— Indexation des sites archéologiques de la chronique annuelle des « Fouilles et travaux » pour la revue Orientalia de 1950 à nos jours. La compilation de cet index est en cours et sa finalisation sera faite en collaboration avec E. Adly.
Publication en préparation
Publication électronique sur dévédérom de la chapelle Blanche de Sésostris Ier à Karnak en collaboration avec A. Chéné et N. Beaux.
Publications
— En collaboration avec Fr. Burgos et Fr. Larché, La chapelle Rouge. Le sanctuaire de barque d’Hatshepsout. Volume I. Fac-similés et photographies des scènes, Centre Franco-Égyptien d’Étude des Temples de Karnak, Éditions Recherche sur les Civilisations, Paris, 2006.
— En collaboration avec N. Grimal et E. Adly, « Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan, 2004-2005 », Orientalia 75, fasc. 3, 2006 (p. 189-286).
Emmanuelle Arnaudiès-Montélimard
É gyptologue, chercheur associé.
Travaux
— En collaboration avec Alain Arnaudiès, conception et mise en œuvre d’un projet concernant la documentation des monuments thébains pour The Epigraphic Survey de Louqsor (Oriental Institute of Chicago), sous la direction de Raymond Johnson. Ce projet a pour but de créer un outil égyptologique : une base de données intégrant les archives photographiques et épigraphiques du « Chicago House », la traduction des textes, la description et le commentaire des scènes des temples de Médinet Habou et de Louqsor. Ce projet prévoit également la mise à jour de la bibliographie établie en 1972 par R. Porter & B. Moss et la constitution d’un index et d’un thésaurus des scènes.
— En collaboration avec Nicolas Grimal, édition du volume Karnak XII, aux éditions Soleb.
— Préparation de l’édition de la publication de Christiane Wallet-Lebrun consacrée aux textes de construction relatifs au temple d’Amon-Rê à Karnak, à paraître aux éditions Soleb.
Recherches personnelles
Poursuite des recherches sur les monuments démantelés de Thoutmosis III à Karnak, en particulier le sanctuaire-reposoir en granit principal d’Ipet-Sout, remplacé par celui de Philippe Arrhidée.
Publication
— « L’arche en granit de Thoutmosis III et l’avant-porte du VIe pylône », Karnak XII, 2007.
Michel Baud
É gyptologue, chercheur associé, attaché au musée du Louvre. Nouvellement intégré au musée du Louvre comme responsable de la section Nubie-Soudan, l’année a été largement consacrée aux projets de coopération muséologique et archéologique avec Khartoum. Le chantier de Mouweis (région de Méroé) a été mis sur pied et la première saison de fouille s’est déroulée en janvier-février, consacrée à appréhender dans sa globalité ce vaste site urbain de 20 ha, qui a révélé un palais. Participant au chantier du Louvre à Saqqara, une réflexion sur la chronologie des tombes de la chaussée d’Ounas a été menée, avec cartographie à l’appui. Le chantier des mastabas d’Abou Rawach, enfin, a été poursuivi, consacré essentiellement à la finalisation des plans en vue de la publication.
Articles parus
— « The Relative Chronology of Dynasties 6 and 8 », in E. Hornung, R. Krauss & D. Warburton éds., Ancient Egyptian Chronology, HdO 83, 2006, p. 144-158.
— « Abou Roach : nécropoles privées », in L. Pantalacci, « Travaux de l’Ifao en 2005-2006 », Bifao 106, 2006, p. 347-351.
Conférences
— Musée du Louvre, Paris, Actualité de la recherche archéologique, 25 septembre 2006 : « Une nécropole royale du temps des grandes pyramides : Abou Rawach ».
— Sudan Archaeological Society, Khartoum, 23 février 2007 : « The Louvre excavations at Muweis, a new royal city of the Kingdom of Meroe »
— Association Papyrus, Lille, 23 juin 2007 : « Abou Rawach : la nécropole de Rêdjedef ».
Nathalie Beaux
É gyptologue, chercheur associé au Collège de France et à l’institut français d’Archéologie orientale, présidente de la chaire d’Égypte au centre universitaire Méditerranéen, Nice.
