Civilisation pharaonique : archéologie, philologie et histoire
Collège de France
année
rapport d’activité
2016-2017
Nicolas Grimal, membre de l’Institut
(Académie des inscriptions et belles-lettres), professeur
cours Le calame et la pierre.
Essai d’histoire critique de la littérature
égyptienne antique suite
Sans que l’on puisse pour autant les qualifier de littéraires, les premiers documents inscrits,
comme nous l’avons vu précédemment, ont pour objet d’identifier une personne ou un bien. C’est
le biais que nous avons choisi pour aborder le passage de l’énumération aux formes construites, de la
forme « faible » à une élaboration qui dépasse la seule utilité 1. Nous en avons suivi la naissance l’an
dernier, jusqu’à voir s’esquisser une première forme littéraire, celle qui donne accès à la survie éternelle
à travers la pérennisation du nom et de l’indispensable offrande. Les conditions irréductibles de son
efficacité sont au nombre de trois : la représentation directe, l’énoncé du nom et des titres restituant
l’identité sociale du bénéficiaire et, enfin, la description de l’offrande.
Cette trilogie incontournable s’exprime de façon quasi pictogrammatique dans les premiers
temps. On peut penser, entre autres, aux panneaux de bois de Hezirê conservés au Caire 2
:
une mise en page très réfléchie organise nom et titres au-dessus du personnage debout, qui fait face
à l’énumération de l’offrande. Le procédé se systématise, jusqu’à atteindre la forme canonique des
«pancartes » qui ornent l’entrée de la chapelle. La minutie de la représentation s’accompagne d’un
développement, sous forme de texte l’énumérant, lui-même complété par un tableau récapitulant
offrandes et quantités 3.
Ces « pancartes » constituent l’élément central dominant la « stèle fausse-porte», censée
donner accès au lieu de repos du défunt, tout en étant visible pour les visiteurs ; sur le linteau et les
jambages sont développés les mêmes éléments, à une nuance près 4: la formule d’offrande, qui prend
la forme du proscynème du virement de l’offrande royale à la divinité de la nécropole pour le bénéfice
du défunt, se développe de plus en plus. Mais ce dispositif ne prend réellement sens que si l’attention
des visiteurs est suffisamment retenue pour qu’ils prononcent les termes de l’offrande et le nom du
destinataire, de façon à en assurer la réalisation.
C’est ainsi que se développent des formules destinées à garantir cette captatio beneuolentiae.
Un petit monument, conservé au Caire, illustre bien cette évolution ; il s’agit d’une grande dalle verticale
en calcaire, d’environ 1,57 m, qui constituait la paroi communiquant avec le serdab de la tombe
de Kahersetef, un dignitaire de la Ve dynastie, enterré à Saqqara 5. Une fois encore, la « mise en page»
est primordiale. Le quart supérieur représente un bassin d’offrande, dont la partie centrale, évidée,
permet au mort de voir ce qui se passe dans la chapelle ; le quart immédiatement inférieur montre le
défunt et son épouse, attablés devant les offrandes ; les trois registres inférieurs figurent une longue
théorie de membres de la famille et de porteurs d’offrandes. Chaque registre est accompagné de textes
indiquant nature de l’offrande et identité des participants. Le sommet du bassin porte l’inscription
suivante: «Toutes personnes qui verraient ceci, qu’elles prient le dieu pour moi dans ceci»6.
1 Pascal Vernus, « Deux métaphores trahissant une élaboration littéraire», Philippika 41, 2013, p.229–240 ; id., « « Littérature »,
« littéraire » et supports d’écriture. Contribution à une théorie de la littérature dans l’Égypte pharaonique, Edal 2, 2012, p.20–145.
2 Cgc 1430, en bois d’acacia. Découverts en 1866 dans le mastaba « A3 » de Mariette à Saqqara, ils datent du règne de Djoser
(iiie dynastie, début du 26e siècle av. J.-C.
3 Par exemple Louvre E 15591 : la stèle en calcaire peint de Nefertiabet, princesse du règne de Chéops (ive dynastie, milieu du 25e siècle
av. J.-C.), provenant de sa tombe (G1225) dans le cimetière occidental de Gîza.
4 Par exemple Louvre C 161-162-163 : fausse porte de Iouou, provenant probablement d’Abydos et datant de la fin de la vie dynastie
(fin du 22e siècle av. J.-C). Voir Christiane Ziegler, Catalogue des stèles, peintures et reliefs ég yptiens de l’Ancien Empire et de la Première
Période Intermédiaire, 1990, p. 58-64.
5 Cgc 1556 = Ludwig Borchardt, Denkmäler des alten Reiches (außer den Statuen), Teil ii, Bl. 66 et p. 35, 1964.
6 Trad. Jean Sainte Fare Garnot, L’appel aux vivants dans les textes funéraires égyptiens, des origines à la fin de l’Ancien Empire, Raph 9,
Le Caire, 1938, p. 2. Voir désormais la thèse de Steven B. Shubert, Those who (still) live on Earth: A Study of the Ancient Egyptian
Appeal to the Living Texts, University of Toronto, 2007.
L’implication du visiteur repose sur la réciprocité, le moment venu, envers lui-même: «Il sera des
aimés d’Anubis, celui qui entrera dans ce lieu et adorera pour < moi > le dieu qui s’y trouve: il sera
fait de même pour lui et ses biens. Mais pour quiconque se comporterait mal envers ce lieu, qui
ferait des dégradations en ce lieu ou qui y effacerait les inscriptions, il en serait assurément tenu pour
responsable par le grand dieu, le maître des jugements dans le lieu où sont prononcés les jugements.
Mais pour quiconque souhaite un jour pour lui-même une tombe, avec ses propres biens, s’il respecte
la propriété de celui qui est passé à son ka, le grand dieu le mettra au nombre de ses favoris, une fois
qu’il sera passé à son ka à un âge [très avancé]. 1» Mais, malheur au sacrilège: «Quiconque — homme
ou femme — entrera dans ce tombeau sans être en état de pureté, je lui tordrai le cou comme on le
fait aux oiseaux ! Car je suis un esprit efficace et paré à tout : je connais toutes les formules magiques
secrètes de la Résidence. 2»
L’invocation de la solidarité entre vivants et morts comme condition nécessaire à l’équilibre
du monde s’augmente rapidement de l’évocation de la vie et de la carrière du défunt, du moins des
actes dont celui-ci peut tirer argument pour assurer sa survie. Ces textes, que l’on range généralement
parmi les autobiographies, sont, en fait, à mi-chemin de celles-ci et d’une littérature sapientiale, que
la tradition fait remonter à l’Ancien Empire, même si aucune source ne nous est parvenue dans une
version datable de l’époque. S’y mêlent ainsi récits historiques et considérations éthiques.
