Civilisation pharaonique : archéologie, philologie et histoire

Collège de France

année

rapport d’activité

2015-2016

Nicolas Grimal, membre de l’Institut
(Académie des inscriptions et belles-lettres), professeur

10 octobre 2016


cours Le calame et la pierre.
Essai d’histoire critique de la littérature
égyptienne antique suite

On a achevé cette année de mettre en place les cadres épistémologiques de cette étude, en

questionnant, en particulier, l’implicite d’une évolution historique de la pensée, conditionnée par

l’invention de l’écrit1. On a mis ainsi en perspective les théories de Jack Goody 2 face aux commen

taires de spécialistes contemporains de la pensée antique 3. Un détour par les écritures figuratives 4 et

les données de l’anthropologie 5 a permis de modérer le débat et de situer à une place que les études

littéraires ne leur accordent pas d’habitude les premiers «récits » historiques : les « palettes à fard» qui

sont, à la fois, des témoins de la civilisation qui a précédé l’unité politique de l’Égypte, et des récits

imagés de faits, confirmés par des sources postérieures 6.

On considère généralement que ces documents ne sont le reflet que d’un événement
unique, même si le fonds formulaire dont il relève témoigne déjà d’un «genre», qu’on veuille qualifier
celui-ci d’historique ou de mythique. C’est le cas de la tête de massue 7 de Narmer, l’unificateur
du pays reconnu par l’historiographie égyptienne, ou de sa célèbre « palette », conservée au musée
du Caire8. Même si aucun corpus contemporain ne nous est (encore) parvenu, ces documents relèvent
d’une historiographie, dont les Annales qui leur sont postérieures témoignent. La plus célèbre — et la
plus ancienne d’entre elles —, la «Pierre de Palerme » garde la mémoire de ces premiers événements
historiques, qu’elle rappelle, en même temps qu’elle témoigne de ce que ces recensions relevaient déjà
du même « genre» qu’elle 9, — un genre fort bien représenté par la suite, tout au long de l’histoire de
la civilisation pharaonique.

La religion, et plus particulièrement la religion funéraire, procède d’un mouvement
comparable. Les stèles, qui mettent en scène le mort dans les tombeaux dès avant même les premiers
temps de l’histoire, ne peuvent pas (encore?) être reliées à des corpus contemporains. Mais l’apparition,
plusieurs siècles plus tard, d’ensembles comme les Textes des Pyramides, qui semblent faire irruption
d’un seul coup, pareils à Athéna sortant du crâne de Zeus, montre clairement que ces corpus existaient
auparavant, mais peut-être pas nécessairement sous forme écrite. Il en va de même des textes administratifs
: la découverte récente par Pierre Tallet, sur la rive occidentale de la mer Rouge, de documents sur
papyrus datant du règne de Chéops a fait remonter de deux siècles les premiers exemplaires d’archives
royales que nous connaissions10.

1 Voir, entre autres, J.Baines, Visual and Written Culture in Ancient Egypt, 2007, p.34; 47; 53; etc; O.Goldwasser, «The Invention of
the Alphabet: On « Lost Papyri » and the Egyptian Alphabet », dans C. Rico, C.Attucci (éd.), Origins of the Alphabet, 2015, p. 124140.

2 La domestication de la pensée sauvage, 1968.

3 J. Bottéro, F.Briquel-Chatonnet, F.Déroche, C.Duverger, J.Goody, P.Grandet, J.Irigoin, J.Kerlouégan, H.-J. Martin, M.Parisse,

M.Sartre, P.Vernus, L’Écriture. Des hiéroglyphes au numérique, Perrin, 2007; p. 9-10, pour les propos de Jack Goody recueillis par
Séverine Nikel.

4 Entre autres, N.Beaux, L. Xiaohong (éd.), Créatures mythiques animales. Écriture et signes figuratifs, Paris, 2013.

5 J.-L. Le Quellec, Alcool de singe et liqueur de vipère. Légendes urbaines, 2012, pour ne prendre qu’un exemple.

6 Voir J. Baines, o.c., p. 317, pour la palette « aux canidés », aujourd’hui à l’Ashmolean Museum (E. 3924), à comparer à la « palette de
la Chasse » (Louvre E 11254) ou à celle, dite « aux Taureaux » (Louvre E 11255).
7 K. A.Bard, «Origins of Egyptian Writing », dans The Followers of Horus : studies dedicated to Michael Allen Hoffman, 1944-1990, 1992,
p. 298.
8 Elise V. McArthur, «The Conception and Development of the Egyptian Writing System », dans C. Woods, E.Teeter, G.Emberling,
Visible Language, 2010, p. 118.

9 H. Schäfer, L. Borchardt, Ein Bruchstück altägyptischer Annalen, 1902; T.A.H. Wilkinson, Royal Annals of ancient Egypt : the Palermo
stone and its associated fragments, 2000; S.-W. Hsu, «The Palermo Stone : the Earliest Royal Inscription from Ancient Egypt»,
Altorientalische Forschungen, 37, 1, 2010, p. 68-89.

10 P.Tallet, « Les papyrus de la mer Rouge (Ouadi el-Jarf, golfe de Suez)», Craibl, 2013, 2014, p. 10-23 ; id. «Des papyrus du temps de
Chéops au ouadi el-Jarf (golfe de Suez)», Bsfe, 188, 2014, p. 25-49.


Ces exemples nous rappellent que nous sommes probablement loin d’avoir accès à l’ensemble de la
documentation égyptienne. Force est toutefois de constater que certaines époques connaissent, plus
que d’autres, une efflorescence intellectuelle, religieuse, artistique et littéraire qui les apparente, d’une
certaine manière, à la Renaissance européenne. Quels que soient leurs moteurs, ces «à-coups» de
l’Histoire1
existent bel et bien. Les ive et ve dynasties constituent clairement l’un de ces tournants,
dont l’historiographie pharaonique se fait largement l’écho. On peut penser à la restauration de grands
traités de théologie memphite de l’époque, presque deux millénaires plus tard 2, ou, plus simplement,
à la relation, par le papyrus Westcar, de l’avènement des rois de la ve dynastie.

Les nouvelles assises de la religion solaire qui se développe alors, outre la mise en place des
grands corpus funéraires à partir des Textes des Pyramides, débouchent sur un renouveau artistique 3 et
architectural 4, voire de nouvelles perspectives politiques, qui constitueront un socle durable, maintes
fois repris au cours de l’histoire comme outil de refondation: lors de la «révolution amarnienne», ou,
plus loin encore, lorsque les empereurs romains s’efforceront de penser leur empire à l’échelle universelle.
D’une façon générale, Héliopolis reste le point de référence du pouvoir politique à travers les
âges : le temple d’Amon-Rê de Karnak est «l’Héliopolis du Sud», comme les rois tanites décriront le
leur comme «l’Héliopolis du Nord».

C’est de cette époque que datent les principaux recueils sapientiaux, à commencer par
l’Enseignement que donna Hardjedef, le fils de Chéops, dont la fille, Khentkaous, mettra au monde,
«d’un prêtre de Rê», les premiers rois de la ve dynastie. Les Maximes de Ptahhotep remontent elles-
mêmes probablement au règne de Djedkarê-Isesi. L’Ancien Empire est également l’époque au coursde laquelle l’Égypte s’ouvre au monde, explorant ses confins occidentaux, remontant, consciemment
ou non, aux sources de sa propre culture 5, développant ses relations avec le Sud africain, le Levant et
la Méditerranée orientale.

La question du passage à l’écrit reste délicate, dans une société très majoritairement
illettrée, et dont la représentation passe, paradoxalement, essentiellement par l’écrit. L’omniprésence
affirmée du scribe, transmetteur du savoir et écrivain public, soulève la question de la réalité de cette
culture, qui s’affiche comme étant celle de lettrés. L’oralité se laisse toutefois percevoir, ne serait-ce
qu’à travers les scènes dialoguées des représentations de la vie quotidienne qui décorent les parois des
tombeaux 6. Mais, même dans ce cas, il s’agit plus d’une fiction que d’une réalité, les échanges consignés
sur la paroi, relèvent plus de la langue classique que des dialectes locaux 7. Dialogues et discours
constituent eux-mêmes un genre littéraire, fortement rattaché à la rhétorique et aux textes didactiques.

L’un des genres littéraires les plus proches de l’oralité est celui de ce que l’on appellerait
aujourd’hui la « figuration narrative», c’est-à-dire les oeuvres issues de traditions populaires et figées
en une représentation considérée comme illustrative, sur papyrus ou ostracon. On est revenu cette
année sur quelques oeuvres emblématiques du genre: le papyrus 55001 de Turin 8, différents ostraca,
provenant essentiellement de Deir el-Medîna9.

1 Pour reprendre l’expression de Miroslav Bárta, « Ancient Egyptian History as an Example of Punctuated Equilibrium : An Outline»,
dans P. der Manuelian, T. Schneider (éd.), Towards a New History for the Egyptian Old Kingdom, 2015, p. 118.

2 Ainsi que le fit Chabakaà l’époque éthiopienne: « Cet écrit a été copié par Sa Majesté, à nouveau, dans la maison de son père Ptah
Celui-qui est-au-sud-de-son-mur, car Sa Majesté l’avait trouvé comme (un texte qui avait été) fait par les Anciens, et mangé par les
vers, (si bien) qu’il n’était par connu du début jusqu’à la fin. Alors [Sa Majesté l’a copié] à nouveau, de telle sorte qu’il fut plus beau
qu’auparavant, afin que son nom demeure stable et que son monument subsiste dans la maison de son père Ptah Celui-qui-est-au-
sud-de-son-mur pour l’éternité en tant qu’acte (fait) par le fils de Rê [Chabaka] pour son père Ptah-Ta-t (enen), puisse-t-il faire don
de vie pour toujours.» (Stèle «de Chabaka»— British Museum 498 —, 2).

3 E.Edel, S.Wenig, Die Jahreszeitenreliefs aus dem Sonnenheiligtum des Königs Ne-user-Rê, Berlin, 1974.
4 Entre autres, S.Voß, Untersuchungen zu den Sonnenheiligtümern der 5. Dynastie. Bedeutung und Funktion eines singulären Tempeltyps
im Alten Reich, 2004.
5 Voir J.-L. Le Quellec, Ph. et P. de Flers, Du Sahara au Nil, peintures et gravures d’avant les pharaons, 2e édition, augmentée, Soleb,

2012.
6 Voir, par exemple, M.Bárta, «Die Tauschhandelszenen aus dem Grab des Fetekty in Abusir», Sak, 26, 1998, p. 19-34.
7 A. H.Gardiner, The Theory of Speech and Language, 1932; H.Grapow, Wie die alten Ägypter sich anredeten, wie sie sich grüssten

und wie sie miteinander Sprachen, 1939; W.Guglielmi, Reden, Rufe und Lieder auf altägyptischen Darstellungen der Landwirtschaft,

Viehzucht, des Fisch- und Vogelfangs vom Mittleren Reich bis zur Spätzeit, 1973 ; etc.

8 J.Omlin, Der Papyrus 55001 und seine satirisch-erotischen Zeichnungen und Inschriften, 1973.

9 En particulier l’o. Berlin ÄM 21443 (catalogue de l’exposition L’Art du contour(2013), p. 298) ; etc.


D’autres oeuvres sont, pour le moins, censées s’inspirer des traditions populaires. C’est le cas des Chants
du Harpiste, tels qu’on peut les découvrir, en texte et en actes, par exemple par la très belle représentation
du tombeau d’Inherkhaou de Deir el-Medîna. De fait, à en comparer les variantes, on se rend vite compte
qu’il s’agit d’une oeuvre purement littéraire, tout comme les Chants d’amour, qui ont autant de réalité que
les Idylles de Théocrite. Cependant, nous avions déjà introduit un doute l’an dernier avec l’évocation de la
parodie du papyrus Vienne 3877 et les possibles traditions populaires de ce thème1.

Il ne fait pas de doute que de nombreuses traditions orales existaient. Peut-on penser
toutefois que ces traditions allaient jusqu’à des oeuvres comparables aux épopées homériques? Les récits
attachés à des personnages historiques, comme Imhotep, Inâros, Sésostris, Thoutmosis ou Khâemouaset,
reflètent probablement des traditions orales, mais qui ne nous sont parvenues que compilées, souvent
à travers plusieurs sources, et augmentées, du moins dans les versions tardives, d’apports venus du
monde extérieur. Une meilleure connaissance des mythes, tant africains que sémitiques permettrait
certainement de replacer certaines oeuvres, qui nous sont parvenues le plus souvent de façon fragmentaire,
dans des contextes non-écrits. La barrière la plus redoutable entre eux et nous est celle qu’ont
érigée les scribes eux-mêmes, omniprésents dans la documentation.