Recherche et enseignement
— Achèvement de la préparation de la paléographie de la chapelle blanche de Sésostris Ier à Karnak à inclure dans le dvd, en cours d’élaboration par A. Chéné et A. Arnaudiès, sur ce monument, pour le Cfeetk.
— Organisation du colloque « Image et conception du monde dans les écritures figuratives » qui se tiendra au Collège de France et à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres les 24 et 25 janvier 2008.
Travaux de terrain
Achèvement de la paléographie des textes de la pyramide d’Ounas (dans le cadre de la MAFES) et réalisation d’une couverture photographique numérique par G. Pollin.
Conférence
15 mai 2007 : « Maya et Égyptien : Image et conception du monde dans deux écritures figuratives » (centre universitaire Méditerranéen, Nice).
Laetitia Gallet
É gyptologue, chercheur associé.
Travaux
— Le travail de reprise des données et de remaniement pour la publication du « temple d’Amon qui-écoute-les prières » à Karnak suit son cours. L’obtention d’une bourse de la Fondation Schiff Giorgini a été décisive pour les aspects techniques de la publication. La priorité a été donnée pour le moment à l’insertion systématique des hiéroglyphes dans le manuscrit et aux scans de l’ensemble des relevés du monument.
— La participation, en décembre dernier, à une mission de Paris IV-Sorbonne à Karnak, a permis de réunir en marge de ce chantier des données photographiques importantes sur le temple de l’Est et de réaliser de nombreux clichés numériques de détails qui manquaient pour illustrer le propos de la monographie. La partie muséographique du travail est prévue pour la rentrée 2007.
— En décembre 2006, participation, dans le cadre de l’Umr 8152, aux opérations de dégagement et de relevé du temple d’Osiris Coptite à Karnak dirigées par Fr. Leclère. Notre intérêt s’est plus particulièrement porté sur la zone limitrophe entre le temple d’Osiris et le temple de l’Est où un dégagement préliminaire de surface a été effectué.
Publication
Article dans le Monde de la Bible, « Portraits de Ramsès II ».
Yannis Gourdon
É gyptologue, attaché d’enseignement à l’université Lumière-Lyon II (Ufr Ghhat, Umr 5189 Hisoma), chercheur associé au Collège de France.
Recherche
— Soutenance d’une thèse doctorat de l’université Lumière-Lyon 2 intitulée : Recherches sur l’anthroponymie dans l’Égypte du iiie millénaire avant J.-C. : signification et portée sociale du nom égyptien avant le Moyen Empire, sous la direction de L. Pantalacci. université Lumière Lyon II. Membres du jury : F. Biville, N. Grimal, L. Pantalacci, G. Roquet, N. Strudwick. Mention : Très honorable. Suite à cette soutenance, un travail de vérifications et de corrections a été entrepris en vue d’une publication de la thèse.
— Participation à la mission de fouilles de la Mission archéologique française de Saqqara, sous la direction d’A. Labrousse et de Ph. Collombert, dans le complexe funéraire de Pépy Ier, à Saqqara-Sud. Dessins des tables d’offrandes provenant du complexe funéraire de Rêhérichefnakht.
Enseignement et séminaires
— Diplôme universitaire d’études supérieures en égyptologie (Duese) : cours de moyen égyptien et d’épigraphie, niveau 2 et 3.
— Formation initiale : séminaire de méthodologie pour l’élaboration et la rédaction d’un mémoire en égyptologie pour les Master 1 et 2 d’archéologie ; cours d’archéologie pour les Licence 2 et 3 ; cours d’histoire de l’art pour les Licence 2.
— Formation continue : cours de moyen égyptien, niveau 1 et 2.
—  Séminaire de Master Toponimia y antroponimia del Reino Antiguo, à la Universidad Autonoma de Barcelona, les 12-13 janvier 2007 : « Antroponimia del Reino Antiguo ».
Publications
— « Le Nom des épouses abydéniennes de Pépy Ier et la formule de serment dans les appels aux vivants à la fin de l’Ancien Empire. », Bifao 106 (2006), p. 89-103.