On a étudié et traduit certaines des principales inscriptions funéraires privées de l’Ancien
Empire et de la Première période intermédiaire, en mettant en évidence leur aspect littéraire, plus
exactement, ce qui relève du style « autobiographique» proprement dit — le discours à la première
personne —, mais aussi les éléments qui, par comparaison avec les textes sapientiaux et funéraires
postérieurs ou contemporains, permettent de dessiner les contours du paysage littéraire de l’Ancien
Empire. On s’est ainsi plus particulièrement intéressé à l’autobiographie du nomarque Henqou de
Deir el-Gebrâwi3, dont on a mis en évidence les caractéristiques littéraires et rhétoriques 4.
On a également étudié dans son intégralité l’autobiographie du nomarque Ankhtifi, dontle rôle politique et militaire a été déterminant pour la Haute Égypte lors de la Première période intermédiaire
5. À travers la construction même de l’oeuvre et sa répartition dans la tombe, on a pu suivre
le développement d’une rhétorique qui emprunte beaucoup à la phraséologie royale, tant littéraire
que figurée. L’espace réduit de ce rapport ne permet pas de développer plus avant ces aspects, qui le
seront dans la version écrite finale du cours. Je me bornerai ici à deux courts exemples:
«Le prince et comte, chancelier du roi de Basse-Égypte, Ami unique, prêtre-lecteur,
responsable des éclaireurs, responsable des régions montagneuses, le grand chef des nomes d’Edfou
et d’Hiérakonpolis, Antkhtifi dit:
Horus m’a amené dans le nome d’Edfou pour la vie, la santé et la prospérité de celui-ci,
pour le refonder, — ce que j’ai fait, car c’est bien parce qu’il voulait le refonder qu’il m’y a amené.
J’ai trouvé la demeure de Khouou 6 inondée comme les marécages, abandonnée par celui qui en avait
la charge, aux mains d’un rebelle, sous la loi d’un misérable! Je fis qu’un homme embrasse l’assassin
de son père, l’assassin de son frère, de façon à rétablir l’ordre dans le nome du Trône d’Horus 7. Ce
fut un jour heureux celui où je vis ce nome prospère! Plus jamais le feu de la discorde n’y régnera,
maintenant qu’a cessé le mal, que détestent les hommes.
J’étais l’avant-garde des hommes et l’arrière-garde des hommes,
Celui qui trouvait la solution quand on en manquait,
1 Appel aux vivants d’Inti, dans son tombeau de Deshasheh (vie dynastie) : Nicole Kloth, Die (auto-) biographischen Inschriften
des ägyptischen Alten Reiches : Untersuchungen zu Phraseologie und Entwicklung, Bsak 8, 2002, p. 6 sq.
2 Ibi, dans son tombeau de Deir el-Gebrawi : Nicole Kloth, o.c., p. 5.
3 Norman de Garis Davies, The Rock Tombs of Deir el Gebrâwi, Part ii -Tomb of Zau and tombs of the northern group, 1902 ; Wolfgang
Schenkel, Memphis - Herakleopolis - Theben, 1965, p. 41-44 ; Bernard Mathieu, « Chacals et milans, pâturages et marécages,
ou le monde selon Henqou », dans Apprivoiser le sauvage / Taming the Wild, cEnim 15, 2015, p. 263274.
4 Voir en ce sens, Elmar Edel, « Untersuchungen zur Phraseologie der ägyptischen Inschriften des Alten Reiches », Mdaik,13, 1944,
p. 31.
5 Jacques Vandier, Mo’Alla. La tombe d’Ankhtifi et la tombe de Sébekhotep, BiEt, 18, 1950.
6 Son prédécesseur.
7 Edfou.
Celui qui conduisait le pays par ses plans avisés,
La parole haute et le coeur ferme,
Le jour d’unir les trois nomes.
Je suis le champion sans pareil,
Qui prit la parole quand tous se taisaient,
Le jour où la crainte régnait et la Haute-Égypte était silencieuse.
Et quiconque sur qui j’ai étendu la main, il ne lui est rien arrivé, car mon coeur est scellé
et mes avis excellents. Mais tout insensé, tout misérable qui s’est dressé contre moi, je lui ai rendu
plus qu’il n’avait donné! «Malheur!» dira-t-on de celui que j’accuse. Sa coque prendra l’eau comme
(celle d’) un bateau. Car je suis un champion sans égal! »
«Je suis un riche possesseur de richesses; je suis un Hâpy, un maître de bétail, uneSekhat-Hor, un maître de chèvres, un Népri, un maître du blé de Haute-Égypte, une Taït, un maître
des vêtements. Je dis tout cela parce que c’est vrai : ce ne sont pas des propos de nécropole ! J’ai protégé
le pauvre contre le puissant et j’ai écouté la parole de la veuve. »
Toujours à travers la lecture et le commentaire de textes, on a décrit le second volet de l’autobiographie,
celui qui conduit au récit historique proprement dit. Cette partie s’est essentiellement appuyée sur
l’étude exhaustive du texte de l’autobiographie d’Ouni, aujourd’hui conservé au Musée du Caire1 et
provenant de sa tombe abydénienne. Le témoignage de ce haut fonctionnaire de la vie dynastie a fait
l’objet de nombreuses études2. Au-delà de l’établissement, de la traduction et de l’étude du texte et de
ses résonances historiques et littéraires, on a également mis l’accent sur sa « mise en page » à l’intérieur
de la tombe 3, et sur sa postérité littéraire, en étudiant la statue de Ouahibrê, chef des prêtres de Neith
à Saïs, en naophore 4.
Le reste du cours a été consacré aux textes funéraires, — à commencer par ceux des
pyramides, dont on a exposé l’historique de la découverte, dans le dernier quart du xixe siècle, et
décrit les études qui en ont été faites, à la fois sous forme monographique et synoptique 5. On s’est
essentiellement attaché à la pyramide d’Ounas, premier ensemble connu de ces textes.
L’étude s’est déroulée en suivant leur double sens de lecture dans les appartements funéraires
: celui de la mise au tombeau et de l’accès au monde infernal, puis, à rebours, le cheminement
du mort dans les ténèbres jusqu’à son émergence au milieu des étoiles circumpolaires et son accès à
la barque divine. Cette démarche contextuelle a permis de mettre en évidence les points forts de la
géographie funéraire. Sorti de la Douat et devenu un Osiris, le défunt revit comme celui-ci, prototype
par excellence de l’immortalité, jusqu’à atteindre les portes du ciel, par lesquelles, devenu Horus, il
s’envolera:
«Cet Ounas que voici vient à toi, Nout,
Cet Ounas que voici vient à toi, Nout,
Il a laissé son père sur la terre,
Il a laissé Horus derrière lui,
Des ailes de faucon lui ont poussé,
Parées des plumes du gerfaut.
C’est son ba qui l’a emmené,
Sa magie qui l’a paré.