Khety, fils de Douaouf, ne dit-il pas à son élève: « je te ferai aimer les écrits plus que ta
propre mère2»? Sans reprendre la totalité du dossier de l’éducation, on a rapidement souligné cette
année quelques lignes de force de l’instruction que recevaient les scribes. Un seul terme, tout d’abord,
désigne l’enseignement et l’éducation (sb.), qui sont toujours présentés comme allant de pair. Tous
deux sont régis par une même et unique éthique, celle de l’ordre établi. L’apprentissage repose sur
l’exemple et l’expérience. La différence se fait en fonction de son objet, du plus simple au plus complexe,
le métier de scribe étant au sommet de l’échelle.

On ne connaît réellement que l’apprentissage des métiers de scribe, peintre, etc., qui,
eux, ont laissé des traces. Pour l’artisanat et les corps de métier qui ne relèvent pas de la corporation
des scribes, la documentation est quasi inexistante. Elle se limite à quelques allusions et/ou représentations.
La présence d’enfants dans des scènes de travaux des champs, de pêche ou de navigation ne
témoigne pas nécessairement d’une formation, sauf à considérer que l’enfant apprend « sur le tas » le
métier de ses parents. Certaines formations, comme celle du soldat, sont connues essentiellement par
des textes didactiques comme la Sagesse des métiers,qui prend un malin plaisir à en détailler les côtés
négatifs — coups, mauvais traitements, etc. —, par opposition au métier de scribe.

On s’est arrêté sur la formation artistique et technique, en examinant le cas d’Irtysen3. On
a ainsi pu distinguer la formation technique de la culture générale dont se réclament les scribes. La formation
de ceux-ci est la seule pour laquelle les témoignages sont nombreux et explicites. Comme pour
les autres corporations, l’idée dominante est la transmission au sein d’une même famille. L’ambiguïté
de l’emploi des termes «père» et « fils » pour « maître» et « disciple » rend difficile de savoir si c’est
vraiment la règle ou seulement une convention. Le métier de scribe est considéré comme l’un des
principaux « ascenseurs sociaux », à côté de l’armée ou de la faveur des Grands 4
: «Fais-toi scribe: tes
membres seront lisses, tes mains douces, tu seras vêtu de lin blanc, honoré, les courtisans te salueront.
On cherche un homme de valeur? On fait appel à toi : on ne prête pas attention au petit ; on fait, au
contraire, appel à celui qui est instruit. Il s’élève, degré après degré jusqu’à atteindre la magistrature,
apprécié pour son caractère. 5
» «Applique-toi à devenir scribe: c’est une bonne situation, digne de
toi. Tu en appelles un : mille te répondent! Tu marches sans entraves sur la route : au lieu d’être du
bétail que l’on peut saisir, tu es devant les autres. 6
» «Ô Thot […], ta profession est la meilleure de
toutes : elle permet de s’élever. Il est bien connu que celui qui y excelle pourra devenir un personnage

1 N.Grimal, « Civilisation pharaonique: archéologie, philologie, histoire 2014-2015», p. 7-8 de la version en ligne sur egyptologues.net.
2 H.Brunner, Die Lehre des Cheti, Sohnes des Duauf, 1944, cité par E. Feucht, «Geburt, Kindheit, Jugend und Ausbildung im alten
Ägypten », dans Zur Sozialgeschichte des Kindheit, 1986, p. 225-265.

3 W.Barta, Das Selbstzeugnis eines atltägyptischen Künstlers (Stele Louvre C 14), Mäs 22, 1970; H.-W. Fischer-Elfert, «Das
verschwiegene Wissen des Irtisen (Stele Louvre C 14) », dans Ägyptische Mysterien?, 2002, p. 27-35; B.Mathieu, «Irtysen le
technicien (stèle Louvre C 14) », dans V. Angenot, F.Tiradritti (éd.), Artists and Colour in ancient Egypt, Proceedings of the colloquium
held in Montepulciano, August 22nd-24th, 2008 , 2016, p. 10-18.

4 P.Vernus, «Quelques exemples du type du parvenu dans l’Égypte ancienne», Bsfe 59, 1970, p. 31-47.

5 Papyrus Chester Beatty IV, v°, 4.

6 Papyrus Lansing 8,1.


important. 1
» «Si le scribe est promu à une quelconque fonction, qu’il consulte la sagesse […] : il n’y

a pas de fils pour le chef du Trésor ; il n’y a pas d’héritier pour la chef de la Trésorerie. Le puissant juge

le scribe à ses capacités. La fonction n’a pas d’enfant. 2
»

L’archéologie a révélé des centres de formation, liés aux grands temples — Deir el-Medîna,
le temple de Mout à Karnak, le Ramesseum, les abords de la tombe de Ptahhotep à Saqqara, etc. —, dont
certains, comme Deir el-Medîna ou le Ramesseum, ont livré une très abondante documentation. Ces
écoles étaient associées aux « maisons de vie » des temples 3, mais cette relation n’est pas si facile à établir
avec précision. Ce n’était pas le cas, par exemple, dans la capitale d’Akhenaton en Amarna. De même, il
convient de distinguer entre les bibliothèques des temples, à la spécialisation liturgique bien établie 4, et des
bibliothèques non-liturgiques, très certainement conservées également dans les « maisons de vie».

L’enseignement lui-même commençait par le hiératique5, puis se continuait par les
hiéroglyphes 6, avant d’entrer dans des spécialisations plus approfondies. Elle commençait dès le plus
jeune âge — 4 ans si l’on en croit Bakenkhonsou! 7. L’Enseignement de Khety, cité plus haut, commence
ainsi: «Début de l’enseignement que donna un homme de Sileh, — Khéty fils de Douaouf
est son nom —, à son fils appelé Pepy. Il remontait vers le Sud, vers la Résidence, pour le mettre à
l’école des scribes avec les enfants des grands qui sont à la tête de la Résidence.» L’un des premiers
recueils dans lesquels on plongeait le jeune élève était la Kemet, le livre parfait 8. La pédagogie était
plutôt rugueuse, si l’on en croit le Papyrus Anastasi: «L’oreille du jeune homme est sur son dos et il
écoute parce qu’on le frappe » (III, 3, 13)! Une fois les bases apprises, le jeune élève suivait un maître 9.
L’enseignement de la grammaire devait accompagner celui de l’écriture10. La langue enseignée n’était
pas toutefois celle que parlaient les élèves dans leur vie de tous les jours : même si des « mises à jour»
se sont effectuées à plusieurs reprises au cours des siècles 11, c’est une langue « de tradition » qui était
enseignée aux élèves, la langue « classique », si l’on veut 12. Les textes étaient choisis pour la qualité
de leur contenu, tant littéraire qu’éthique, de façon à s’inscrire dans le cadre d’une morale socialeconforme à l’affectation future des élèves au service de l’État. S’y ajoutaient des listes de vocabulaire,
également organisées de façon à rendre compte de l’ordre établi de l’univers : les onomastica, dont il
a déjà été question précédemment.

Les textes à contenu religieux étaient enseignés, comme les autres ensembles techniques,
dans le cadre d’une formation plus spécialisée, qui devait être celle qui débouchait réellement sur un
métier. Les exercices scolaires qui nous sont parvenus portent témoignage de ce que ces connaissances
devaient être également enseignées dans les écoles traditionnelles, mais probablement à un niveau
assez général. Les textes théoriques, les traités, ainsi que bon nombre d’oeuvres littéraires, médicales
ou magiques nous sont, eux, parvenus par des circuits non scolaires, généralement sur papyrus. Ils
appartenaient à de véritables bibliothèques, comme en témoigne l’hétérogénéité de pratiquement tous
les grands « lots » qui nous sont parvenus.

Autant nous avons vu que Irtysen, évoqué plus haut, était, à l’évidence, un excellent
technicien, autant il faut bien constater qu’il n’a rien d’un lettré, — du moins au sens où nous l’entendons.
La polysémie du termes. rend difficile d’établir clairement la distinction entre scribe— au sens
de « copiste », « transmetteur » — et artiste — c’est-à-dire créateur. Il existe, bien évidemment, une

1 Papyrus Anastasi V, 9, 2-5.

2 Maximes d’Any.

3 N.Grimal, «Bibliothèques et propagande royale à l’époque éthiopienne», in Livre du Centenaire, Mifao 104, 1980, p. 37-48.

4 Voir les listes d’ Edfou III 347 et 351, traduites par S. Sauneron, Les prêtres de l’ancienne Égypte, p. 136.

5 G.Burkard, « Schule und Schulausbildung im Alten Ägypten », dans Jesuitenkolleg Humanistisches Gymnasium Kronberg- Gymnasium

Aschaffenburg, -. Festschrift zum -jährigen Bestehen, 1995, p. 23-36.
6 F. L.Griffith, W.M.F. Petrie, Two hieroglyphic papyri from Tanis. I. The sign papyrus, a syllabary, II, The Geographical papyrus, 1889;

F.L. Griffith, A collection of hieroglyphs : a contribution to the history of Egyptian writing, 1898 ; H.G. Fischer, Ancient Egyptian
Calligraphy, 4th edition, 1999.
7 K.Jansen-Winkeln, «The Career of the Egyptian High Priest Bakenkhons», Jnes, 52, 3, 1993, p. 221-225; E.Feucht, «Geburt,
Kindheit, Jugend und Ausbildung im alten Ägypten », dans Zur Sozialgeschichte des Kindheit, 1986, p. 225-265; P.Piacentini, Les
scribes dans la société égyptienne de l’Ancien Empire, I, Les premières dynasties, Les nécropoles memphites, Paris, Cybèle, 2002.

8 G.Posener, Littérature et politique dans l’Égypte de la xiie dynastie, 1956, p. 5 sq.

9 G.Posener, B.van de Walle, La transmission des textes littéraires égyptiens, 1948, p. 17-18; H.-W. Fischer-Elfert, «Ich bin das Schiff —

du bist das Ruder. Eine Danksagung an den Lehrer», Sak, 11, 1984, p. 335-345.
10 G.Posener, B.van de Walle, o.c., p. 18-19.
11 D.Blumsohn, The Egyptian Language at the Time of the Nineteenth Dynasty, 1995.
12 A.Roccati, « La lingua diffusa (politica e lingua nell’Egitto ramesside)», La Parola del Passato, 268, 1993, p. 26-37.


innovation, — artistique et/ou littéraire —, mais le principe de reconduction de l’ordre établi du
cosmos, universellement affiché comme seul modèle de la création, masque les individus, censés se
fondre dans l’anonymat des passeurs. Seule la hiérarchie des titres que portent les scribes, de la tâche
la plus technique à la conception d’ensemble, laisse supposer que les artistes qui sont au plus haut de
l’échelle étaient plus proches de la création que leurs subordonnés. Cela ressort des titres que portent,
par exemple, les scribes peintres 1. L’autre « filtre» est, évidemment, la place que la tradition reconnaît
à certains d’entre eux.

Nous avons pris deux exemples, issus de chacun de ces deux groupes. Le premier est le
sculpteur Djehouty, dont l’atelier a été retrouvé par Ludwig Borchardt lors des fouilles du site de
Tell el-Amarna2. C’est dans cet atelier qu’ont été découverts les chefs-d’oeuvre de sculpture royale
amarnienne, dont la fameuse tête de Néfertiti, aujourd’hui conservée à Berlin 3. Ils voisinaient avec
des ébauches sur divers supports, du moulage réalisé d’après nature jusqu’aux ultimes étapes de la
décoration finale. C’est l’une des rares occasions que l’on a de mesurer le travail de l’artiste, dont on
voit bien l’originalité et la capacité créatrice.

L’autre exemple est celui d’un « lettré», que nous connaissons, à la fois de réputation et par
l’archéologie. Il s’agit d’Amennnakhte. Ce personnage, fils d’un scribe, nommé Ipouy, joua un rôle de
premier plan dans la communauté d’artistes de Deir el-Medîna à la xxe dynastie 4. Il fut d’abord dessinateur,
puis promu, sous Ramsès III au rang de « scribe de la Tombe », poste qu’il occupa pendant plus de
trente ans, jusque sous le règne de Ramsès VI, qui le fit également « scribe du vizir », « scribe royal, « scribe
des demeures divines » et «directeur du Trésor des demeures divines». Ses fils se montrèrent à la hauteur
de leur père et occupèrent également de hautes fonctions, son second fils, Amenhotep devenant même
l’un des chefs du village. C’est pour l’ami d’enfance de celui-ci, Horimin, qu’Amennakhte composa un
Enseignement, dont voici le début:«Début de l’enseignement éducatif, des maximes pour une conduite
de vie, qu’a composé le scribe Amennakht pour son apprenti Horimin : «Tu es homme à écouter les discours
pour distinguer le bon du mauvais? Fais attention, écoute mes discours, et ne néglige pas ce que je
vais dire. Il est si agréable de rencontrer un homme compétent dans tous les domaines ! Rends ton esprit
aussi fort qu’une digue contre laquelle bute le flot puissant. Reçois ma parole dans toute sa teneur et ne
t’irrite pas au point de dénigrer. Regarde de tes yeux tous les métiers et tout ce qui a été fait par écrit. Tu
comprendras ceci, que c’est bénéfique, les propos que je vais te tenir. Ne te détourne pas d’un discours
merveilleux : une contestation ne serait pas à sa place. Fais patienter ton coeur dans sa hâte : tu ne parleras
qu’après y avoir été convié.Puisses-tu être scribe et fréquenter la Maison-de-vie. Deviens pareil à un coffre
à manuscrits!5» Amennakht est connu également pour d’autres oeuvres 6: un poème sur la nostalgie de
Thèbes, un autre, satirique, deux éloges de Ramsès IV et un hymne à Ptah 7.