— « Ptah face à ses adorateurs dans les noms et les titres des particuliers à l’Ancien Empire », RdE 57 (2007), p. 241-244.
— « The Royal Necropolis of Radjedef at Abu Rawash (seasons 2001-2005) » à paraître dans les actes du colloque Abusir and Saqqara in Year 2005, Prague du 27 au 30 juin 2005, p. 105-108 (sous presse).
— « Le Hiéroglyphe de la houe, un critère de datation à l’Ancien Empire » à paraître dans J.-C. Goyon, C. Cardin (éd.), Proceedings of the Ninth International Congress of Egyptologists — Actes du neuvième congrès international des égyptologues, Grenoble, 6-12 September 2004 (Ola 150), p. 823-830 (sous presse).
Nicolas Grimal
É gyptologue, professeur, chercheur associé à l’Institut français d’Archéologie orientale.
Travaux
— En collaboration avec Emad Adly et Alain Arnaudiès, chroniques archéologiques : Bulletin d’information archéologique et « Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan », pour la revue Orientalia.
— Campagne d’étude à Karnak en novembre 2005 et avril 2006.
— Expertise auprès de l’Académie des Sciences de Vienne pour la section Proche-Orient.
Publications
— Direction de Franck Burgos et François Larché, La chapelle Rouge. Le sanctuaire de barque d’Hatshepsout, vol. I, Fac-similés et photographies des scènes, Paris, éditions Recherche sur les Civilisations (420 p.) ; préface, p. 7-10.
— « Civilisation pharaonique : archéologie, philologie, histoire », Annuaire du Collège de France 2006, p. 581-602 ; version avec planches couleurs et rapport complet en ligne sur www.egyptologues.net.
— En collaboration avec Emad Adly, Bulletin d’information archéologique 33 (janvier-juin 2006), www.egyptologues.net.
— Édition des Cahiers de Karnak XII, fasc 1 (400 p.) et 2 (448 p.), Institut français d’Archéologie orientale & éditions Soleb, 2007.
— En collaboration avec François Larché, « Karnak 1998-2004 », dans Cahiers de Karnak XII (2007), p. 7-56 et pl. I-III.
— Hommage, à l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres : Jean-Pierre Albert et Béatrix Midant-Reynes, Le Sacrifice humain en Égypte ancienne et ailleurs, éd. Soleb, Paris, 2005 », dans Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres année 2005, p. 1170-1173 ; Jean-Loïc Le Quellec, Pauline et Philippe de Flers, Du Sahara au Nil. Peintures et gravures d’avant les pharaons, Études d’égyptologie, 7, Soleb-Fayard, Paris 2005 », dans Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres année 2005, p. 1173-1175.
— En collaboration avec Emad Adly, Bulletin d’information archéologique 34 (juillet-décembre 2006), www.egyptologues.net.
— En collaboration avec Emad Adly et Alain Arnaudiès, « Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan, 2004-2005 », dans Orientalia 75, p. 189-286 et pl. xiv-xxx.
Conférences
— Participation au colloque international « Cities and Urbanism in Ancient Egypt », Académie des Sciences de Vienne, Autriche, 24-25 décembre 2006.
— « Résistance et acculturation : l’Égypte pharaonique » et « Recherches actuelles en Égyptologie », conférences à l’Académie tunisienne des Sciences, des Lettres et des Arts Beït el-Hikma et à la Bibliothèque nationale de Tunisie, Tunis, 28 avril 2007.
Emmanuel Jambon
É gyptologue, chercheur associé.
Recherches
— Bourse post-doctorale à l’Institut Français d’Archéologie Orientale (janvier-juin 2007) : développement de la base de donnée « Cachette de Karnak » (dir. Laurent Coulon). Enquête historiographique sur les fouilles de Georges Legrain dans la Cachette de Karnak (1903-1907). Recherche bibliographique et au Musée du Caire concernant les objets issus de ces fouilles.
— Participation au séminaire interdoctoral Méditerranée (centre Gustave-Glotz [Umr 8585] — Éphé ve section) dans le cadre du programme quadriennal (2005-2009) : « L’écrit, le livre sacré, le canon ».