1 Ludwig Borchardt, Cgc Denkmäler des alten Reiches (außer den Statuen), Teil I, 1937, p. 115 sq.,Bl. 29-30.
2 Parmi les plus récentes : Alessandro Rocatti, Littérature historique, Lapo, 1982, p. 187-197 ; Patrizia Piacentini, L’autobiografia di Uni,
principe e governatore del’Alto Egitto,Monografie di Seap, series minor, 1990 ; Nigel C. Strudwick, Texts from the Pyramid Age, Atlanta,
2005 ; Nicole Kloth, o.c.
3 Voir Janet Richards, « Text and Context in late Old Kingdom Egypt: The Archaeology and Historiography of Weni the Elder », Jarce
39, 2002, p. 93-94.
4 Cgc 672, xxvie dynastie : Ludwig Borchardt, Statuen und Statuetten von Königen und Privatleuten im Museum von Kairo, Teil 3,
Cgc 654-950, 1930, p. 18-20, Taf. 122 ; Ramadan El-Sayed, Documents relatifs à Saïs et ses divinités, BiEt 69, 1975, p. 90-91 et pl. x-xi ;
5 James Paul Allen, A New Concordance of the Pyramid Texts, Brown 2013, 6 vol. ; Harold M. Hays, The Organization of the Pyramid
Texts, Brill, 2012.
Ouvre-lui ta place parmi les étoiles du ciel.
Tu es l’étoile unique
L’épaule de Hou.
Porte ton regard sur la tête d’Osiris
Lorsqu’il gouverne les esprits
Pendant que toi, tu te tiens au loin:
Tu n’es pas l’un d’eux
Tu ne seras jamais l’un d’eux.1
»
«Retire-toi, phallus de Bebon! [Ouvrez-vous, portes du ciel!
Vous, portes fermées, ouvrez un chemin pour moi]
Au-dessus de la chaleur du feu
Et sous le lieu où puisent les dieux.
Horus se glisse — deux fois — Ounas se glisse
Au-dessus de la chaleur du feu
Et sous le lieu où puisent les dieux.
Ils font un chemin à Ounas,
De sorte qu’Ounas y passe.
Ounas est Horus!2»
La fin du cours a été consacrée à l’étude des textes des Sarcophages, premiers ensembles destinés, eux,
aux particuliers. Après avoir fait rapidement l’historique de leur découverte et fourni une bibliographie
générale, on s’est attaché à l’histoire de leur développement, évoquant quelques monuments précurseurs
de la vie dynastie, puis détaillant les premiers ensembles connus.
La rédaction des premières collections des textes des Sarcophages s’explique par la rencontre,
vers l’époque de la réunification de l’Égypte, sousNb-hpt-R. Mentuhotep, des prétentions thébaines et
de la tradition memphite 3, et non par la transmission et le développement des textes religieux dans la
région memphite, qui auraient poursuivi la tradition des Textes des Pyramides. Les gloses insérées dans
quelques-uns des paragraphes des textes des Sarcophages, en effet, sont inspirées de l’esprit méthodique
du début de la xiie dynastie. Toutefois, la pyramide du roi Aba à Saqqara, datant de la viiie dynastie,
présente le prototype de quelques-uns des textes des Sarcophages 4
. De même, des formules tirées des
Textes des Pyramides se retrouvent, par exemple, sur les doubles sarcophages extérieurs d’El-Bersheh
et de Meir, ou, comme chez Harhotep, dans la nécropole thébaine, ou chez Neha, à El-Qattah, sur
les murs du caveau de la tombe. Les souverains et leur famille tendent à combiner les deux sources:
l’épouse de Montouhotep, la reine Neferou, associe Textes des Pyramideset textes des Sarcophages dans
sa tombe à Thèbes. Il ne semble pas, dans l’état actuel de nos connaissances, qu’il y ait eu des règles
ou des tendances nettes: l’idée était sans doute d’accumuler tout ce qui pouvait être utile à la survie.
Certains textes, enfin, inscrits sur papyrus, dateraient de la fin de l’Ancien Empire 5. Ces
papyrus, de provenance inconnue, devaient servir de modèles aux scribes et peintres chargés de les
reproduire sur les sarcophages.
Cette forme de littérature funéraire est essentiellement concentrée sur la première moitié
du 2e millénaire av. J.-C., mais se poursuit, parallèlement aux livres des Morts qui en seront issus,
jusqu’aux derniers temps de la civilisation pharaonique 6. Son ère géographique est, par excellence, laMoyenne Égypte, et, en particulier, El-Bersheh, la nécropole d’Hermopolis, grand centre d’élaboration
1 TPyr 244-245.
2 TPyr 313.
3 Wolgang Schenkel, « Repères chronologiques de l’histoire rédactionnelle des Coffin Texts », in Göttinger Totenbuchstudien. Beiträge
zum 17. Kapitel, 1975, (pp. 27–36).
4 Gustave Jéquier, Pyramide d’Aba, col. 750 sq. (= sp. 216), col. 590 sq. (= sp. 397), col. 630 sq. (= sp. 148 et 312) ; James P. Allen,
Middle Kingdom Copies of Pyramid Texts, Oip 132, 2006.
5 Trois papyrus Gardiner (un est au British Museum, un autre à Chicago, le 3e au Louvre), et le pBerlin 10482.
6 Coleen Manassa, The Late Egyptian Underworld : Sarcophagi and Related Texts from the Nectanebid Period, Äat72, 2007.
théologique. 200 chapitres, inconnus par ailleurs, en proviennent, tandis que 100 autres proviennentd’Assiout, toujours en Moyenne Égypte. Mais, surtout, ces deux centres fournissent des ensembles
inconnus ailleurs, mais qui seront à l’origine d’une partie du corpus du Livre des Morts: le Livre des
Deux Chemins (sur le fond des sarcophages), la Campagne des Félicités (sur le devant), et la Reconstitution
de la famille, pour suivre la classification de Paul Barguet 1.
Comme pour les Textes des Pyramides, on a présenté une étude de quelques sarcophages
en analysant leurs textes en fonction de leur position par rapport au mort. Après avoir rapidement
décrit l’un des exemples connus les plus anciens, le sarcophage anonyme d’une femme de Siout 2, et
étudié l’un des exemplaires les mieux conservés 3, on s’est attaché à l’étude du Livre des Deux Chemins,
ancêtre, en quelque sorte, du Livre des Morts, qui en reprendra, d’ailleurs des éléments.
Il s’agit donc d’un développement particulier des Textes des Sarcophages qui, jusqu’à présent,
n’est connu que par des versions provenant d’El-Bersheh. Le nom de Livre des Deux Cheminsa été
donné à cet ensemble par H. Schack-Schakenburg qui s›y intéressa le premier, au début du xxe siècle.
Il l’a choisi pour rendre compte de l’originalité de ce recueil, unique en son genre, du moins jusqu’àl’apparition des livres funéraires royaux du Nouvel Empire. Pour la première fois, en effet, les Égyptiens
ont donné dans un livre funéraire une description géographique du monde des morts. Cette première
cosmographie se matérialise par une sorte de carte dessinée et commentée sur le fond de certains sarcophages.