Les hasards de l’archéologie ont permis de mettre cet homme de Lettres célèbre en relation
avec l’une des plus importantes bibliothèques sur papyrus qui nous soient parvenues. Connue
sous le nom de son premier acheteur, elle est aujourd’hui conservée au British Museum : les papyrus
Chester-Beatty. Une lettre d’époque ramesside, en effet, évoque un « dégât des eaux » survenu dans l’une
des tombes de Deir el-Medîna.: « (Le scribe de la grande et noble nécropole des millions d’années de
Pharaon— qu’il soit en vie, santé et force! — [Thoutmosis au] scribe de la nécropole Boutehamon, la
chanteuse d’Amon Shedemdoua et Hemesheri): Je suis au courant de l’affaire des documents déposés
dans la maison de l’Escalier. Et pour ce qui est des documents sur lesquels la pluie est tombée dans
la maison du scribe Horsheri, mon (grand père), tu les as sortis et on s’est aperçu qu’ils n’ont pas
été effacés. Je t’ai dit alors: «je vais les dérouler à nouveau». Tu les as descendus et nous (les) avons
déposés dans la tombe d’Amennakht, mon (arrière grand-)père. 8»

1 E.W. Ware, «Egyptian Artists’Signatures », Ajsl 43, 1927, p. 185-207.

2 L. Borchardt, «Ausgrabungen in Tell el-Amarna 1911/12», Mdog 50, 1912, p. 145.

3 C. Aldred, Akhenaten and Nefertiti, 1973.

4 S.Bickel, B.Mathieu, «L’écrivain Amennakht et son enseignement», Bifao 93, 1993, p. 31-51.

5 Voir également A. Dorn, «Die Lehre Amunnachts», Zäs 131, 2004, p. 38-55pour l’ensemble des versions aujourd’hui connues.

6 G.Burkard, « Amunnakht, Scribe and Poet of Deir el-Medina : A Study of Ostracon O Berlin P 14262 », dans R. Enmarch,

V. M. Lepper, Ancient Egyptian Literature, 2013, Proceedings of the British Academy 188, p. 65-82, qui donne la liste à jour (2013)
des oeuvres d’Amennnakhte.
7 Qui nous sont d’ailleurs sans doute parvenus par des copies de sa propre main.
8 J. .ern., Late Ramesside Letters, 1939, p 18-20 = E. F.Wente, Late Ramesside Letters, 1967, p. 38-39.


Or, Bernard Bruyère découvrit, le 20 février 1928, dans une tombe qu’il dégageait1, et dont divers
recoupement ont permis d’établir qu’elle est bien celle d’Amennakhte2, quelques papyrus épars, dont
un exemplaire des Maximes d’Any. Averti de ce que certains de ses ouvriers le volaient sur la fouille,
ils les congédia. Mais trop tard: ils avaient eu le temps de dérober tout le lot qui constituera les futurs
«papyrus Chester Beatty ». Comparant le contenu des différentes variantes de l’Enseignement d’Amen

nakhte au verso du Papyrus Chester-Beatty IV, Georges Posener trouva, plus tard, de nombreuses
similitudes, de fond et de forme, qui confirment probablement l’appartenance de ces papyrus à la
bibliothèque d’Amennakhte et de sa famille 3, c’est-à-dire à au moins trois générations de lettrés.

L’ensemble des papyrus de la collection Chester Beatty comprend 19 lots4, soit, approximativement,
55 oeuvres différentes, qui se répartissent inégalement entre trois grands «genres»: les
oeuvres littéraires, qui constituent la majorité (30), les ouvrages traitant de religion, de magie ou de
médecine (19), enfin, des documents administratifs (6). Il convient d’y ajouter les 17 rouleaux ou
fragments de rouleaux laissés par les voleurs (Papyrus Deir el-Medineh i-xvii), qui portent le total à,
respectivement, 45, 24 et 8.

Les textes littéraires les plus représentés appartiennent aux «miscellanées», c’est-à-dire que
ce sont, pour l’essentiel, des textes didactiques ou des modèles littéraires. Ils sont proches des oeuvres
proprement pédagogiques, également représentées: l’Enseignement d’Amennakhte, mais également les
Maximes d’Any, l’Enseignement de Khety, autrement connu sous le nom de Satire des Métiers, d’autres
Sagesses et préceptes moraux n’appartenant pas à un grand corpus. S’y trouvent également des hymnes,
divins et royaux, des fragments des Chants d’Amour et autres poésies, le Poème de Kadesh, ainsi que
des contes: Horus et Seth, Vérité et Mensonge, une version parallèle d’Isis et Rê,etc. Dans le domaine
magico-religieux, on trouve une Clef des Songes, divers textes et traités médicaux et magiques, ainsi
que des livres d’invocations et de protection. Au dernier genre appartiennent des papiers d’affaire, de
la correspondance officielle et administrative, ainsi que de la comptabilité.

L’ensemble donne l’impression d’une véritable bibliothèque, riche d’ouvrages de référence
comme d’archives, exprimant la culture de ses propriétaires.

Une autre manière de cerner la culture littéraire d’Amennakhte est de suivre une approche
intertextuelle en examinant les références et citations contenues dans ses propres oeuvres, de façon à
explorer ainsi les champs probables de ses lectures.

Son Poème satirique en donne un bon exemple. Le maître s’adresse au disciple, dont il
fustige l’orgueil: «Toi qui es plus grand que moi, si sûr de toi, et qui dis: « je suis quelqu’un!», ton
orgueil est un colosse de trente coudées, mais tu as l’envergure d’un oisillon! Quel bonheur pour toi
quand on évoque ton nom et que tu peux t’envoler aussitôt! Tu remues comme une meule, tu tangues
comme un navire. On glorifie quelqu’un comme toi s’il fait de grandes merveilles. Mais regarde de tes
yeux ta propre personne car tu n’es qu’un subordonné!5» Dans le Papyrus Lansing (2. 3-6), un maître
fait à son élève des reproches analogues: «Ah! mon petit (2,4), que tu es vaniteux! Tu n’écoutes pas
quand je parle. Ton ego est plus grand qu’un monument de cent coudées de haut et dix de large, terminé
et prêt à être embarqué. (2,5) Lui a nécessité des équipes innombrables et écouté les paroles des gens.
Le voilà chargé sur une barge et envoyé depuis Assouan vers (2,6) sa place à Thèbes. » La rareté de la
comparaison rend plausible une rencontre, qui justifie que l’on compare les deux « bibliothèques ». Le
papyrus Lansing contient des oeuvres analogues à celles du fonds Chester Beatty, avec une prédilection
pour la Satire des Métiers, les éloges de la Capitale et les hymnes, tant royaux que divins.

De la même manière, le poème sur la nostalgie de Thèbes, évoqué plus haut, appartient à ce genre,
fort bien illustré, des éloges de la Capitale 6. Ce dernier est fortement représenté dans l’une des autres
grandes « bibliothèques » qui nous sont parvenues : le fonds des papyrus Anastasi.

1 G.Posener, Préface de J. .ern., Papyrus hiératiques de Deir el-Medineh, I, DFifao 8, 1978, p. vii.

2 J. .ern., A community of workmen at Thebes in the Ramesside Period, 1973, p. 349-350; Y. Koenig, «Notes sur la découverte
des papyrus Chester Beatty», Bifao 81, 1981, p. 41-43.
3 G.Posener, «L’exorde de l’Instruction éducative d’Amennakhte», RdE 10, 1955, p. 71-72.
4 M.Bellion, Catalogue des manuscrits hiéroglyphiques et hiératiques et des dessins, sur papyrus, cuir ou tissu, publiés ou signalés, Paris,

1987, p. 16 sq.
5 Traduction B. Mathieu et S. Bickel, passim ; cf. W.Guglielmi,«Das ostrakon Gardiner 25 Verso und seine hyperbolischen
Vergleiche », Zäs 112, 1985, p. 139-141.
6 C.C.D. Ragazzoli, Éloges de la ville en Égypte ancienne, Pups, 2008.


En réunissant ces divers fonds, on s’aperçoit que la proportion globale reste la même: sur un peu moins
de 200 oeuvres conservées, 115 relèvent de la littérature profane proprement dite, 40 de la religion,
de la magie et de la médecine ; 36 sont des pièces administratives. Ces fonds concernent un nombre
relativement restreint de scribes, tous représentatifs de la culture de lettrés d’époque ramesside, c’està-
dire de la seconde moitié du deuxième millénaire av. J.-C.

Ce qui est vrai de l’époque ramesside l’est tout autant de ce qu’une autre découverte
archéologique nous permet d’appréhender de la culture d’intellectuels, toujours en Thébaïde, mais
plus d’un demi-millénaire plus tôt. Lors de ses fouilles dans le Ramesseum, E.Quibell mit au jour une
tombe de la xiie dynastie, pillée et réutilisée dans l’Antiquité, mais dans laquelle se trouvait, relégué
dans un coin où il avait dû échapper au pillage, un coffre en bois contenant un lot de papyrus, très
endommagé 1. Plus des trois-quarts étaient perdus ; la restauration du reste fut longue et ne déboucha
sur une publication que plus d’un demi-siècle plus tard, grâce aux efforts conjugués d’Alan H. Gardiner,
Adolf Erman et J. W. B.Barns, sous la forme de deux publications complémentaires, l’une due à A.H.
Gardiner2, l’autre à J. W. B.Barns3. L’ensemble comporte 20 rouleaux, dont certains écrits au verso
et au recto, le tout portant 25 oeuvres différentes. La répartition par genres est, cette fois, différente,
la proportion étant très en faveur des textes religieux, magiques et médicaux (16), suivis des textes
littéraires (6) et des documents administratifs (3).

Même si cette statistique reste discutable, puisque portant sur une petite partie de ce que
devait être l’ensemble, on ne peut qu’être frappé par la forte proportion de textes magico-médicaux,
probablement due au métier du propriétaire de la tombe, vraisemblablement médecin. Certains traités
sont, en effet, très spécialisés: ophtalmologie et pédiatrie (papyrus Ramesseum iii), gynécologie
et pédiatrie (papryrus iv), traumatologie nerveuse (papyrus v) 4, formules pour chasser les démons
(papyrus iii) 5,etc. Mais on y trouve également une oeuvre littéraire quasiment inconnue par ailleurs,
le Discours de Sisobek (papyrus i) 6, le début de l’Enseignement de Hardjedef (papyrus ii) 7, un grand
hymne au dieu Sobek (papyrus vi) 8, une copie du conte du Paysan plaideur et des aventures de Sinouhé
(papyrus A), également des oeuvres rares, comme le papyrus « dramatique » (papyrus b), qui donne
les didascalies des mystères d’Horus 9, un onomasticon (papyrus d), un rituel funéraire (papyrus e) 10,
ou la correspondance administrative de la forteresse de Semnah en Nubie (papyrus c, r°) 11, etc. Cette
bibliothèque confirme l’étendue de la culture de spécialistes, clairement de très haut niveau, qui sont
également de grands lettrés.

Mais, si l’on arrive à cerner en gros les contours de cette intelligentsia, reste la question
de sa représentativité au-delà de la Thébaïde, dont elle est issue. Le peu de renseignements que nous
possédons sur les autres foyers culturels égyptiens laisse toutefois entrevoir que les intellectuels memphites
puisaient dans le même fonds, et que ceux-ci mêmes s’influençaient mutuellement 12, de la même
manière que les écoles de scribes thébaines s’inspiraient les unes des autres 13. La culture diffusée par les
milieux intellectuels est donc bien, comme les sources ne cessent de l’affirmer, une expression unique.
Du moins jusqu’au premier millénaire avant J.-C.: avant que les éclatements politiques successifs ne
permettent des émergences locales ou étrangères. •

1 J. E.Quibell, R. F. E.Paget, A.Pirie, F. L.Griffith, The Ramesseum—The tomb of Ptah-Hetep, Egyptian Research Account2, 1896,
pl. iii et p. 3.