— Participation au groupe de travail sur la magie dirigé par Yvan Koenig (Umr 8152 — État, religion et société dans l’Égypte ancienne et en Nubie).
— Poursuite des recherches personnelles sur la représentation de certains phénomènes naturels, en particulier les séismes, dans la culture égyptienne d’époque pharaonique. Ce travail s’est partiellement inscrit cette année dans le cadre du Thème commun de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée de Lyon : « L’homme et la terre ».
Enseignement et communications
— Du 4 octobre au 8 novembre 2006, cinq cours à l’Institut Khéops : « Les phénomènes naturels vus par les Égyptiens ».
— Le 25 novembre 2006, communication lors de la journée d’étude Écritures rituelles (Gdri Les Mondes lettrés — centre Gustave-Glotz) : « Les mots et les gestes. Réflexions autour de la place de l’écriture dans un rituel d’envoûtement de l’Égypte pharaonique » (à paraître).
— Le 25 avril 2007, communication lors de la journée d’étude du thème commun de la Mom organisée par Isabelle Boehm (Hisoma-umr 5189) et Jean-Philippe Goiran (Archéorient-Umr 5133) : « Les séismes dans l’Égypte pharaonique ».
— Le 20 juin 2007, communication lors de la journée d’étude Autour de la Cachette de Karnak organisée par Laurent Coulon (Ifao-Lyon II) : « Collections de rois en miettes. Remarques préliminaires sur la répartition et l’état des statues royales trouvées dans la Cachette de Karnak ».
Publications
— « Earth’s motions in pharaonic Egypt : Religious interpretations », Maa 6,2, Rhodes (2006), p. 6979.
— « Les mots et les gestes. Réflexions autour de la place de l’écriture dans un rituel d’envoûtement de l’Égypte pharaonique » (à paraître dans la revue en ligne du Gdri Les Mondes lettrés).
— « Les signes de la nature dans l’Égypte pharaonique » (à paraître dans les actes de la table ronde : Signes, rites, destin dans les sociétés de la Méditerranée ancienne, Paris, 1618 octobre 2005)
Frédéric Payraudeau
É gyptologue, chercheur associé, membre scientifique de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire.
Recherches
— Fr. Payraudeau a réfléchi à la mise en place d’une base de données prosopographiques du Ier millénaire avant J.-C., en commençant par la Troisième période intermédiaire. Les dépouillements ont été poursuivis en bibliothèque et le programme d’étude d’objets au Musée égyptien a débuté (5 séances en mai 2007). On a pu entre autres y terminer l’étude de la statue Caire JE 37382 qui s’est révélé être un document important pour les cultes osiriens de Thèbes. Une étude générale du vizirat au Premier millénaire a été également entreprise.
— Profitant de deux séjours à Karnak en février et en juin 2007, il a étudié les estampages réalisés par G. Legrain au siècle dernier, dont celui d’une statue inconnue de la xxiie dynastie. Des annales sacerdotales inédites des règnes de Siamon, Psousennès II et Osorkon Ier sont en cours d’étude, ainsi que sept blocs d’Osorkon III et Takélot III, une statue inédite de Nakhtefmout et une grande stèle fragmentaire de Siamon, tous conservés dans le magasin Cheikh Labib.
— Du 12 au 24 novembre 2006, Fr. Payraudeau a participé à mission de l’université Lumière-Lyon 2 à Coptos, sous la direction de L. Pantalacci et G. Soukiassian (relevé épigraphique proportionné des blocs des portes d’époque romaine).
— Du 3 février au 4 mars 2007, Fr. Payraudeau a participé aux travaux de la mission archéologique française de Saqqâra dans la nécropole des reines de Pépy Ier (dir. A. Labrousse, Cnrs) : enregistrement partiel du matériel archéologique du complexe funéraire d’une nouvelle reine, dessin tous les nouveaux Textes des Pyramides de Béhénou et d’une centaine de fragments de stèles, tables d’offrandes, décoration de mastabas trouvés les années antérieures. Une étude sur certains titres des reines de Saqqâra-Sud est en cours.