Deux chemins enserrent un espace et sont eux-mêmes parfois entourés d’un bandeau que
l’on a interprété comme une représentation de l’océan primordial, le Nou(n). L’un de ces chemins est
une voie navigable, l’autre une route de terre •
1 Les Textes des sarcophages égyptiens du Moyen Empire, Lapo, 1986, p. 19-20.
2 Günther Roeder, « Ein namenloser Frauensarg des mittleren Reichs um 2000 v. Chr. aus Siut (Oberägypten) im Städtischen
Museum zu Bremen », Schriften der Bremer Wissenschaftlichen Gesellschaft, Reihe D: Abhandlungen Und Vorträge Jahrg. 3, Hft. 4, 1929,
Tf. 4-5.
3 Le sarcophage de Goua, (Br.Mus. Ea30840 - Bois — 224, 9 cm), datant du Moyen Empire et provenant d’El-Bersheh.
séminaire les Annales
de Thoutmosis III suite
On a poursuivi l’étude des dotations au temple effectuées par Thoutmosis III à partir du produit
de ses campagnes militaires. La col. 8 poursuit l’énumération des biens rapportés d’Asie « de l’an 23
jusqu’à ce que ce décret soit gravé sur ce temple (... m ..t-zp 23 nfryt r smn.t(w) w. pn .r .wt-n.r pn) » :
[.ryt 1 m ..w n] .m. M.w
.ryt 2 m ..w n ..hy
.ryt 1 m ..w n K.
dm. .ryt 4
r s.r .rtt-.ry r mhr nw ..m
m .rt-hrw nt r. nb
r rd.t m.. n .t.. 9 [.mn
.w r]d..n n.f .m.. dm. 3 m R.nw .rt
.n.wgs rn n w.
ynw.m rn n ky
Hnkr rn n ky
.tr m b.k n .rt ..t-zp
r .tp n.r n .t[..].mn
10 […] nbw
m .. nwb .sbd mfk.t
.w .rp.n n.f .m.. nwb .. .sbd mfk.t b.. km
.smn .mt d.ty s.w .smr ... wrt
r .rt mnw nb n .t.. .mn n 11 [...]
« [1 vache laitière du cheptel de] Haute et Basse Égypte,
2 vaches laitières du cheptel du Djahy,
une vache laitière du cheptel de Koush,
— total: 4 vaches laitières,
pour traire leur lait dans un pot à lait d’électrum,
chaque jour,
pour en faire offrande à mon père 9 [Amon].
Ma Majesté lui a [don]né 3 cités du Retenou supérieur:
Nougès est le nom de l’une,
Yenoam, celui d’une autre,
Heneker, celui de la troisième,
(pour qu’)elle payent l’impôt annuel
pour les offrandes de mon père Amon.
10 […] tous [produits précieux (?)],
argent, or, lapis-lazuli, turquoise.
Ma Majesté lui a consacré de l’or, de l’argent, du lapis-lazuli,
de la turquoise, du cuivre noir, du bronze, du cuivre, du plomb,
de la céruse, de l’émeri en très grande quantité,
pour faire tous les monuments de mon père Amon de 11 […]
On a rouvert le dossier des cités conquises lors de la grande campagne de l’an 231, et plus particulièrement,
naturellement, celui de ces trois cités (Annales I 98), passées dans le giron d’Amon thébain,
même si ce ne fut que pour un temps, en tout cas au moins jusqu’au règne d’Amenhotep III, Séthi Ier
ayant dû les (re)conquérir plus tard 2. L’énumération des produits précieux, pierres et métaux, a été
mise en parallèle avec la longue liste des produits du Retenou donnée en Annalesv 34-36.
11 [...].w s.pr.n n.f .m.. .drw m rw
r m. h(.t)-r-mw
r .tp-n.r n r. nb
.s. rd..n n.f .m.. r .d 2 m .rt-hrw nt r. nb
m .tr mn n.. n .t.. .mn
12 […] m t .bnw ..
.w w..n .m.. q.b .tp-n.r pn
m t. .bn ..
m-.t ..t .m.. .r dr R.nw
m w.yt tpt nt n.t
r .rt .st m .wt ..t Mn-.pr-R. .. mnw
11 « […] Ma Majesté a créé pour lui des enclos à oies
pour remplir les volières
destinées à l’offrande divine quotidienne.
Et Ma Majesté lui fournit deux oies grasses chaque jour,
comme redevance durable éternellement
à mon père Amon.
12 […] consistant en 1000 pains variés.
Puis, Ma Majesté
ordonna de doubler cette offrande
de 1000 pains variés,
après que Ma Majesté fut revenue d’avoir défait
le Retenou,
dans la première campagne victorieuse,
pour faire le nécessaire dans le grand château « Menkheperrêbrille-
par-ses-monuments ». »
1 Évoquée à la col. 12, infra.
2 Walter Wreszinski, Atlas zur altaeg yptische Kulturgeschichte, (1923-1935 (1988)) : ii, Tafel 36 (mur nord de la salle hypostyle de Karnak).
On a replacé la création de ces volières dans l’enceinte d’Amon-Rê à Karnak, comparant les installations
antérieures aux édifices de Psamout, repérées de longue date au sud du lac Sacré, au dispositif
évoqué par les Annales et la stèle de restauration de Séthi II 1. La représentation contenue dans la
tombe de Pahemneter est probablement assez conforme à ce que devait être l’ensemble du dispositif
sous Thoutmosis III, même si cette tombe est contemporaine de Ramsès III 2
. Le système de volière
évoqué (h(.t)-r-mw)3 et son inclusion dans un ensemble de magasins n’est pas sans parallèles connus:
de la chapelle de Kagemni 4 à la stèle de Florence 5412 5 en passant par le temple d’Amenhotep, fils
de Hapou 6.
Reste la question de savoir si ces oies étaient gavées ou simplement engraissées. Bien que
des scènes de gavage soient attestées, notamment par les mastabas d’Ancien Empire 7, le texte des
Annales est clair : ces oies sont « grasses », non pour avoir été gavées (s.d), mais pour avoir été nourries
(.d), comme le montrent les représentations, à volonté.
La date de création de ces volières n’est pas claire : la suite du texte évoquant le doublement
des offrandes de pain au retour de la campagne de l’an 23, « pour faire le nécessaire dans le grand château
« Menkheperrê-brille-par-ses-monuments » laisse supposer que le dispositif a été mis en place avant —
ou, à tout le moins restauré — pour servir également l’ensemble de l’Akhmenou, dont la conception et,
probablement, le début de la construction remontent donc au moins à cette date.
13 […m t.].bn 634 m .q .mnyt nt r. nb « 13 634 [pains] variés comme offrande quotidienne
de chaque jour,
m ..w wnn m-b.. en plus de ce qu’il y avait auparavant.