2 The Ramesseum Papyri, 1955.

3 Five Ramesseum Papyri, 1956.

4 Voir G. Lefebvre, «Observations sur le papyrus Ramesseum V», Bifao 57, 1957, p. 173-182.

5 J. F. Borghouts, Ancient Egyptian Magical Texts, Brill, 1978, p. 43-44.

6 G.Posener, « Les richesses inconnues de la littérature égyptienne», RdE 6 1951, p. 38 et 45-46.

7 Id., « Le début de l’Enseignement de Hardjedef», RdE 9, 1954, p. 109-120.

8 A.Barucq, F.Daumas, Hymnes et prières de l’Égypte ancienne, 1980, p. 419-430

9 E.Drioton, Le théâtre égyptien, Le Caire, 1942, p. 10 sq.
10 A. H.Gardiner, «A Unique Funerary Liturgy», Jea 41, 1955, p. 917; W.Helck, «Papyrus Ramesseum E», Sak 9, 1981, p. 151-161.
11 Paul C. Smither, «The Semnah Despatches », Jea 31 (1945), p. 3-10, pl. 5
12 Voir, entre autres, I.Munro, «Evidence of a master copy transferred from Thebes to the Memphite area in Dynasty 26», Bmsaes, 15,
2010, p. 201-224; M.Müller-Roth, «From Memphis to Thebes : Local traditions in the Late Period», ibid., p. 173-187.
13 N.Grimal, « Le roi, les ennemis et la pyramide », dans Stationen. Beiträge zur Kulturgeschichte Ägyptens (Heike Kuksch und Daniel
Polz éd.), Festschrift Stadelmann, 1998, p. 263-272.


Séminaire les Annales
de Thoutmosis III suite

On a étudié cette année les dernières colonnes de la section vi des Annales (vi, col. 10-20),
soit la fin et la conclusion des opérations militaires de la 42e campagne:

17 […].n. ddt .rw n k.w .r.n dbn 341 qdt 2

.sbd m.. .nr 1 ir.n qdt 33

.gw m.w. nfrt 1

.mt .r ..st.f […

18 …] n T.n.y

.. .wbty m b.k n Kftyw

.n. .nw n b.. .rt m .. 4

.r.n dbn 56 qdt 3

19 […] m .t nbt nfrt nt ..st .n

.mw n K. .st m-m.tt

b.kw n W.w.t m ..t-zp .n

nwb dbn 2364 qdt 1

20 […] W.w.t

.st w.. n .m.f smn.t (w) n.tw

.r.n.f ... [m]..t-zp 2 [3] nfryt-r ..t-zp 42

.ft smn.t (w) w.w pn .r .wt-n.r pn

.r.f d. .n. .t

«17 [… ] ainsi que des coupes dedet,
à têtes de taureaux, pour un total de 341 deben
et 2 qit., un bloc de lapis-lazuli véritable pesant 33 qit.,
une belle perche en bois tchegou, du cuivre indigène.
18 [… ] de Tynay : un vase d’argent en travail crétois,
ainsi que quatre récipients en fer (avec), des anses
en argent, pour un total de 56 deben et 3 qit.. 19 [… ]
de toutes bonnes choses de ce pays, ainsi que la récolte
du vil Koush et les impôts de Ouaouat pour cette
année: 2364 deben et 1 qit. d’or. 20 […] Puis, Sa Majesté
ordonna que soient fixées les victoires qu’Elle remporta
depuis l’an 23 jusqu’à l’an 42 selon que fut fixé ce décret
sur ce temple, afin qu’il vive éternellement.»

On a repris, à propos de Tynay, le dossier des vases métalliques, et, d’une façon plus générale, de leur
apparition dans les sources égyptiennes. Il a été ainsi possible de réévaluer la localisation de Tynay, etde dresser une esquisse de la place et du rôle de ce petit État anatolien, qui sera plus tard la Cilicia
campestris des sources classiques 1.

On est ensuite passé à la face orientale du môle sud du vie pylône, sur lequel se trouve
la section vii des Annales, à savoir les dotations au domaine d’Amon, constituées à partir des biens
conquis au cours des campagnes militaires décrites dans les sections précédentes, et qui constituent
l’objet du décret royal d’attribution2.

1 […] .r ..st R.nw m mnnw « [… ] 1 dans la montagne du Retenou,
qd.n .m.. m n.tw.fdans l’enceinte fortifiée que Ma Majesté a construite
.r-.b n wrw nw Rmnn de ses victoires, au milieu des chefs du Liban,

nty rn.f r Mn-.pr-R. w.f .m.yw et à qui le nom « C’est Menkheperrê qui soumet
2 [… .pt-s]wt les vagabonds » a été donné.
.w w... n n.f .m.. .b n.t m m.wt (2) [Ipet-s] out. Ma Majesté célébra alors pour lui à nouveau
.ft ..t .m.f m w.yt tpt nt n.t la fête de la victoire, à son retour de sa première campagne
.r s.rt R.nw .st victorieuse pour abattre le vil Retenou et pour élargir.r sws. t..w Kmt les frontières de l’Égypte par des victoires, qu’il avait
m ..t-zp 23 m n.tw ordonné pour moi par décret.
w.w.n.f n..

1 Cette étude est développée dans un article, «Adana et la fin d’un monde », sous presse dans un volume d’Hommages,
à paraître en 2017.
2 Voir les résumés des séminaires précédents et N. Grimal, «Des notes à l’affichage. Quelques réflexions sur l’élaboration
des inscriptions historiques royales égyptiennes », dans Études d’égyptologie 3, 2003, p. 1341.


s.m 3 [… Conduit 3 […] de la première fête d’Amon, pour une durée
…] n .b tpt n .mn de 5 jours, accomplir une seconde fête de la fête de la victoire,
r rd.t .pr.f m hrw 5 le jour de faire entrer le dieu lors de la seconde fête d’Amon,
.r sn-nw n .b n p. .b n.t pour une durée de 5 jours, accomplir une troisième
m hrw n s.q n.r n .b sn-nw n .mn fête de la victoire, le 5e < jour > de la fête d’Amon,
r rd.t .pr.f m hrw 5 dans « Offrir la vie », au retour (4) […]»
.r .mt-nw n .b n.t
m 5-nw n .b .mn m .nqt-.n.
.ft ..t 4 […

La mention de ce mnnw de Thoutmosis III a fait couler beaucoup d’encre. Il a toutefois paru utile
de reprendre le dossier. Le terme, bien connu, appartient au vocabulaire classique 1, et désigne une
enceinte, aussi bien militaire que religieuse 2. Elen Fowles Morris oppose .tmw et mnnw, considérant
que l’un désigne, comme son sens premier l’indique, un «verrou» protégeant un point d’accès enÉgypte, l’autre une structure architecturale plus complexe, articulée autour d’un sanctuaire et possédant
le statut de ville-forteresse 3.

L’exemple-même du .tm est donné par la représentation du poste frontière que franchit
Séthi Ier à la tête de ses troupes victorieuses et qui figure sur le mur extérieur nord de la grande salle
hypostyle de Karnak 4. Les deux se trouvent évoqués en même temps dans les Devoirs du vizir, auquel
«on rapporte la fermeture des khetemou au moment adéquat et leur ouverture au moment adéquat,
on lui rapporte l’état des menenou du Sud et du Nord, la sortie de tout ce qui sort du Palais, l’entrée
de tout ce qui entre au Palais lui est rapportée» 5.

Le mnnw est une fondation royale pérenne, dont l’implantation peut se faire aussi biensur le territoire égyptien que hors d’Égypte, dans des territoires sous contrôle égyptien. C’est ainsi
qu’Amenhotep III qualifie son temple funéraire de Kôm el-Hettan de «mnnw n (y) .. r .t, enceinte
durable à jamais» 6. Le mnnw qu’évoque notre texte est donc beaucoup plus qu’une simple forteresse; il
doit s’apparenter à une ville de garnison, comme l’indiquent le nom qui lui a été donné — Mn-.pr-R.
w.f .m.yw, « C’est Menkheperrê qui soumet les vagabonds » —, autant que sa localisation .r-.b n wrw
nw Rmnn, « au milieu des chefs du Liban ». Le texte des Annales précise encore que cette fondation
est faite .r ..st R.nw, « dans la montagne du Retenou », et que qd.n .m.. m n.tw.f, «Ma Majesté a
construite de ses victoires».

Cette fondation n’apparaît que dans notre passage, et aucune mention n’en a été relevée
après Thoutmosis III. Bien qu’aucun élément permettant une pareille hypothèse ne soit fourni, ni dans
cette partie des Annales, ni dans sa première section, E. F.Morris affirme que ce mnnw a été construit
pendant le siège de Megiddo « at some point during the seven months of the siege, presumably after
the completion of the enclosure wall made the presence of the entire army unnecessary, the king and
some of his troops built a mnnw fortress in Lebanon». Force est de constater que le texte du siège de
Megiddo ne donne aucune indication d’une construction d’un mnnw « in Lebanon » (où d’ailleurs?)
pendant le temps du siège, — et ce d’autant moins que cette campagne vise les coalisés autour du prince
de Megiddo. Quant à l’argument qui consiste à mettre en doute une avancée des troupes égyptiennes
au nord de Megiddo («From the narrative of the first campaign itself there is no hint that the Egyptian
army traveled north of Megiddo. Only the topographical lists copied on the walls of Karnak have
been used to argue for such a possibility. »), il a d’autant moins de poids qu’il repose sur une aporie.

1 Wb II 82, 1-7; Hannig, Ägyptisches Wörterbuch II 1076.
2 EdfouVI 16, 12-13. Le sens se développe apparemment à l’époque d’Amenhotep III : Claire Somaglino, Du magasin au poste frontière

dans l’Égypte ancienne : étude lexicographique du vocabulaire khetem, thèse inédite, Paris-Sorbonne, 2010, (publication aux Pups

en cours) p. 815 (texte des béliers de Soleb).
3 The architecture of imperialism, Brill, 2005, p. 5.
4 Voir, par exemple, Claire Somaglino, « Les “portes” de l’Égypte de l’Ancien Empire à l’époque saïte », Égypte Afrique & Orient, 59,
2010, p. 316.
5 Cité par E. F.Morris, o.c., p. 156. Voir également Claire Somaglino, Du magasin au poste frontière dans l’Égypte ancienne, passim,
p. 62, 373-374.
6 Je suis la correction apportée par Claire Somaglino (o.c., p. 815) à l’édition de A. Klug, Königliche Stelen in der Zeit von Ahmose bis
Amenophis III, 2002, p. 395 (malgré sa note 3079).


Poursuivant sur sa lancée, l’auteur donne une interprétation des .m.w qui lui est toute personnelle:
«As the word “wanderers” (.m.w) is determined by a man who carries his belongings in a small bag
tied to a stick, it is possible that the purpose of the fortress was to secure an area plagued by migrant
ruffians, such as the Apiru. Indeed, the Amarna letters penned by Rib-Hadda make it clear that the
Apiru severely threatened and ultimately conquered numerous coastal Lebanese towns in the late
Eighteenth Dynasty»1.

Voilà donc introduits, par un bel anachronisme, les .Apirou, dont il n’est nulle part
question dans les Annales, et qui n’apparaissent dans les listes égyptiennes que sous le règne d’Amenhotep
II 2. Mais le glissement ne s’arrête pas là, et Byblos 3 se trouve introduite de la même manière:
«The exact location of this fortress, built as it was in the midst of the rulers of Lebanon, has never
been determined. It may well, however, have been situated somewhere in the vicinity of Byblos. The
ties between Byblos and Egypt had been strong since at least the Early Dynastic Period, if not before,
and a friendly city might well have welcomed Egyptian protection from rival kingdoms and aggressive
Apiru». Le fait que Rib-Hadda demande, à quatre reprises4 des troupes à son puissant allié égyptien
tendrait plutôt à confirmer l’absence d’une place fortifiée égyptienne à proximité de Byblos, qui eût
rendu ces demandes inutiles.

De la même manière sont envisagés Ullaza (p.155), puis évoquées les diverses hypothèses
qui ont placé ce mnnw à Sidon, Tyr, Sumur, voire en Galilée (p. 156, après Alt, Noth, Redford,
Yievin, etc.).