— Fr. Payraudeau a participé aux travaux de la mission de l’Ifao aux chapelles osiriennes de Karnak (6 février-3 mars 2007), dirigée par L. Coulon (fouille du bâtiment de briques crues sous la supervision de C. Defernez, enregistrement du matériel archéologique, relevé sur film plastique de deux linteaux épigraphiés).
Enseignement
—  Participation le 24 juin 2007 au jury de soutenance de Master 2e année de Fr. Jamen, dont le mémoire portait sur « Les tombes et le matériel funéraires de la xxie dynastie » (université de Lyon II, dir. L. Pantalacci).
Publications
— « Une famille de délégués du trésor du domaine d’Amon sous la xxve dynastie », Sak 35, 2006, p. 213-218.
— « Une nouvelle attestation du vizir Nakhtefmout sur une statue-cube naophore », RdE 57, 2006, p. 249-254.
— Compte rendu de M. Fitzenreiner (éd.), Genealogie-Realität und Fiktion von Identität, Ibaes V, Londres, 2005, dans Bibliotheca Orientalis 63, 2006, p. 479-482.
— « Les prémices du mouvement archaïsant à Thèbes et la statue Caire Je 37382 du quatrième prophète Djedkhonsouiouefânkh », à paraître dans le Bifao 107, 2007.
— En collaboration avec M.-N. Fraisse, « Une mention de Hathor-Nébethétepet à la fin de l’Ancien Empire », à paraître.
— « Thot et le vizirat : l’exemple des femmes vizirs », en préparation.
— Administration, société et pouvoir à Thèbes sous la xxiie dynastie, version remaniée de la thèse soutenue en décembre 2004, en préparation.
Communications
— « Le dieu et ses jambes : deux titres sacerdotaux rares de la Basse Époque », communication dans le cadre du séminaire de lexicographie de l’Ifao, Le Caire, 12 novembre 2006.
— « Les outils de la recherche en histoire égyptienne », contribution au Workshop de l’Ifao destiné au étudiants égyptiens, Le Caire, 18 avril 2007.
— « Les statues de la période bubastite dans la cachette de Karnak et leur apport à l’histoire dynastique locale », journée d’étude sur la Cachette de Karnak, Ifao, Le Caire, 20 juin 2007.
Olivier Perdu
É gyptologue, ingénieur attaché à la chaire.
Travaux
— Catalogue des statues privées tardives du Louvre. Malgré les travaux récapitulés infra (enseignement, publications et communications), l’essentiel de l’effort a pu porter sur la rédaction finale du premier volume du catalogue. Celui-ci compte près d’une soixantaine de monuments, dont la plupart sont inédits ou publiés de manière très incomplète. On y trouvera toutes les variétés de statues qui ne sont pas debout : les cubiques, celles assises à terre ou sur un siège, ainsi que les agenouillées, y compris les théophores et les naophores. La mise au point du manuscrit a permis de préciser ou de corriger nombre de détails concernant la date, l’origine, le propriétaire et l’historique des objets. Une attention particulière a été portée aux descriptions et aux détails stylistiques, notamment pour leurs incidences chronologiques. L’intérêt manifesté pour ce projet par la direction du Département des Antiquités Égyptiennes depuis mai 2007 laisse espérer une parution dans des délais très raisonnables. Un obstacle comme celui de la réalisation des nombreuses photographies manquantes est en passe d’être levé. Les avancées significatives opérées dans ce travail feront l’objet dans le dernier trimestre de 2007 de plusieurs conférences, dont une à l’Auditorium du Louvre le 3 octobre prochain dans le cadre de la série « L’œuvre en scène ».
— Archives du Cabinet d’égyptologie du Collège de France. Les changements intervenus en janvier 2007 dans l’administration de la bibliothèque ont été l’occasion de procéder à de multiples rangements. Ceux-ci ont notamment visé à mieux occuper les espaces encore disponibles, à opérer des tris dans le matériel et à rationaliser ou améliorer la présentation et le classement de certaines sections.