.w n.b.n.. n.f ..wt .ntyw-. .bsw ...w Puis, j’ai réquisitionné pour lui des champs, des jardins
m stp n .m. M.w
et des labours en grand nombre,
du meilleur de la Haute et de la Basse Égypte,
r .rt ..wt r .rp .sr .ry pour en faire des fermes pour produire
le blé correspondant.
14 […] m .rt ..t-zp 14 […] par année de règne :
m t hnqt .w.w wn.w k.w .pdw sn.r .rp dqrw pain-bière, boeufs iouâ, oundjou, kâou, volailles,
encens, vin, raisins,
.t nb(t) nfrt m .tr n tnw ..t-zp toutes bonnes choses, comme impôt annuel.
.w w...n .m.. .tp-n.r Puis Ma Majesté a consacré une offrande divine
r .rt .sst n .t<..> .r-..ty m wbn.f pour faire ce qui convient pour <mon> père
Horakhty lorsqu’il se lève.»
Si la constitution de domaines dédiés à certaines offrandes ou produits du service divin d’Amon est
bien connue, il n’en va pas tout-à-fait de même du sanctuaire consacré par Thoutmosis III à Horakhty
en son lever. La seule représentation que l’on ait à Karnak d’un acte cultuel royal à Horakhty est
l’offrande de l’onguent mat à l’intérieur de la salle hypostyle 8. Toutefois, les indices ne manquent pas
pour placer ce sanctuaire dans l’Akhmenou: il s’agit vraisemblablement de la h.yt, la salle solaire qui
constitue le point sommital du massif pyramidal accolé à l’Akhmenou. Les martelages atoniens des
cartouches royaux figurant sur l’autel d’albâtre de type héliopolitain qui y est toujours en place laissent
supposer que cet autel date deThoutmosisIII. Il s’agit probablement du «temple de Rê-Horakhty de
la terrasse du temple d’Amon » connu par les documents bubastites 9.
1 Herbert Ricke, « Der Geflügelhof des Amon in Karnak », Zäs, 73, 1937, p. 124131.
2 Paul Barguet, Le temple d’Amon-Rê à Karnak. Essai d’exégèse,Raph, 1962, p. 39 et pl. xlc.
3 Dimitri Meeks, « Notes de lexigographie § 2-4, » RdE, 28, 1976, p. 9295.
4 Yvonne Harpur, P. Scremin, The Chapel of Kagemni. Scene Details, 2006, p. 497.
5 Ahmed M. Badawy, Le dessin architectural chez les anciens Égyptiens : Étude comparative des représentations ég yptiennes de constructions,
1948, p. 126-127.
6 Clément Robichon, Alexandre Varille, Le temple du scribe royal Amenhotep, fils de Hapou i, Ifao, 1936, pl. xx.
7 Jacques Vandier, Manuel d’archéologie, V, 2, 1969, p. 412 sq. ; passim.
8 Paul Barguet, o.c., p. 76.
9 Ibid., p. 291-292
15 [.w w...n n.f .m.. .tp-n.r n .rt
r .rt .st .m.f
m hrw .b m snwt nt .b m imnyt nt r. nb
m. .rrt m .wnw
.st gm.n .m.. nfr wrt sk. .rt m […] n
16 […] .tp-n.r n 4 t.nw wrw
.r(w).n .m.. m m.wt n .t.. .mn
m t .bn 100 .nqt ds 4
nty n w. nb m n. n t.nw
.qw 25
.nqt ds 1
« 15 Ma Majesté lui [a consacré] une offrande d’orge,
pour en faire ce qu’il est convenable d’en faire,
le jour de la fête du sixième jour, comme offrande
quotidienne de chaque jour,
comme on le fait à Héliopolis.
Car Ma Majesté a constaté que c’était excellent
de cultiver de l’orge dans […].
16 […] une offrande pour les quatre grands obélisques
que ma Majesté a faits comme quelque chose de nouveau
pour mon père Amon:
100 pains divers et 4 mesures ds de bière,
soit, pour chacun de ces obélisques:
25 pièces et
1 mesure ds de bière. »
Les fondations décrites dans cette colonne restent dans le domaine héliopolitain. L’orge .rt1, qui sert
encore aujourd’hui à la préparation de la bouza2, comme elle entre dans celle du kyphi3, est liée autant
au territoire 4 qu’aux cultes héliopolitains, comme ne manque pas de le rappeler notre texte (m. .rrt m
.wnw). La bière obtenue à partir du .rt ..t est un élément important des rites héliopolitains d’ivresse
liés à la renaissance du mort. C’est ainsi que le défunt dit, dans le chapitre 123 du Livre des Morts : « Ô
Osiris, je suis ton fils Horus. Je suis venu préparer tes pains dans Pe, avec de l’épeautre rouge. Ô Osiris,
je suis ton fils Horus. Je suis venu préparer ta bière dans Dep, avec du grain blanc (.rt ..t)5».
La fête du Sixième jour 6 joue un rôle particulier dans les Textes des Pyramides : « Le repas
de la fête du 6e jour du mois est pour le déjeuner de Nn, celui du 7e pour son dîner ; des génisses doivent
être sacrifiées pour Nn lors de la fête de l’Ivresse ; car Nn est assurément le taureau d’Héliopolis. 7
»,
ou encore : « Le berger se tient devant toi pour que soit célébrée pour toi la fête de la Nouvelle Lune,
que soit célébrée pour toi la fête du Commencement du mois, qu’arrive pour toi la fête du Milieu
du mois, que soit célébrée pour toi la fête du Sixième jour, qu’arrive pour toi la fête […], car tu es le
Grand qui préside à Héliopolis.8»
La mention des « quatre grands obélisques » s’explique par le fait que, si les deux paires
des 4e et 7e pylônes sont probablement ceux qu’évoque notre texte, l’obélisque unique, lui, n’est que
programmé par Thoutmosis III, et mis en place par Thoutmosis IV9.
.w w...n .m.. .tp-n.r n n. n twwt n […] « Ma Majesté a consacré une offrande divine à ces statues de […]
17 [tp-]hwt nt sb. pn 17 [to]ît de cette porte.
.w w...n n.f .m.. wdn n m.rw Et Ma Majesté a consacré pour lui une offrande du repas du soir,
m t .n.t .pdw sn.r .rp d.r w t .. .tpwt consistant en pain, bière, volailles, encens, vin, fruits, pain blanc
des tables d’offrande,
.t nbt nfrt m .rt-hrw nt r. nb toutes bonnes choses, chaque jour. Et Ma Majesté lui a consacré
.w w...n n.f .m.. ..w .t m […] une offrande supplémentaire de […]
1 Hordeum vulgare: F. Nigel Hepper Pharaoh’s flowers : the botanical treasures of Tutankhamun, 2009, p. 54, contra Lise Manniche, An
Ancient Egyptian Herbal, 2006, p. 107, qui l’identifie à .t (....