Notre texte dit très clairement que cette fondation est faite .r ..st R.nw, «dans la montagne
de Syrie», .r-.b n wrw nw Rmnn, « au milieu des chefs du Liban ». Malgré cela, presque tous
les commentateurs, à l’exception notable de T. Säve-Söderbergh, qui la place à l’intérieur du pays 5, la
situent sur la côte, expliquant chacun que cette localisation ne peut être autre, à cause du commerce du
bois. Dans sa thèse évoquée plus haut, Claire Somaglino, à son tour, explique que «une telle politique
s’explique par l’importance stratégique du Liban : la région fournit en effet du bois de pin et de cèdre

— le passage de la stèle du Gebel Barkal où le menenou est évoqué traite justement de l’exploitation
du pin — et la poursuite des expéditions militaires égyptiennes plus au nord dépend de l’ouverture
des ports de la côte libanaise. D’où l’implantation « sur la côte» (.r mry.t), d’un menenou baptisé
«Menkhereperrê soumet les nomades» (Mn.pr-R. w.f=w .m..w) — un nomogramme caractéristique
de ce genre d’établissement dès le Moyen Empire —, construit « grâce à ses (le roi) victoires sur les
chefs du Liban» (m n.t.w.f .r jb n (y) wr.w n(y).w Rmnn.)6»
Cette localisation s’appuie sur l’assimilation implicite du Liban au bois qu’il exporte, alors
que le texte ne l’évoque pas. Bien plus, les commentateurs font un glissement entre le lieu de production
du bois (effectivement « dans la montagne au coeur du Liban ») et la côte, à partir de laquelle
il est exporté. La raison de ce glissement est le télescopage entre notre texte et un passage lacunaire
de la stèle du Gebel Barkal, 44-45, qui met dans la bouche du roi les propos suivants: « C’est monarmée qui a abattu les mâts sur les Échelles du pin, sur les monts du pays du dieu (45) [une lacuned’environ 14 cadrats] pour les monuments de mes pères les dieux de Haute et de Basse Égypte, et Ma
Majesté a charpenté des barques en pin [nouvelle lacune] sur la côte du Liban dans un/le menn (46)
[lacune] 7
». La même stèle poursuit ainsi (l. 46-48): « [lacune d’environ 8 cadrats] Tous les chefs du
Liban construisent les vaisseaux royaux qui permettent aux gens de naviguer vers le Sud, pour apporter
tous les merveilleux produits du «Jardin 8» au palais, Vsf. Les chefs de (47) [lacune d’environ 14
cadrats]. Les chefs du Retenou traînent les mâts avec des boeufs jusqu’au rivage, et ce sont eux-mêmes
qui apportent leur tributs là où se trouve Sa Majesté, vers la Résidence, dans (48) [nouvelle lacune
d’environ 15 cadrats] ».

1 0.c., p. 153-154.

2 O. Loretz, Habiru-Hebräer, De Gruyter, 1984, p. 35 sq.

3 Jadis proposée par W. Helck dans sa traduction des Urkunden (p. 11, n°3).

4 EA 117 ; 121 ; 122 ; 130 = A.F. Rainey, The El-Amarna Correspondence 1, Brill, 2014, p. 618-623 ; 636-643 ; 674-677.

5 The Navy of the Eighteenth Egyptian Dynasty, Uppsala, 1946, p. 36.

6 P. 804, renvoyant, dans sa note 3 à l’ouvrage d’E.F. Morris.

7 Stèle Bmfa 23733 =Urk. IV, 1241, 13-1242, 13; B.Cumming, B.G. Davies, W.Helck, Egyptian Historical Records of the Later
Eighteenth Dynasty 1,1982, p. 5.

8 Les plaines fertiles du Liban.


Rien ne permet donc d’assimiler cet autre mnnw (si c’est bien ce qu’il faut lire) à celui de notre texte,
dont la formulation tout comme le contexte renforcent l’hypothèse de T. Säve-Söderbergh, évoquée
plus haut, et dont on trouve probablement trace dans le jalonnement des pistes conduisant vers lepays d’Upé, entre Liban et Syrie, mis en place par les Égyptiens au Nouvel Empire pour garantir les
voies de l’intérieur1.

[.w w... n n.f .m..]..bt ..t n p. .b n.t

.r.n .m.. m m.wt

m t .nqt .w.w wn.w .drw .pdw

m.-..w g.sw n..w

sn.r .rp dqrw t ..w .tpw [.] t nbt nfrt 5 […]

[m .bd sn]-nw ..t hrw 15

.ft w. .m n n.r pn .ps r .rt .nt.f m .pt.f rst

.w w... n n.f .m.. ..bt ..t n hrw pn

.ft .q r .pt rst

m t .w.w wn.w k.w .pdw sn.r .rp

6 […] .. m tp n n.tw

rd.. n.f n..

r m. .n..f

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r .rt n.f s.r nswt p..t ..t s.rw wmtw

r ..wtyw

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r .rt s.r r m. .nwt nt .tpw-n.r

7 […] w. r w.t nfrt

r. ..mw ..mt n.syw n.syt

rd.. n .m.. n .t.. .mn

... m ..t-zp 23 nfryt r smn.t (w) w. pn .r .wt-n.r

pn

..rw 1588 8 […]

«[Ma Majesté consacra pour lui] un grand sacrifice
pour la fête de la Victoire que Ma Majesté a célébrée
à nouveau, consistant en : pain, bière, boeufs iouâou,
oundjou, iderou, oiseaux, oryx, gazelles, ibex, encens, vin,
fruits, pains blancs, offrandes (de) toutes sortes de bonnes
choses 5 […] [Le se]cond [mois] de la saison de l’inondation,
le 15e jour, quand la Majesté de ce dieu auguste décida
de faire sa navigation vers son harem du sud, Ma Majesté
lui consacra une grande offrande, le jour de l’entrée
dans le harem du sud,

consistant en pain, boeufs iouâou, oundjou et kaou, oiseaux,
encens, vin 6 […]
J’[…] du meilleur des campagnes victorieuses
qu’il m’a accordées, pour remplir ses magasins, pour en faire
des tisserands pour fabriquer du lin royal, du lin fin, du lin
blanc, du lin s.rw, de la toile de lin épaisse,

— des cultivateurs pour cultiver les champs et faire
la récolte destinée à remplir les greniers des offrandes. […]
7 m’a [conduit] sur le bon chemin. Liste des Asiatiques,
hommes et femmes et des Nègres et Négresses
que Ma Majesté a donnés à mon (sic) père Amon,
de l’an 23 jusqu’à ce que ce décret soit gravé sur ce temple:
1588 Syriens 8 […]»
Ces premières dotations festives ont été l’occasion de passer en revue les fêtes religieuses thébaines, plus
particulièrement celles d’Amon, en mettant naturellement l’accent sur celles qu’énumèrent les sources
datant du règne de Thoutmosis III. On s’est arrêté sur la fête liée au temple funéraire de Thoutmosis III
à Deir el-Bahari (.nq .n.), ainsi que sur les festivités accompagnant la procession d’Opet.

L’activité des ateliers de confection du lin a été l’occasion d’une étude de ce secteur
de l’économie royale et de la localisation des secteurs « économiques » de l’enceinte d’Amon-Rê de
Karnak•

Voir l’excellent article de Bérénice Lagarce, «Une stèle ramesside à Meydaa (région de Damas) et la présence égyptienne en Upé»,
Syria, 87, 2010, p. 53-68.


Travaux et publications

Travaux collectifs

—En collaboration avec Emad Adly et Alain Arnaudiès, chroniques archéologiques: Bulletin
d’information archéologique et «Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan », pour la revue
Orientalia.
—Secrétaire général de la Commission consultative des fouilles françaises à l’étranger, ministère
des Affaires étrangères et du développement international.
—Membre des conseils scientifique et d’administration, ainsi que de la commission de sélection
des membres scientifiques et du directeur de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire.
—Membre du conseil d’administration de la Fondation Hugot du Collège de France.
—Président de la Fondation Michela Schiff-Giorgini.
—Membre du conseil scientifique du musée Rodin.
—Membre du conseil d’administration du Prix Jean-et-Marie-Françoise-Leclant (Académie
des Inscriptions & Belles-Lettres).
—Membre du conseil scientifique de l’Institut für orientalische und europäische Archäologie
(Orea) de l’Académie des sciences de Vienne (Autriche, 6-8 juillet 2016).
Conférences, colloques et communications

Conférences prononcées au Canada, à l’invitation de l’Uqam:

— «Peut-on parler de littérature égyptienne?» (13 octobre 2015, Uqam)
— «Archéologie et patrimoine dans l’Égypte de l’après-révolution» (14 octobre 2015, consulatgénéral d’Égypte à Montréal)
— «Byblos et la mer» (16 octobre 2015, Institut d’études anciennes et médiévales de l’université
Laval à Québec).
— « Ancestors and Liturgy in the Temple of Karnak: Some New Aspects» (18 octobre, Society
for the Study of Egyptian Antiquities, Toronto University).
Avec Olivier Perdu et Hanane Gaber, colloque «Imitations, copies et faux. Des rives
du Nil à Rome », Collège de France-Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, 14-15 janvier 2016.

Hommages présentés à l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres: Alexandria under
the Mediterranean, Archaeological studies in memory of Honor Frost, edited by Georges Soukiassian,
Études alexandrines 36, Centre d’études alexandrines, Alexandrie, 2015; Patrice Pomey (éd.),
La batellerie égyptienne, Études alexandrines 34, Centre d’études alexandrines, Alexandrie, 2015;
Nehet, vol. 3 (2016); Pierre Tallet, La zone minière pharaonique du Sud-Sinaï — II, Les inscriptions
pré- et protodynastiques du Ouadi ‘Ameyra (Ccis nos 273-335), Cartes et plans topographiques
de Damien Laisney, Fouilles de l’Institut français d’Archéologie orientale, tome 74, Le Caire, 2015

Publications

—Martine Francis-Allouche, Nicolas Grimal, «The Maritime Approaches to Ancient Byblos
(Lebanon) », Jemash 4, 2-3, 2016, p. 242-277.
—Emad Adly & Nicolas Grimal, «Conf (l) it d’oies de Maydûm », Bia 51, janvier-juin, 2015, 168 p.
—Emad Adly & Nicolas Grimal, « Le directeur des idoles de Palmyre», Bia 52, juillet-décembre,
2015, 172 p.
—Emad Adly & Nicolas Grimal, « Le rêve de Reeves », Bia 53, janvier-juin, 2016, 182 p.

—Nicolas Grimal, «Rapport sur la vie et les activités de l’Ifao en 2013-2014», Craibl 158, 2014,
1615-1627.
—Nicolas Grimal, « Civilisation pharaonique : archéologie, philologie, histoire 2014-2015»,
consultable: egyptologues.net.
—Nicolas Grimal, «Hommage d’Anne-Marie Guimier-Sorbets, André Pelle, Mervat Seif el-Din,
Renaître avec Osiris et Perséphone. Alexandrie, les tombes peintes de Kôm el-Chougafa, Le Caire, 2014»,
Craibl 2015, avril-juin, 2016, p. 658660.
—Nicolas Grimal, «Hommage de Raphaële Meffre, D’Héracléopolis à Hermopolis. La Moyenne
Égypte durant la Troisième Période intermédiaire (xxie-xxive dynasties), Paris, 2015 », Craibl 2015,
avril-juin, 2016, p. 1077-1079 •

horaires d’ouverture au public:

du lundi au vendredi,
de 10 heures à 18 heures

Cabinet d’égyptologie

Personnel

En 2015, l’institut d’égyptologie a vu le départ à la retraite de Catherine Koczorowski, qui assurait la
direction de la bibliothèque depuis huit ans, remplacée par Elsa Rickal, égyptologue associée à la chaire
et bibliothécaire du département du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre
depuis 2009. L’équipe de la bibliothèque a pu compter sur Marion Gérardin, technicien d’information
documentaire, et sur un certain nombre de vacataires spécialisés en égyptologie comme Cécile Bernal,
Daniela Galazzo, Thomas Lebée, Mélanie Lelong, Andrea Pillon et Marine Yoyotte.

Politique d’acquisition

Pour répondre à la politique d’acquisition définie par le professeur titulaire de la chaire, la bibliothèque
s’attache à acquérir les publications imprimées et en ligne de niveau recherche concernant l’égyptologie,
de la préhistoire à la période romaine, la coptologie et les études nubiennes, ainsi que les Isiaca,
les récits de voyageurs des siècles passés ou encore les biographies des grandes figures de la discipline.

Dans le cadre du projet de constitution d’une collection spécialisée de livres électroniquessur le Proche-Orient ancien, l’Égypte ancienne et Byzance, des efforts importants ont été faits pour
proposer, par le biais d’abonnements accessibles depuis la plateforme du Collège de France, une alternative
en ligne aux versions papier des principales revues égyptologiques.

La liste trimestrielle des nouvelles acquisitions est consultable sur la page de la bibliothèque
du site du Collège de France (http://www.college-de-france.fr). Les lecteurs qui en font la
demande peuvent également la recevoir par courriel.