— Le résultat le plus significatif pour la gestion des archives a été un gain substantiel de place, lequel va d’abord permettre une meilleure conservation des dessins, estampages, fac-similés et autres documents particulièrement fragiles, dont les conditions de stockage laissaient toujours à désirer. Ces opérations ont également permis de commencer à regrouper dans une même salle des archives dispersées en différents endroits de la bibliothèque d’égyptologie. À partir de l’automne 2007, il est prévu de poursuivre le long et fastidieux classement des documents photographiques avec l’aide de vacataires non rémunérés, recrutés parmi les étudiants de l’École du Louvre. Neuf élèves se sont portés candidats pour cette tâche.
— Revue d’Égyptologie. Réélu membre du comité de lecture de la Revue d’Égyptologie en 2005, Olivier Perdu a contribué à l’élaboration du volume 58 de ce périodique, en se chargeant plus particulièrement de réexaminer les articles consacrés à l’Égypte tardive.
Enseignement
— À l’école du Louvre, enseignement dans le cadre du « cours de synthèse d’Archéologie égyptienne », en assurant les cours consacrés aux tendances religieuses aux époques tardives.
— Direction à l’école du Louvre du mémoire de Raphaële Meffre, « Héracléopolis Magna durant la Troisième période intermédiaire » ; soutenu le 16 novembre 2006.
— Participation à l’université de Lyon II au jury du mémoire de master 2 de Sépideh Qaheri, « Enquête sur l’entourage des rois saïtes » ; soutenu le 30 novembre 2006.
— Participation à l’université de Paris IV-Sorbonne au jury du mémoire de master 2 de Raphaële Meffre, « L’œuvre et le rôle des adoratrices du dieu à la Troisième Période Intermédiaire » ; soutenu le 22 juin 2007.
— Participation à l’université de Lille III au jury de mémoire de master 2 de Mélanie Cressent, « La statuaire privée memphite à la Basse Époque » ; soutenu le 9 juillet 2007.
Publications
— « Documents relatifs aux gouverneurs du Delta au début de la xxvie dynastie », Revue d’Égyptologie 57 (2006), p. 151-187 et pl. xix-xxiii.
— Contribution au catalogue de l’exposition « Sphinx. Les gardiens de l’Égypte » (Bruxelles, 19 octobre 2006-25 février 2007), p. 291-294, n° 179.
— Contribution au catalogue de l’exposition « Pharaons noirs. Sur la piste des quarante jours » (Mariemont, 9 mars-2septembre 2007), p. 140-142, n° 44.
— « L’avantage d’accomplir des choses utiles d’après la statue de Nakhtefmout (Caire CG 42208) », Mélanges offerts à François Neveu, sous presse.
— « La conquête de Piânkhi », Inventaire de l’Égypte, Encyclopédia Universalis, sous presse.
— « Les blocs de Piânkhi après un siècle de discussions », à paraître dans les actes d’un colloque organisé à Lille par l’Institut de Papyrologie et d’Égyptologie sur le thème : « La xxvie dynastie : continuités et ruptures ».
— « La chapelle osirienne J de Karnak : sa moitié occidentale et la situation à Thèbes à la fin du règne d’Osorkon II », à paraître dans les actes d’une « Table ronde internationale » organisée à Lyon par la Maison de l’Orient et de la Méditerranée sur le thème : « Le culte d’Osiris en Égypte au Ier millénaire av. J.-C. Découvertes et travaux récents ».
Communications
— Le 2 juin 2007, à l’école Pratique des hautes études ive section (Paris), communication intitulée « Une stèle de donation exceptionnelle au début de la xxvie dynastie », dans le cadre d’une journée d’études de l’association internationale pour l’étude du Droit de l’Égypte ancienne.
— Le 19 juin 2007, à l’institut national d’Histoire de l’art (Paris), communication intitulée « Neshor démembré. La statue Louvre A 90 : un exemple ancien de reconstitution », lors d’un colloque ayant pour thème les « Statues égyptiennes démembrées et reconstituées ».
Elsa Rickal
É gyptologue, chercheur associé.