= .....), ce que contredit l’arabe .i‘yr.
2 A. Hussein M. Mehdawy, The Pharaoh’s Kitchen, Auc Press, 2010, p. 128 ; H. Ishida, « Insight Into Ancient Egyptian Beer Brewing
Using Current Folkloristic Methods », Mbaa Tq, 39/2, 2002, p. 8188 ; D. Klop, Beer as a signifier of social status in ancient Egypt with
special emphasis on the New Kingdom period (ca. 1550-1069 bc) : the place of beer in Egyptian society compared to wine, Stellenbosch
University, 2015.
3 Philippe Derchain, « La recette du kyphi », RdE 28, 1976, p. 61-65.
4 Par exemple : Papyrus Harris I, 27. 12 ; 28. 8 , et passim.
5 Édouard H. Naville, Das aegyptische Todtenbuch der xviii. bis xx. dynastie: Bd. Text und vignetten, 1886, chap. 173, 33-34 (Aa).
6 Siegfried Schott, Altägyptische Festdaten, 1950, fig 14 .
7 TPyr 408 : James P. Allen, A New Concordance of the Pyramid Texts iii, 2013, 255
8 TPyr 458 : ibid., iv, 2013, 63.
9 Voir Emmanuelle Arnaudiès-Montélimard, « Un reposoir de barque en calcite édifié par Thoutmosis III dans le temple d’Amon-Rê à
Karnak », Karnak, 11,2004, p. 159–217.
18 .w w...n .m.. wdn n prt-Mnw 18 Ma Majesté a consacré pour lui une offrande
pour la fête de la Sortie de Min,
m iw.w .pdw sn.r .rp d.r w .t nbt nfrt consistant en bétail, volailles, encens, vin, fruits
...w n wdn .pr m .t nbt 120 et toutes bonnes choses. Total de l’offrande,
.r tp .n. w.. snb .m.. tout compris : 120. — pour la vie, la santé et la prospérité
.w w..n .m.. w.. .rp hbnt ..t 5 de Ma Majesté. Ma Majesté ordonna de consacrer 5 grandes
jarres de vin.
19 […] rnpt m-..w wnnt m-b.. 19 […] année en plus de ce qu’il y avait avant. Et Ma Majesté
.w .r.n n.f .m.. .rt-. m m.wt refit pour lui un jardin, planté de toutes sortes d’arbres
ssrd m .t nb n.m fruitiers, afin d’en consacrer les produits de la terre
r .rp s.t .m r .tpw-n.r n r. nb à l’offrande divine quotidienne.
w...n .m.. m m.wt m-..w wnnt [m-b..] Ma Majesté consacra à nouveau en plus de que qu’[il y avait
avant].
20 […] m nfrwt n t. r-.r.f 20 […] de beautés du pays tout entier.
.st .r.n .m.. mnw nb hp nb tp-rd nb Ma Majesté a fait toutes les fondations, toutes les lois, toutes
.rt.n.. n .t.. .mn-R. nb nswt t.wy .nty .pt-swt les règles que j’ai faites pour mon père Amon-Rê, Seigneur
des trônes du Double Pays qui réside dans Ipet-sout,
n wr.n r... b.w.f tant je connais sa puissance. Car je suis conscient de sa force
.s..kw. m mn.w.f qui réside dans le corps, car je sais […] »
.tp m-.nw .t
r..kw. […]
On remarquera que le déterminatif de twwt est exactement celui qui figure sur le fragment vii m des
Annales. Il s’agit manifestement des statues royales qui participent aux grandes processions 1.
La fête de la procession de Min à Thèbes est abondamment représentée, surtout à Medinet
Habou et pour l’époque de Ramsès III2. On en a décrit le déroulement et commenté les rites qui en
marquaient les étapes 3. On a localisé les jardins (.rt-.) dans le secteur des volières évoquées plus haut,
après avoir passé en revue les principales représentations des tombes thébaines : celles de Neferhotep 4,
de Nebamon 5 et d’Amenmès 6, celle du tombeau de Nakht, qui montre clairement le système d’irrigation
des potagers du temple d’Amon 7.
Quant aux « beautés du pays tout entier », elles ne peuvent manquer de faire penser
aux jeunes femmes du pWestcar 8, plus généralement , aux « beautés » qui peuplaient le harem royal 9.
Peut-être notre texte évoque-t-il les jeunes femmes qui accompagnent Thoutmosis III dans la grande
scène de consécration de l’offrande qui ouvre le texte des Annales10?
1 Nicolas Grimal, AnnCdF 106, 2006, p. 581–602.
2 F. O. Allen, Charles F. Nims, Richard A. Parker, Siegfried Schott, Kurt C. Seele, & John A. Wilson, Festival scenes of Ramses iii
(Plates 193-249). Oriental Institute Publications 51, 1940.
3 Henri Gauthier, Les fêtes du dieu Min, 1931, p. 63.
4 Tt 49 : N. de G. Davies, & N. M. C. de Garis Davies, The tomb of Nefer-hotep at Thebes ii, 1933.
5 B. Geßler-Löhr, Die heiligen Seen ägyptischer Tempel : ein Beitrag zur Deutung sakraler Baukunst im alten Ägypten, Hildesheimer
ägyptologische Beiträge 39 (Vol. 21), 1983, p. 184.
6 Tt 19 : Georges Foucart, Mifao57, 1935.
7 Tt 161.Voir Jean-Claude Hugonot,Le jardin dans l’Egypte ancienne, Publications universitaires européennes, Sériexxxviii, Archéologie,
1989, p. 15 ; 229.
8 V 10 : «Fais-moi amener vingt femmes au beau corps, au sein ferme et à la chevelure tressée et qui n’aient pas connu l’enfantement.»
Philippe Derchain, «Snefrou et les rameuses », RdE 21, 1965, p. 25.
9 W. M. Flinders Petrie, Francis L.Griffith & Percy E. Newberry, Kahun, Gurob, and Hawara, 1890, pl. xix ; voir également l’inscription
dédicatoire de Ramsès II en Abydos, col. 51-52. Voir Lana Troy, Patterns of queenship in ancient Egyptian myth and history, Boreas, 1986,
p. 78.
10 Voir D. B. O’Connor, « The King’s Palace at Malkata and the Purpose of the Royal Harem », Studies Sivermann, 2010, p. 60-61.
travaux et publications
travaux collectifs
—En collaboration avec Emad Adly et Alain Arnaudiès, chroniques archéologiques: Bulletin
d’information archéologique et «Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan ».
Secrétaire général de la Commission consultative des fouilles françaises à l’étranger, ministère
des Affaires européennes et étrangères.
—Membre des conseils scientifique et d’administration, ainsi que de la commission de sélection
des membres scientifiques de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire.
—Membre du conseil d’administration de la fondation Hugot du Collège de France.
— Président de la fondation Michela-Schiff-Giorgini.
— Membre du conseil scientifique du musée Rodin.