Fonds Jean-Leclant

Le travail d’inventaire et de catalogage des imprimés du fonds Leclant, engagé en 2009, s’est poursuivi
en 2015 avec l’aide des vacataires égyptologues.

L’inventaire des documents d’archives associés aux ouvrages du fonds, interrompu en
2014, a pu reprendre en 2015. Il sera achevé courant 2016 avant le déménagement de la bibliothèque
sur le site de Marcelin-Berthelot.

Projet de rénovation du site Cardinal-Lemoine

Au cours de l’année 2015, de nombreuses réunions ont eu lieu avec l’agence Moussafir architectes,
retenue pour le projet de rénovation du site Cardinal-Lemoine et la création du futur institut desCivilisations. À compter de l’été 2016 et pour toute la durée des travaux, la bibliothèque d’Égyptologie
rejoindra les locaux de la bibliothèque patrimoniale à Marcelin-Berthelot.

Chiffres 2015

publics et services

— Entrées et lecteurs: Il y a eu 3157 entrées en 2015. La bibliothèque d’Égyptologie demeure une
bibliothèque de référence pour les chercheurs de cette discipline.
Il y avait 443 lecteurs inscrits ou réinscrits en juin 2016 dans la base de données de la bibliothèque. Les
professeurs, chercheurs et doctorants constituent toujours les trois-quarts du lectorat. Les étudiants
en master, acceptés ponctuellement sur recommandation de leur directeur de mémoire, forment la
grande majorité du quart restant, associés à des profils particuliers (journalistes, documentalistes, etc.)
ne sollicitant qu’une consultation exceptionnelle.

— Prêt et fourniture de documents à distance: depuis 2010, tous les ouvrages et les périodiques
acquis sont aussitôt signalés dans le réseau national Sudoc.
La bibliothèque propose de fournir des photocopies d’articles par le biais du service du prêt entre
bibliothèques du Collège de France. Aucun prêt de document n’est possible.
Demandes en provenance de bibliothèques françaises et étrangères: 14
Demandes pour des chercheurs associés à la chaire: 1
— Photocopies lecteurs: 18903 photocopies ont été effectuées. Les scans, non quantifiés par la
machine, sont désormais majoritaires.
budget 2014

— Crédits de fonctionnement : dotations Mesr et Cnrs : 40 175 euros. Le budget est donc sensiblement
le même que l’année précédente.
— Recettes : photocopies payantes : 1 890 euros.
— Dépenses : acquisitions documentaires: 20067 euros; reliure et restauration: 9300 euros; conservation
(fournitures conservation): 4 140 euros ; fonctionnement (photocopieur-scanner, consommables
et fournitures): 6 220 euros.
collections

Base bibliographique : 39620
Publications en série : 283
Documents audiovisuels : 225
Cartes: 179
Thèses: 669
Titres signalés dans le Sudoc : 2 490.

personnel

2 Etp et 1/2 Etp en vacations.

locaux et postes de travail

Superficie = 300 m.
Places assises = 16
Postes informatiques à la disposition des lecteurs =2
Postes informatiques pour le personnel et les chercheurs = 7 •


Activités de l’équipe

Emad Adly

arabisant, chroniqueur archéologique, chercheur associé au Collège de France

Dans le cadre de la convention Ifao-chaire Champollion du Collège de France (Umr 8152) et en collaboration
avec le Pr Nicolas Grimal, Emad Adly a poursuivi ses activités de dépouillement systématique
de la presse égyptienne à la recherche d’information sur les activités archéologiques et patrimoniales
dans le pays. Ces travaux ont donné matière à deux publications numériques, les Bulletin d’information
archéologique lii (175 p.) et liii (196 p.), diffusés sur le site Internet de la Chaire « Civilisation del’Égypte pharaonique: archéologie, philologie, histoire»: www.egyptologues.net, et accessibles à partir
du site de l’Ifao, sous l’entrée «Revue de presse égyptienne » de la page d’accueil.

Dans le même cadre et en collaboration avec N. Grimal et A. Arnaudiès, E.Adly a effectué
la collecte des données archéologiques destinées à la rédaction de la chronique annuelle des Orientalia
«Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan ».

Dans le cadre du site Internet de l’Ifao, E.Adly édite une revue de presse qui rend compte
de façon succincte de l’actualité archéologique reflétée par la presse égyptienne •

Emanuelle Arnaudiès-Montélimard

égyptologue, chercheur associé

travaux

— Poursuite du projet documentaire de l’Epigraphic Survey de Louqsor (Oriental Institute of Chicago),
en collaboration avec Alain Arnaudiès, sous la direction de Raymond Johnson. Cette dixième saison
a été consacrée à la documentation et l’intégration des données de la cour d’Amenhotep III (suite et
fin de la section c) et de la salle hypostyle (section d) du temple de Louqsor dans la base de données
Chicago House Archives.
— Suite de la mise à jour de l’étude de H. H.Nelson sur les Rituels.
— Poursuite de l’étude du sanctuaire de barque central de Thoutmosis III à Karnak.
travaux de terrain

— Mars-avril 2016 : mission de l’Epigraphic Survey à Louqsor. Temple de Louqsor, rassemblement des
données de terrain et documentaires (fonds photographique et bibliographie) •
Nathalie Beaux

chercheur associé à l’Ifao et au Collège de France.

missions en Égypte

—Décembre 2015 et mars 2016 : mise au point finale des plans et de la description architecturale de la
chapelle d’Hathor de Thoutmosis III à Deir el-Bahari en collaboration avec Mariusz Caban, architecte
de la mission polonaise du Temple de Thoutmosis III.
articles

— «Sopdou et le roi, Principe de composition axiale dans la pyramide d’Ounas», 50 ans d’éternité, Jubilé
de la mission archéologique française de Saqqâra (1963-2013) (ed. Rémi Legros),Bibliothèque d’Étude 162,
Le Caire, 2015, p. 11-22.
— « King, Lion and Falcon at Deir el Bahari : from Rwty to Horus — A study of ramps’ newel posts
in Hatshepsut’s temple », Polish Archaeology in the Mediterraneanxxiv/2, Special Studies, Warsaw, 2015,
p. 61-74.

livre

— La chapelle d’Hathor, Temple d’Hatchepsout à Deir-el-Bahari, vol. II — Façade et salles hypostyles,
1, Planches, Mifao 133, Le Caire, 2016 (en collaboration avec J. Karkowski, E.Majerus, G.Pollin) •
Martine Francis-Allouche
archéologue terrestre et sous-marin, chercheur associé au Collège de France, direction du projet «Byblos
et la mer », Byblos, Liban, membre de l’Icomos-Icuch

février 2016

—Mission numéro 6 d’investigation au sein du projet de recherches géo-archéologiques «Byblos et
la mer » financée par la fondation Honor-Frost (Hff). Objectif: prélèvement de sédiments marins
rocheux et sablonneux dans la zone maritime de Byblos pour analyse en laboratoire:
1. Étude du matériau : examen au microscope optique et étude minéralogique en lumière polarisée
sur lame mince;
2. Analyse chimique globale;
3. Datation par Osl et C 14.
Il s’agit de comprendre plus particulièrement la baie de Jouret Osman à Byblos étant la
partie extérieure du bassin portuaire antique enfoui, localisé au piémont sud de la ville antique de
Byblos, zone sur laquelle ont porté nos investigations depuis 2011 à ce jour. Ces prélèvements ont
été effectués en partie dans la couche épaisse de sédiments sondée par relevés bathymétriques et
paléobathymétriques (mission numéro 3, juin 2014) et qui semble recouvrir le lit antique du bassin
portuaire de Byblos (voir rapport scientifique «Byblos et la mer », archive Dga, daté du 17 août 2015).

—MartineFrancis-Allouche et Nicolas Grimal, «Les Abords maritimes de Byblos antique» conférence
à l’école supérieure des Affaires. Cette conférence, organisée par l’institut français du Proche-Orient
(Ifpo), sous la direction de M.Eberhard Kienele, et le département d’archéologie et histoire de l’antiquité
de l’Ifpo, sous la direction de M.Frédéric Alpi, a présenté les résultats des cinq dernières années
du programme de recherches pluridisciplinaires «Byblos et la mer ».
mars-avril 2016

— Les préparatifs en cours du programme «Byblos et la mer » pour mener à bien une deuxième phase
d’investigation archéologique dans la parcelle au piémont sud u site archéologique de Byblos : un programme
de fouille archéologique dont l’objectif est de mener à bien la recherche sur le port antique de
Byblos commencée en 2011 dans le cadre du programme de recherche «Byblos et la mer»; il s’agit de
décrire l’installation portuaire localisée sous la parcelle de l’orphelinat arménien à Byblos, de délimiter
les zones du bassin à proprement dit, et de mettre à jour de possibles structures contemporaines du
bassin portuaire de la ville cananéenne-phénicienne de Byblos.
Cette investigation archéologique financée par la fondation Honor-Frost, est prévue sur un minimum de
six mois, renouvelable pour une période de trois à six mois de plus, selon l’avancement de l’investigation
archéologique prévoit, en raison du temps restreint accordé pour la deuxième phase d’investigation, un
effectif important de trois équipes d’archéologues est prévu. Pour certains sondages au bas de la parcelle
où l’infiltration d’eau (nappe phréatique et eau de mer) est importante, le programme «Byblos et la mer»
intervient avec des spécialistes de la fouille sous-marine et un équipement adapté et spécialisé.
avril-juin 2016

—Martine Francis-Allouche, Nicolas Grimal, 2016, « The Maritime Approaches to Byblos », dans
Journal of Eastern Mediterranean Archaeology and Heritage Studies(Jemahs), The Pennsylvania State
University Press, vol. 4 n° 2-3.

juin 2016

—Martine Francis-Allouche, «New Findings on the ancient Harbor of Byblos» présentée à la Lebanese
American Universtity Byblos Campus (Lau), organisée par son département d’urbanisme et d’architecture
sous la direction du professeur Maroun Daccache, en collaboration avec Gaia-Heritage, sous
la direction du DrGeorge Zouain, Byblos, 9-10 juin, 2016.
septembre 2016

—Mission de prospection bathymétrique de la zone maritime de Jouret Ousman à Byblos dans le
cadre du projet «Byblos et la mer ». Cette opération (mission numéro 7), financée par la fondation
Honor-Frost a été menée du 15 au 30 septembre 2016, avec la collaboration de l’équipe de l’université
de Patras, dirigée par le professeur George Papatheodorou.
L’objectif est de comprendre les abords maritimes proches du port antique nouvellement
localisé au sud du tell antique de Byblos, en prospectant minutieusement le lit enfoui sous les sédiments
marins qui se sont accumulés à travers les âges dans la zone extérieure de ce bassin portuaire enfoui.
Cette dernière prospection vient en complément de celle effectuée en juin 2014 (mission numéro3)
au sein du projet de recherche «Byblos et la mer », qui avait couvert une zone maritime très large de
8km2 à Byblos. Aujourd’hui, il est question de faire un «gros plan » de la zone portuaire même.

—En parallèle, une série de dix extractions d’échantillons rocheux a été effectuée dans les plateformes
géologiques le long de la côte de Byblos en complément de la mission numéro6 datée de février2016.
Ces échantillons feront l’objet d’analyse en laboratoire pour étude minéralogique, analyse chimique
globale et datation par Osl et C 14. Il s’agit de comprendre également les différents niveaux marins
du littoral de Byblos •
Hanane Gaber

chercheur associée au Collège de France

recherche

— Les tombes d’Amennakht, de Nebenmaât et de Khameteri (TT 218, 219, 220) à Deir el-Médina. La
thèse de doctorat, soutenue à Strasbourg en 2007, est en cours de révision en vue de sa soumission
pour publication à l’Ifao. Il s’agit de mettre à jour la bibliographie, de compléter le dossier prosopo-
graphique, de saisir les hiéroglyphes autographiés au moyen de JSesh et de substituer l’ancienne police
de translittération Ifaotimes par la police Unicode Charis SIL.
— Le complexe de Sokar et de Nefertoum dans le temple de Séthi I à Abydos. Les recherches sur le
décor de la chapelle de Ptah-Sokar s’avèrent fructueuses. Un des résultats majeurs concerne le catalogue
des dieux, qui se présente sous la forme d’une litanie dédiée à Osiris. L’analyse de son contenu
textuel a permis d’y voir une élaboration memphite des chapitres 141 et 142 du Livre des Morts, idée
développée dans l’article renseigné ci-dessous.
L’étude épigraphique, consistant à lire et reproduire les scènes et les textes du complexe, est presque
achevée. La vérification des relevés graphiques aura lieu bientôt. La traduction et le commentaire des
scènes de la salle hypostyle de Sokar progressent.
colloque

Organisé en collaboration avecNicolas Grimal et Olivier Perdu, le colloque «Imitations, copies et faux,
des rives du Nil à Rome » s’est tenu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres et au Collège de France
les 15 et 16 janvier 2016. La rédaction du texte de ma communication «La recherche des faux dans
la brève histoire de l’égyptologie » est achevée. Le travail d’édition des actes du colloque est en cours.

publications

articles parus

— Hanane Gaber, « Le catalogue des dieux de la chapelle de Ptah-Sokar du temple de Séthi I à Abydos:
une élaboration memphite des chapitres 141 et 142 du LdM », dans Dialogues d’Histoire ancienne 41/1,
2015, p. 245-255.