Activités pour le Cabinet Champollion
Reprise de la gestion de la bibliothèque d’Egyptologie suite au départ de Jacques Berchon, en janvier 2007.
Recherches
— Poursuite des recherches sur la littérature et la prosopographie du Nouvel Empire pour la préparation de la publication de la thèse : « Les épithètes dans les autobiographies de particuliers du Nouvel Empire égyptien ».
— Première phase de travail sur le « Catalogue des stèles de la xviiie dynastie du musée du Louvre », en collaboration avec Guillemette Andreu, conservateur général du département des antiquités égyptiennes : récolement et établissement d’une base de données intégrant les informations techniques et les images de plus d’une centaine de monuments.
Publications
— « Kaherkhent (y), héraut royal sous Amenhotep II », Revue d’Égyptologie 57 (2006), p. 255-259.
— Avec M.-D. Martellière, « Les voyages de Victor Loret en Égypte entre 1897 et 1899 d’après ses carnets de notes conservés aux archives de l’Institut de France », Kyphi 5 (2006), p. 97-99.
— Avec M.-D. Martellière, « Que reste-t-il de Victor Loret à l’Institut de France ? », Kyphi 5 (2006), p. 101-106.
Enseignement
— Enseignement de l’Égyptien classique 2e année à l’institut Khéops égyptologie.
— Cours « Lecture de textes par les monuments » 5e année à l’institut Khéops égyptologie.
Aminata Sackho-Autissier
É gyptologue, attachée au musée du Louvre, chercheur associé.
Travaux
— Une mission du 10 au 24 février 2007 a été effectuée sur le site de Mouweis (région de Shendi-Méroé, Soudan) afin d’étudier les objets découverts lors de la première campagne de fouille de la mission archéologique du musée du Louvre, dirigé par Michel Baud.
— Codirection de la maîtrise d’Archéologie (M 1) de Marie Evina, « Iconographie des Divines Adoratrices d’Amon de la xxve dynastie », université de Poitiers (professeur Pascale Ballet). Le mémoire a été soutenu le 15 septembre 2006, avec obtention de la note de 15/20.
— Intervention « l’archéologie méroïtique. État de la question », dans le séminaire de Master 2 (M 2), université de Poitiers (professeur Pascale Ballet), 12 janvier 2007.
— Participation à la 4e conférence internationale sur l’archéologie de la 4e cataracte, organisée par l’Umr 8164 du Cnrs Halma-Ipel, maison de la recherche, université de Lille 3, 22 et 23 juin 2007.
Publications scientifiques
— « Les représentations de Bès et de satyres à l’époque méroïtique : syncrétisme ou confusion des emblèmes ? », in : A. Roccati (éd.), Acta Nubia, Proceedings of the Xth International Conference of Nubian Studies, Rome, 2002, p. 307-312.
— « Quelques remarques sur le bloc Louvre E 25562 », RdE 57, 2006, p. 260-263.
— « Le Soudan au musée du Louvre : un aperçu de la collection », in : B. Gratien (éd.), Mélanges offerts à Francis Geus, CRIPEL 26, 2006-2007, p. 313-322.
Catalogues d’exposition
— « Les pharaons noirs et la xxve dynastie égypto-kouchite » in : catalogue d’exposition M.C. Bruwier (éd.), Les pharaons noirs et la piste des quarante jours, musée royal de Mariemont, 2007, p. 95-98.
Cours, communication et conférences
Communication
— « Le Soudan au musée du Louvre ; un aperçu de la collection et le projet d’une galerie Nubie-Soudan », XIe conférence internationale des Études nubiennes, Varsovie 27 août-2 septembre 2006.
Conférence
— Mairie de Colombes, « La xxvie dynastie, la renaissance saïte, et la première domination perse » et « L’Égypte des Ptolémées, les pharaons grecs (332-30 avant J.-C.) », Colombes, 9 octobre et 6 novembre 2006.
Françoise Unal
É gyptologue, chercheur associé.
Recherches
— Recherches sur la transmission du savoir et sur les concepts égyptiens exprimant la notion de personne.