— Membre du conseil d’administration du prix Jean-et-Marie-Françoise-Leclant (Académie
des Inscriptions & Belles-Lettres).
— Membre du conseil scientifique du fonds Icomen pour le patrimoine menacé.
— Président du conseil scientifique du cycle «Frontières des matériaux anciens»,
Ipanema-Académie des Sciences.
— Membre du conseil d’administration de l’association France-Égypte.
conférences, colloques et communications
— 28-29 septembre 2016, participation au colloque « Les savoirs en action
pour un co-développement en Méditerranée », organisé par le Groupe interacadémique
de développement, au MuCem de Marseille.
— 3 novembre 2016, modération de la première session du colloque «Polar. Policiers et archéologues
face au trafic d’antiquités», Maison de l’Orient méditerranéen, Lyon.
— 14-15 novembre 2016, participation au « Coloquio centroamericano de arqueología preventiva»,
organisé au Museo Nacional de Antropología Dr. David J. Guzmán (Muna), San Salvador
par l’ambassade de France au Salvador et le Secretaria de Cultura de la Presidencia du Salvador:
conférence inaugurale, «Arqueología y protección del Patrimonio».
— 22 février 2017, participation à la table ronde « Les nouvelles technologies revisitent les mystèresde l’Égypte », organisée par la délégation permanente de l’Égypte à l’Unesco (Paris).
— 17 mars 2017, installation comme membre titulaire de la 1e section de l’Académie des Sciences
d’Outre-mer et éloge du Père Jean-Pierre Le Gall.
— 22-23 mai 2017, participation au colloque interdisciplinaire organisé par la chaire
«Milieux bibliques », «Vieillir et être vieux dans le Proche-Orient ancien ». Communication:
«C’est un bonhomme de 110 ans, qui, jusqu’à aujourd’hui, mange 500 pains, une moitié de boeuf
et boit 100 cruches de bière».
— 22 juin 2017, participation aux journées d’étude «L’homme et la mesure» (Cnrs, Ehess, CdF),
«Nouvelles approches en sciences humaines et sociales des pratiques et représentations des poids
et mesures » (fondation Hugot du Collège de France).
— 4 juillet 2017, participation à l’atelier « Sciences et matériaux anciens », organisé
par le Gid et Ipanema, Institut de France.
jurys de thèses et HdHdR
— Présidence du jury de thèse de Félix Relats Montserrat, « Les fouilles françaises de Médamoud
Synthèse historique et archéologique d’un temple thébain », université de Paris-Sorbonne,
21 novembre 2016.
— Présidence du jury d’Hdr de Chloé Raggazzoli, «L’écriture manuscrite au Nouvel Empire:
Pratiques et discours », université de Paris-Sorbonne, 25 novembre 2016.
— Présidence du jury d’Hdr de Frédéric Payraudeau, «Recherches sur l’histoire politiquede l’Égypte au premier millénaire av. J-C (xxf’-xxxf’dynasties, c. 1069-332) », université de Paris-
Sorbonne, 28 novembre 2016.
Hommages présentés à l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres : Nathalie Beaux, Janusz
Karkowski, Elizabeth Majerus, Gaël Pollin, La Chapelle d’Hathor. Temple d’Hatchepsout
à Deir el-Bahari, ii — Façade et salles hypostyles. 1-Figures et planches, Mifao 133, 2016, coffret in-4°,
32 1 plan, 108 planches dépliantes, également téléchargeables sur le site de l’éditeur; Marc Maillot,
Palais et grandes demeures du royaume de Méroé, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2016;
V.Matoïan et M. Al-Maqdissi (éds), Études ougaritiques iii, Louvain, 2013, Rso xxiii, 2016, in-4°
broché, 475 p. et xiv pl. couleur; V.Matoïan et M. Al-Maqdissi (éds), Études ougaritiques iv,
Louvain, 2016, Rso xxiv, 2016, in-4° broché, 316 p.; Michel Al-Maqdissi, Bernard Geyer, Valérie
Matoïan, De l’île d’Aphrodite au Paradis perdu, itinéraire d’un gentilhomme lyonnais : en hommage
à Yves Calvet, Rso xxii, Louvain, 2015, in-4° broché, 384 p.; Vincent Francigny, Les coutumes
funéraires dans le royaume de Méroé. Les enterrements privés, Série «Orient & Méditerranée |
archéologie», n° 22, éditions de Boccard, Paris, 2016, in-4°, broché, 227 p., 124 fig. dans le texte,
7 cartes; Mahmoud Abd El-Raziq, Georges Castel et Pierre Tallet, Ayn Soukhna iii, Le complexe
de galeries-magasins. Rapport archéologique, avec la collaboration de Valérie Le Provost et Grégory
Marouard, Fifao 74, 2016, grand in-4°, cartonné, 350 pages.
publications
— Nicolas Grimal, «Guerre, économie et fiscalité en Égypte ancienne », dans Guerre, économie
et fiscalité (Jean Baechler et Henri-Georges Soutou éd.), coll. «l’homme et la guerre», Académie
des Sciences morales et politiques, 2016, p. 31-39.
— Emad Adly & Nicolas Grimal, « Amenrenef sort des sables», Bia 54, juillet-décembre 2016.
— Emad Adly & Nicolas Grimal, «Psammétique Ier bombe le torse à Souq al-Khamis», Bia 55,
janvier-juin 2017.
— Nicolas Grimal, «Rapport sur la vie et les activités de l’Ifao en 2014-2015», Craibl 2015/4,
p. 1725-1730.
— Nicolas Grimal, « Civilisation pharaonique : archéologie, philologie, histoire 2015-2016»,
consultable: egyptologues.net.
— Nicolas Grimal, «Hommages: Alexandria under the Mediterranean, Archaeological studies
in memory of Honor Frost, G.Soukiassian éd., Études alexandrines 36; P.Pomey éd., La batellerie
égyptienne, Études alexandrines34; Nehet3», Craibl 2016, p. 203-208.
— Nicolas Grimal (dir.), Olivier Perdu, Elsa Rickal, avec l’assistance d’Alain Arnaudiès, Cécile
Bernal, Claire Bourgouin, Olivier Cabon, Thomas Lebée, Raphaële Meffre et Hélène Virenque,
Daressy : un savant, des archives trente-six années en Égypte au tournant du xxe siècle, catalogue
d’exposition, Collège de France, 6-23 mars 2017 •
les horaires d’ouverture au public ont été étendus:
du lundi au vendredi, de 9 heures à 18 heures
fermeture: vacances d’été et d’hiver, jours fériés
cabinet d’égyptologie
personnel
En 2016, la bibliothèque de l’Institut d’égyptologie était dirigée par Elsa Rickal, égyptologue, assistée
de Marion Gérardin, technicien d’information documentaire. Lors du déménagement de l’été 2016,
nous avons pu bénéficier dans un premier temps de l’aide logistique de Vincent Gispert, magasinier,
qui, dès notre arrivée dans les nouveaux locaux, nous a été spécifiquement affecté afin d’assurer le
nouveau fonctionnement de la bibliothèque avec une partie des collections en accès indirect.