— Hanane Gaber, «Asperger ou brûler le serpent « au mauvais visage (.wy-.r)»? L’interprétation d’une
scène de la deuxième chapelle de Toutânkhamon», EniM 8, 2015, p. 67-71.
— Hanane Gaber, «L’interaction des dieux, des génies et des démons dans la scène de la psychostasie»,
dans Arnaud Quertinmont (éd.), Dieux, génies et démons d’Égypte. À la rencontre d’Osiris, Anubis, Isis,
Hathor, Rê et les autres…, [Exposition du 21 mai au 20 novembre 2016 au Musée royal de Mariemont,
Morlanwelz], Paris, 2016, p. 285-289.
articles sous presse

— Hanane Gaber, «le bien et le mal dans les psychostasies égyptienne et chrétienne » (soumis à la
Revue de l’histoire des religions le 2 décembre 2015 ; accepté le 5 février 2016).
— Hanane Gaber, «La recherche des faux dans la brève histoire de l’égyptologie», dans Nicolas Grimal,
Olivier Perdu, Hanane Gaber (éd.), Imitations, copies et faux, des rives du Nil à Rome, Paris, à paraître.
monographies et articles en préparation

— Hanane Gaber, Les tombes d’Amennakht et de ses fils Nebenmaât et Khameteri (Deir el-Médina TT
218, TT 219, TT 220). Édition des tombes et étude comparative des livres funéraires en contextes royal et
privé, dans Mémoires de l’Institut français d’archéologie orientale.
— Hanane Gaber, «Work in Tombs in Comparison with Temples. Practical and Theoretical Issues in
Working in Different Locations» (article sollicité par Vanessa Davies et Dimitri Laboury, The Oxford
Handbook of Egyptian Epigraphy and Palaeography, Oxford, 2016).
— Hanane Gaber, Le complexe de Sokar et de Nefertoum dans le temple de Séthi I à Abydos, projet accepté
pour publication à la Fondation égyptologique Reine-Elisabeth le 10 avril 2014 •
Yannis Gourdon

égyptologue, président du cercle lyonnais d’égyptologie Victor-Loret

recherche et travaux d’équipe

— Codirecteur du chantier de l’Ifao dans les carrières de travertin égyptien de Hatnoub.
— Responsable du programme de recherche de l’Ifao « Le nom de personne : marqueur individuel,
social et religieux ».
— Responsable de la base Agéa, « Anthroponymes et généalogies de l’égypte ancienne ». Implémentation
et adaptation de la base en vue de sa migration du logiciel FilemakerPro vers PostgreSqlpour préparer
l’interface d’accès en ligne sur le serveur de l’Ifao.
publications scientifiques

monographie

— Pépy Ier et la vie dynastie, Pygmalion (Les Grands Pharaons), 2016.
édition scientifique

— Études d’onomastique ég yptienne. Méthodologie et nouvelles approches, Raph 38, 2016, éditées avec
Å.Engsheden.
articles (parus ou à paraître)

— « The son of a Chief of Sculptors Thutmose at Hatnub », à paraître dans le Jea, avec R.Enmarch.
— «Some unpublished inscriptions from Quarry P at Hatnub », à paraître dans les actes du xie congrès
international des égyptologues de Florence, avec R.Enmarch.
— «L’étude des anthroponymes de l’Ancien Empire: essai méthodologique » dans Y.Gourdon,
Å.Engsheden (éds.), Études d’onomastique ég yptienne. Méthodologie et nouvelles approches, Raph 38,
2016, p. 9-27.
— «Onomastique croisée : quand les noms de lieux et de personnes s’entremêlent au iiie millénaire»
dans Y.Gourdon, Å. Engsheden (éds.), Études d’onomastique égyptienne. Méthodologie et nouvelles
approches, Raph 38, 2016, p. 101-160.
— «Nommer les hommes d’après les dieux, expression de la piété personnelle dans l’Égypte du
iiie millénaire» dans Y.Gourdon, Å. Engsheden (éds.), Études d’onomastique ég yptienne. Méthodologie
et nouvelles approches, Raph 38, 2016, p. 235-252.

chapitres (en préparation)

— Un chapitre intitulé « Les anthroponymes du per-djet de Chnoumhotep à Tabbet el-Guech », pour
la publication des fouilles Ifao à Tabbet el-Guech (V. Dobrev, Tabbet el-GuechI).
ouvrage (en préparation)

— Préparation d’un ouvrage sur l’ancien égyptien utilisé dans les noms de personnes à l’Ancien Empire.
Cet ouvrage dont le titre est encore à définir constitue l’édition d’une partie d’une thèse soutenue en
2007 intitulée Recherches sur l’anthroponymie dans l’Égypte du iiie millénaire avant J.-C. : signification
et portée sociale du nom égyptien avant le Moyen Empire.
article (en préparation)

— «Dans la barque de KhouitII» à paraître dans NeHeT.
table ronde et stage de formation

— «L’Anthroponymie égyptienne à la fin du iiie millénaire», à l’occasion du stage de formation De
l’Ancien Empire au Moyen Empire (fin vie-milieu xie dynastie). Culture textuelle, culture matérielle, université
Lumière-Lyon 2, le 30 juin 2016.
— « La base anthroponymique Agéa», à l’occasion du stage de formation De l’Ancien Empire au Moyen
Empire (fin vie-milieu xie dynastie). Culture textuelle, culture matérielle, université Lumière-Lyon 2, le
30 juin 2016.
«Les carrières d’albâtre égyptien de Hatnoub: Travaux récents et perspectives archéométriques dans
la carrière P », à l’occasion de la journée de rencontres en archéométrie, Collège de France (Paris), le
6mai 2016 •
Emmanuel Jambon

égyptologue, chercheur associé

recherches et travaux divers

— Collaborateur scientifique du projet de l’Académie des Sciences d’Heidelberg «Der Tempel alsKanon der religiösen Literatur Ägyptens» [http://www.tempeltexte.uni-tuebingen.de/] (université de
Tübingen; dir. Prof. Chr. Leitz) (depuis novembre2010); voir ci-dessous : communications.
— Collaboration avec l’Institut français d’archéologie orientale autour de la base de donnée « Cachette
de Karnak » (dir. L. Coulon) [http://www.ifao.egnet.net/bases/cachette/] : poursuite des mises à jour
et corrections de la base Cachette de Karnak liées à la redécouverte d’un cahier du journal de fouilles
de Georges Legrain (voir encore ci-dessous : communications).
— Mission à Karnak (15-25 septembre 2015) sous la direction de L. Coulon, en collaboration avec Y.
Egels (Ensg/Ign) et E. Laroze (Cnrs Umr 8167), pour une tentative de reconstruction des fouilles
de G. Legrain dans la Cachette à partir des archives Legrain (cahiers, photographies, etc.). Voir à ce
sujet: http://www.sfpt.fr/wp-content/uploads/2016/03/20160317_02_SFPT_résumé-long-colloqueSFPT-
YEgels-ELaroze.pdf)
communications

— «“Nous avons rencontré une sorte de cachette…” L’apport du Journal de fouilles de Georges Legrain
(décembre 1903-avril 1904) » dans le cadre de la journée d’étude organisée par le département des
Antiquités égyptiennes du musée du Louvre:Les cahiers de l’égyptologue. Notes et journaux de Georges
Legrain (1895-1916) (Paris, 9 décembre 2015).
— Communication: «L’offrande des bouquets montés» (7 septembre 2015) dans le cadre la Ptolemäische
Sommerschule (Montpellier, 6-9 septembre 2015).
— «L’offrande des bouquets montés à Edfou et Dendara: remarques préliminaires» (25 août 2015) dans
le cadre du xie congrès international des Égyptologues (Florence, 23-30 août 2015).

Publication

«“Fin de siècle” ou “Belle époque”? Réflexions sur la représentation de l’Égypte tardive chez Gaston
Maspero et Ernest A. Wallis Budge », (à paraître dans les Actes de la ve table ronde de l’atelier Aigyptos:
Le thème du « déclin » dans l’historiographie de l’Égypte et de l’Orient anciens (université Paris IV, 25 juin
2011) Topoi20 •

Nathalie Kayser-Lienhard

ingénieur de recherche Paris-Sorbonne (Paris IV), chercheur associé

responsabilité de la bibliothèque du CreS

— Conservation, restauration et valorisation du fonds de la bibliothèque du centre de Recherches
égyptologiques de la Sorbonne (Cres). Veille scientifique sur les parutions, encadrement des lecteurs.
— Coordination de ses activités de fonctionnement (notamment acquisition d’ouvrages, rétroconversion
du fonds, accueil de stagiaires).
étude et publication de collections inédites

— Le musée Rodin conserve plus de 800 antiquités égyptiennes inédites. Avec le soutien financier
du Service des musées de France, l’étude est conduite dans le cadre d’un partenariat établi entre le
Cres et le musée Rodin. Le catalogue en ligne des objets a été complété cette année par les séries des
vases canopes, des modèles de sculpteurs et des figurines de félins en bronze. Réalisant 100 ans aprèsle souhait de l’artiste lors de sa donation à l’État français en 1916, le catalogue Rodin et l’art égyptien
est accessible librement sur le site www.egypte.musee-rodin.fr.
— Parallèlement à celle de la collection du musée Rodin, étude d’une importante collection privée
(plus de 250 objets égyptiens), totalement inédite et conservée dans la même famille depuis plusieurs
générations. Cette étude permet de suivre l’évolution de la constitution de cette collection, depuis
la deuxième partie du xixe siècle jusqu’à nos jours. En croisant les informations révélées tant par lesarchives de cette collection que par celles de la collection d’antiques provenant d’Égypte réunie par
Auguste Rodin, une base documentaire destinée à reconstituer la circulation des objets provenantd’Égypte de la fin du xixe siècle au début du xxe siècle est en cours de constitution : noms et rôles
des découvreurs, fouilleurs, antiquaires et collectionneurs.
participation à des colloques ou des congrès

— Communication à Douai (Journée d’étude MuséeHub 4, 11juin2015): «Antiquitésprovenant
d’Égypte : découverte du catalogue en ligne «Rodin et l’art égyptien».
— Communication au MuCem de Marseille (ForuMéditerranée, 17-19 mars 2016):
«Un partenariat entre l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV) et le musée Rodin: l’étude et la publication
en ligne des antiquités d’Éypte réunies par Auguste Rodin».
— Communication au Pelizaeus-Museum d’Hildesheim (International Conference on Comparative
Mummies Studies, 7-9 avril 2016) : «Searching mummies in the Rodin museum ».
valorisation de la recherche

— Entretien avec Fanny Lebros paru et mis en ligne le 5janvier 2015 dans Libération: «Une reine
inconnue, un passage souterrain à Gizeh: l’Égypte livre encore ses secrets».
— Entretien avec Anne Bernas pour Rfi, mis en ligne à la « une » pendant la semaine du vendredi
9janvier 2015 : www.rfi.fr/.../20150109-egypte-archeologie-abousir-khentkaous-khant-kaous-iii-reineepouse-
pharaon-histoire/« La tombe de Khentkaous III, une découverte exceptionnelle ».
—Entretien et tournage dans la bibliothèque duCres le 9janvier 2015 pour France 2 sur les techniques
de construction des grandes pyramides de Gizeh (autour des travaux de Michel Michel), diffusé au
journal télévisé de 13 heures le jeudi 22 janvier 2015.
— Article dans Culture et Recherche n° 130 (hiver 2014-2015), p. 96 (en collaboration avec B. Garnier):
«Rodin et l’art égyptien. www.egypte.musee-rodin.fr».