Cours
— « Provence-égyptologie » au musée de la Vieille-Charité : cours de langue égyptienne (2e et 3e années) ; étude de textes d’enseignement : Enseignement Loyaliste (fin) ; Enseignement d’Amenemhat Ier ; civilisation : « À la rencontre de la civilisation de l’Égypte ancienne » (géographie, histoire, société).
1 P. Barguet, « L’Obélisque de Saint-Jean-de-Latran dans le Temple de Ramsès II à Karnak », Asae 50, 1950, p. 269-280.
2 M. Azim, « La fouille de la cour du viiie pylône », Karnak 6, 1980, p. 91-127 ; M. Azim et J.-C. Golvin, « Un présent d’Amon au monde romain : les obélisques de Karnak », HistArch 61, 1982, p. 78-87 ; Eid., « Étude technique de l’abattage de l’obélisque ouest du viie pylône
de Karnak », Karnak 7, 1982, p. 167-180 ; Eid., « Annexe N° 3. Historique du transport des obélisques de Karnak », ibid., p. 209-211 ; B. Catoire, « Annexe N°1. Évaluation par le calcul des efforts de traction transmis dans les cordages au cours de l’opération d’abattage
de l’obélisque ouest du viie pylône », ibid., p. 181-201 ; C. Traunecker, « Annexe N° 2. Estimation des dimensions de l’obélisque ouest
du viie pylône », ibid., p. 203-208.
3 Description, ch. X.
4 Frbnf37229526.
5 Le voyage en Égypte du Vénitien anonyme août-septembre 1589 (coll. des Voyageurs occidentaux en Égypte, vol. 3, Ifao 1971,
trad. N. Sauneron & C.-M. Burri, notes S. Sauneron).
6 Première partie, chapitre iii, 3, Paris, 1681.
7 Obelisci Aegyptiaci : voir Claude Traunecker & Jean-Claude Golvin, Karnak. Résurrection d’un site, Office du Livre, Fribourg, 1984,
p. 56 sq.
8 Planche iii du § 5, note X : voir Sergio Donadoni, Silvio Curto et Anna Maria Donadoni Roveri, L’Égypte du mythe à l’égyptologie,
1990, Milan, p. 77.
9 Eid., op. cit., p. 80.
10 A. C. Philippe Caylus de Thubières, Recueil d’Antiquités Égyptiennes, Etrusques, Grecques & Romaines : voir Sergio Donadoni, Silvio Curto et Anna Maria Donadoni Roveri., op. cit., p. 78.
11 Jurgis Baltru‡aitis, La quête d’Isis. Essai sur la naissance d’un mythe, 1967, réédition, Flammarion, 1985, pl. III
12 Id., op.cit., pl. II
13 Voir le décor de l’apothéose finale (gravure de J. I. Bérain — BNF, Cabinet des estampes) : Jurgis Baltru‡aitis, op.cit., p. 83.
14 Gravure conservée à l’Historisches Museum de Vienne : Jurgis Baltru‡aitis, op.cit., p. 42.
15 Aquatintes conservées à Paris, BNF.
16 Jurgis Baltru‡aitis, op.cit., pl. I.
17 Jean-Marcel Humbert et All., Egyptomania. L’ Égypte dans l’art occidental 1730-1930, Paris-Ottawa-Vienne, 1994-1995, p. 405.
18 Les Français en Égypte ou Souvenirs des campagnes d’Égypte et de Syrie par un Officier de l’Expédition, recueillis et mis en ordre
par J.-J.-E. Roy, Tours, 1855, p. 138-139.
19 Musée du Louvre.
20 Musée national du château de Versailles.
21 Ibid.
22 Ibid.
23 Narrative of the Operations and Recent Discoveries Within the Pyramids, Temples, Tombs and Excavations, in Egypt and Nubia, 1822.
24 Panorama d’Égypte et de Nubie, 1841, Paris.
25 Munich, Theatermuseum.
26 Bnf.
27 Bnf.
28 Bnf.
29 Auteur probable du portrait conservé dans les collections de la famille Chateauminois à Vif.
30 Œuvre réalisée pour le palais Pitti et conservée au musée archéologique de Florence.