— Conférence au siège de la délégation Cnrs Paris A, le 19 mars 2015: «De main de maître: la collection
d’antiquités égyptiennes d’Auguste Rodin».
— Entretien avec Adeline Colonat paru dans Les Cahiers de Science & Vie n° 155 (juillet 2015): «La
naissance des villes ou l’invention des civilisations»
— Conférence à l’université duMans (association des étudiants d’histoire de l’université duMans) le
1er décembre 2015: «Inédits d’Égypte : le catalogue en ligne «Rodin et l’art égyptien », un partenariat
entre l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV) et le musée Rodin (www.egypte-musee-rodin.fr)».
publications parues en 2015

— Bénédicte Garnier, Nathalie Kayser-Lienhard, « La part du rêve: la collection d’antiquités égyptiennes
d’Auguste Rodin », Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Comptes rendus des séances de l’année 2014
(janvier-mars), p. 299-319
activités annexes

Secrétaire générale de la Société française d’égyptologie (Sfe) •

Françoise Lacombe-Unal

recherches

Transmission du savoir : le dialogue pédagogique
La notion de personne.

cours

Dans le cadre de «Provence-égyptologie » au musée de la Vieille-Charité, Marseille:

— cours de langue égyptienne: Moyen égyptien, Néo-égyptien,
— traduction de textes: Le paysan éloquent ; Le papyrus Westcar ; Horus et Seth.
conférence

— Justice et vérité, ordre et équité : Maât, fondement de la civilisation égyptienne, Provence-égyptologie,
Marseille, 30 mars 2016
séminaire

— « La conception égyptienne de l’être humain» (2e partie), Provence-égyptologie, Marseille, 21 mai
2016•
Marie Millet

archéologue au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, chercheur associé

monographies en préparation

— Installations antérieures au Nouvel Empire au sud-est du lac Sacré au temple d’Amon de Karnak.
— Le Nouvel Empire au sud-est du lac Sacré du temple d’Amon de Karnak, avec Élise Allaoua, Marie-
Delphine Martellière et Aurélia Masson.
— Mouweis, une ville de l’empire de Méroé
— Contribution à The Nubian Cemeteries at Hierakonpolis: Exploring cultural identity in Middle
Kingdom Egypt, ed. Renee Friedman
recherches personnelles

— L’urbanisme et l’urbanisation en Égypte de l’Ancien Empire à la fin du Nouvel Empire et au
Soudan durant l’empire de Méroé: étude de l’architecture en brique crue, de la stratigraphie et des
mouvements du Nil.

— La place du temple et de son économie dans la ville en lien avec l’étude des zones de production,
du Moyen Empire au Nouvel Empire et durant l’empire de Méroé.
— La culture matérielle de la fin de l’Ancien Empire à la fin du Nouvel Empire, notamment par l’étude
de la céramique et des scellements.
— Les contacts et les échanges, essentiellement à travers l’étude de la céramique.
— Travail sur la collection du Dr. Lortet provenant de Karnak et conservée au musée des Confluences
de Lyon •
Frédéric Payraudeau

égyptologue, maître de conférences à l’université Paris IV, chercheur associé

recherche

— L’essentiel des recherches a porté sur l’histoire politique et sociale de l’Égypte des époques tardives.
La rédaction de l’ouvrage de synthèse sur l’Égypte au premier millénaire av. J.-C., destiné à la collection
Nouvelle Clio des Puf, a été terminée. Les relectures sont en cours et la parution est prévue pour
la fin de l’année 2017. Cette synthèse forme le mémoire principal d’un dossier d’habilitation à diriger
les recherches.
— On a continué l’étude des inscriptions de la Troisième Période intermédiaire à Karnak. Un fragment
de statue de Nesptah, père du célèbre Montouemhat, a été étudié. Ajouté à d’autres fragments
enregistrés à Karnak-Nord dans les années 1970, il fera l’objet d’une publication dans un volume de
Mélanges à paraître.
— L’étude d’un ensemble funéraire de la xxiie dynastie appartenant à Nespaoutytaouy et conservé au
musée duCaire a été menée à bien. Le cercueil et le cartonnage se distinguent de la production courante
de cette époque par l’utilisation de scènes tirées du Livre du Jouret du Livre de la Nuit, réservés au roi
au Nouvel Empire. L’étude a fait l’objet d’une communication à la Société française d’égyptologie en
juin 2016 et sera publiée dans le Bulletinde cette société.
travaux de terrain

— Fr. Payraudeau a participé en mai 2016 aux travaux de la mission française des fouilles de Tanis,
dirigée par François Leclère (centre Wladimir-Golénischeff-Ephe), comme directeur-assistant chargé
des études épigraphiques. Avec l’assistance de R. Meffre, on a procédé à la couverture photographique
complète des blocs des tombes privées de la xxie dynastie, de manière à procéder à leur publication,
dont la remise du manuscrit est prévue pour fin 2017. Fr. Payraudeau a supervisé le relevé paléographique
de la tombe d’Osorkon II, effectué par J.-G. Olette-Pelletier.
— Fr. Payraudeau a participé en février 2016 aux travaux de la mission de l’Ifao aux chapelles osiriennes
de Karnak, procédant à l’enregistrement et l’étude du matériel archéologique concernant le secteur
des chapelles d’Osiris Ounnéfer Neb-djéfaou et d’Osiris-Ptah Neb-ânkh. L’étude historique de cette
dernière est largement avancée.
enseignement et diffusion

— Fr. Payraudeau a enseigné en 2015-2016 à l’université de Paris IV-Sorbonne en tant que maître de
conférences, attaché à l’Ufr d’Histoire de l’art et d’archéologie : cours d’introduction à l’archéologie
égyptienne en licence 1 ; cours et travaux dirigés sur le Nouvel Empire en Licence 2 ; cours magistralet sur l’Égypte du premier millénaire en licence 3 ; séminaire de master 1 consacré au mouvement
archaïsant des époques tardives.
— Fr. Payraudeau a été responsable scientifique des numéros 80 et 81 de la revue Égypte, Afrique &
Orient, consacrés à la Troisième Période intermédiaire. Le premier numéro était consacré à l’histoire et
à la société, le second à l’art et à l’archéologie de cette époque mal connue du grand public. Les deux
numéros rassemblent 11 articles rédigés par des spécialistes internationaux de cette époque.

publications

— «The Chapel of Osiris-Nebdjet in North-Karnak : An Epigraphic Survey», Cahiers de Karnak15,
2015, p. 215-235.
— «La situation politique de Tanis sous la xxve dynastie », dans P. Kousoulis, N. Lazaridis (éd.),
Proceedings of the Tenth International Congress of Egyptologists, University of the Aegean, Rhodes, 22-29
May 2008, OLA 241, Louvain, 2015, p. 849-860.

— Avec L. Coulon, «Une princesse saïte à Thèbes sous la xxve dynastie?», Revue d’Égyptologie 66,
2015, p. 21-31.
— «Nouveaux documents relatifs aux pontifes thébains provenant de la Cachette de Karnak », dans
L. Coulon (éd.), La Cachette de Karnak. Nouvelles perspectives sur les découvertes de G. Legrain, BdE
161, 2016, p. 351-363.
— «Une brève histoire de la Troisième Période intermédiaire: introduction et problématique», Égypte,
Afrique & Orient 80, avril 2016, p. 5-12.
— «Les dynasties libyennes en Égypte : des apanages aux principautés», Égypte, Afrique & Orient80,
avril 2016, p. 21-30.
— «Anthroponymie et histoire sociale à la Troisième Période intermédiaire», dans Å.Engsheden& Y.
Gourdon (éd.), Études d’onomastique ég yptienne. Méthodologie et nouvelles approches, Raph 38, Le Caire,
2016, p. 253-270.
— «Trois scènes du Livre du Jour et du Livre de la Nuitsur un ensemble funéraire de la xxiie dynastie:
contribution à l’étude de la diffusion des textes funéraires royaux aux particuliers», Bulletin de la
Société française d’égyptologie, 2016, à paraître.
— avec R. Meffre, «Varia tanitica I. Monuments royaux», Bifao 116, à paraître •
Olivier Perdu

égyptologue, ingénieur de recherche attaché à la chaire

recherche

histoire de l’Égypte tardive

— Une nouvelle statue du précepteur des enfants royaux Ânkhefensekhmet, découverte dans une
collection privée, est à l’origine d’une série de trouvailles d’ordre toponymique et historique. Ses
inscriptions, en livrant des informations décisives sur une localité du Delta occidental nommée Permanou,
ont permis de revenir sur l’identification de Kôm Firîn avec Paprémis et, au-delà, de mieux
cerner le problème de l’implantation des Libou à la fin de la période libyenne.
production artistique d’époque tardive

— Le colloque organisé par la chaire en janvier 2016 a donné l’occasion de faire le point sur l’archaïsme
en vogue aux époques tardives. Préciser la période durant laquelle cette mode a eu cours, les domaines
qu’elle a concernés et la façon dont elle s’est manifestée a conduit à en proposer une nouvelle lecture.
— Inscriptions privées. L’enquête sur le courant antiquisant s’est prolongée par un réexamen des particularités
apparues à cette occasion dans les textes privés. Leur inventaire a donné l’opportunité de
déterminer leur nature et la façon dont l’archaïsme s’est inspiré des textes des hautes époques. L’intérêt
s’est aussi bien porté sur le contenu des inscriptions, que sur leur présentation et leurs choix graphiques.
autres activités

— Vice-présidence de la société françaised’Égyptologie.
— Direction de la Revue d’Égyptologie.
— Membre du comité d’édition du Journal of Egyptian Archaeology.
— Collaboration à la base de données relative au matériel de la nécropole d’Abousir el-Melek, projet
dont la coordination est assurée par Raphaële Meffre

au Collège de France

— Responsable des archives du cabinet d’égyptologie
— Coorganisateur (avec Hanane Gaber et Nicolas Grimal) du colloque intitulé «Imitations, copies et
faux des rives du Nil à Rome », qui s’est tenu à Paris les 15 et 16 janvier 2016, au Collège de France et
à l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
enseignement

— Encadrementd’étudiants préparant une thèse: Giorgia Cafici (université de Pise) et Marine Libert
(université catholique de Louvain).
— Série de cours, consacrés aux statues de Pétaménophis, propriétaire de la tombe thébaine 33, à
l’institut Khéops début 2016.
publications

parues

— « La statuaire privée d’Athribis aux périodes tardives: Un nouveau témoignage et quelques ajouts»,
dans Ph. Collombert et al. (éd.), Aere perennius: Mélanges ég yptologiques en l’honneur de Pascal Vernus
(Ola 242), p. 531-552.
— « Les statues thébaines d’époque tardive de la collection Omar Pacha », dans L. Coulon (éd.), La
Cachette de Karnak: Nouvelles perspectives sur les découvertes de Georges Legrain (BdE 161), p. 465-483.
— « Les rois kouchites et Memphis», Égypte Afrique & Orient 81, p. 21-30.
— «Statuette d’Isis salvatrice », dans A. Quertinmont (dir.), Dieux, génies et démons en Égypte ancienne:
À la rencontre d’Osiris, Anubis, Isis, Hathor, Rê et les autres, catalogue d’une exposition à Morlanwelz,
21 mai-20 novembre 2016, p. 168-169.
sous presse

— «Un témoignage inédit sur un grand dignitaire saïte: le précepteur Horirâa », à paraître dans le
prochain volume de la Revue d’Égyptologie.
— «Une épouse divine à Héracléopolis : suite », en cours de parution dans les actes du colloque tenu
à Münster en juin 2015.
— « Les origines du précepteur royal Ânkhefensekhmet, le nom ancien de Kôm Firîn et le fief Libou
dans l’Ouest du Delta », en cours de parution dans un volume d’hommages.
— « La tendance archaïsante en Égypte aux époques tardives : art de la copie ou de l’imitation?», en
cours de parution dans les actes du colloque tenu à Paris en janvier 2016.
communications et conférences

— «La “tête verte” de Berlin: Retour sur un chef-d’oeuvre de l’Égypte tardive», association des Amis
du musée Champollion, Figeac, 2 octobre 2015.
— «Un haut dignitaire saïte à Karnak: À propos d’une statue d’Horirâa découverte par Georges
Legrain », journée d’étude « Les cahiers de l’égyptologue : notes et journaux de Georges Legrain », école
du Louvre-musée du Louvre, Paris, 9 décembre 2015.
— « La tendance archaïsante en Égypte aux époques tardives: l’art de la copie ou de l’imitation?»
Colloque «Imitations, copies et faux des rives du Nil à Rome», Académie des inscriptions et belles-
lettres, Paris, 15 janvier 2016 •

Elsa Rickal
égyptologue, chercheur associé, responsable de la bibliothèque d’Égyptologie du département des
Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, puis de celle du Collège de France

travaux scientifiques

—Publications sur les stèles et les monuments du Nouvel Empire différées du fait du nouveau posteoccupé à la bibliothèque d’Égyptologie.
enseignement

— Cours d’égyptien hiéroglyphique, 2e année, École du Louvre, Paris.
— Cours d’égyptien hiéroglyphique, 1re et 2e années, Elcoa, Institut catholique de Paris.
—Direction du séminaire de recherche et des mémoires du master I «Muséologie, muséographie et
archéologie égyptienne», 1re année de muséologie, 2e cycle, École du Louvre, Paris •