Comme les années précédentes, la bibliothèque a pu faire appel aux compétences de
vacataires égyptologues pour assurer l’accueil, le catalogage du fonds général, le récolement des fonds
précieux et la saisie de documents d’archives. Ont ainsi participé : Cécile Bernal, Thomas Lebée,
Andrea Pillon et Sépideh Qahéri. Mélodie Boussalmi et Nicolas Leroux ont également rejoint l’équipe
début 2017.
politique d’acquisition
Dans le cadre de la politique d’acquisition définie par le professeur titulaire de la chaire, la bibliothèque
s’attache à acquérir les publications imprimées et en ligne de niveau recherche concernant l’égyptologie
de la préhistoire à la période romaine, la coptologie et les études nubiennes, ainsi que les Isiaca,
les récits de voyageurs des siècles passés ou encore les biographies des grandes figures de la discipline.
Pour pallier la mise en magasin de certaines ressources périodiques essentielles, un accent
particulier a été mis sur l’offre numérique accessible depuis la plateforme du Collège de France.
La liste trimestrielle des nouvelles acquisitions est consultable sur la page de la bibliothèque
du site Collège de France (http://www.college-de-france.fr). Les lecteurs qui en font la demande
peuvent également la recevoir par courriel.
fonds Jean-Leclant
L’inventaire des documents d’archives associés aux ouvrages du fonds a pu être achevé avant le déménagement
de la bibliothèque.
L’ensemble des ouvrages ne pouvant être accueilli dans les nouveaux locaux, il a été décidé
de stocker hors les murs les titres faisant double emploi avec le fonds général de la bibliothèque, ainsi
que la quasi-totalité des archives Jean-Leclant. Ces documents seront réintégrés au fonds Jean-Leclant
au retour de la bibliothèque sur le site de Cardinal-Lemoine en 2019.
mise en valeur des fonds
Le déménagement a été l’occasion de reconditionner l’ensemble des archives scientifiques conservées à la
bibliothèque et d’entamer une réflexion sur la saisie et l’inventaire systématique de tous les documents
selon leur origine et leur nature. L’identification et le traitement informatique des archives photographiques
en vue de leur numérisation et de leur mise en ligne sur Salamandre ont été poursuivis par
Cécile Bernal grâce à un contrat mécéné.
Dès la fin de l’année 2016, la chaire d’égyptologie a décidé de consacrer une exposition à
Georges Daressy, à travers les nombreux documents d’archives légués en 1947 par sa veuve à l’Institut
d’égyptologie. Conçue et réalisée par Olivier Perdu qui a également élaboré le catalogue associé, elles’est tenue en mars 2017 au Collège de France. À cette occasion, une table ronde réunissant plusieurs
spécialistes a permis de présenter l’exposition aux visiteurs tout en soulignant l’importance toujours
actuelle de ce fonds Daressy pour la recherche égyptologique. L’ensemble des équipes de la bibliothèque
a prêté son concours aux diverses opérations.
chiffres 2016
publics et services
— Entrées et lecteurs: il y a eu 2115 entrées en 2016, en dépit de la fermeture de la bibliothèqued’Égyptologie pendant près de trois mois pour le déménagement.
Il y avait 493 lecteurs inscrits ou réinscrits en décembre 2016 dans la base de données de
la bibliothèque. Les professeurs, chercheurs et doctorants constituent toujours la majorité du lectorat
mais les étudiants en master ont été cette année plus nombreux.
— Prêt et fourniture de documents à distance: depuis 2010, tous les ouvrages et les périodiques
acquis sont aussitôt signalés dans le réseau national Sudoc.
La bibliothèque propose de fournir des photocopies d’articles par le biais du service du
prêt entre bibliothèques du Collège de France. Aucun prêt de document n’est possible.
Demandes en provenance de bibliothèques françaises et étrangères: 15
Demandes pour des chercheurs associés à la chaire: 5
— Photocopies lecteurs: 11264 photocopies ont été effectuées. Les scans, non quantifiés par la machine,
sont désormais majoritaires.
budget 2016
— Crédits de fonctionnement: dotations Mesr et Cnrs: 42 000 euros. Une augmentation est à noter
qui tient compte des nouveaux projets en cours.
— Recettes : photocopies payantes : 1 126 euros
— Dépenses : acquisitions documentaires: 19467 euros ; reliure et restauration: 4355 euros ; numérisation
: 2189 euros ; fournitures bibliothèque et archives : 7527 euros ; fonctionnement (photocopieur-
scanner, consommables) : 2 235 euros ; informatique : 3 650 euros
collections
Base bibliographique: 40053
Publications en série : 283
Documents audiovisuels : 225
Cartes: 179
Thèses: 669
Titres signalés dans le Sudoc : 3 009.
personnel
3 Etp (1 cat. a, 1 cat. b, 1 cat. c) et 1 Etp de vacations depuis la réouverture.
locaux et postes de travail
Superficie = 194,50 m2 dont 93 m2 en accès libre
Places assises =22
Postes informatiques à la disposition des lecteurs =1
Postes informatiques pour le personnel et les chercheurs =9 •
activités de l’équipe
Elsa Rickal
égyptologue, chercheur associé.
responsable des collections de la bibliothèque d’égyptologie du Collège de France
recherches
—Miseen place d’un projet de recherche visant à retracer l’historique des fonds de l’Institut d’égyptologie:
réflexion sur l’inventaire des fonds d’imprimés et des archives, études sur les personnalités liées
à la chaire, professeurs et disciples, à commencer par Alexandre Moret, fondateur de la bibliothèque
en 1936 et Seymour de Ricci, premier donateur du fonds.
— Rendu de la publication sur les stèles et les monuments du Nouvel Empire différé à 2018 du fait duposte occupé à la bibliothèque d’Égyptologie.
conférence
—Daressy et le «groupe Nahman», dans le cadre de l’exposition Daressy, un savant, des archives,
Collège de France, 6 mars 2017.
enseignement
— Cours d’égyptien hiéroglyphique, première et deuxième année, Elcoa, Institut catholique de Paris •
Emad Adly
arabisant, traducteur, chroniqueur archéologique, chercheur associé au Collège de France
Dans le cadre de la convention Ifao-chaire Champollion du Collège de France (Umr 8152) et en collaboration
avec le Pr Nicolas Grimal, Emad Adly a poursuivi ses activités de dépouillement systématique
de la presse égyptienne à la recherche d’information sur les activités archéologiques et patrimoniales
dans le pays. Ces travaux ont donné matière à deux publications numériques, les Bulletin d’information
archéologique liv (194 p.) et lv (255 p.), diffusés sur le site internet de la chaire « Civilisation del’Égypte pharaonique: archéologie, philologie, histoire»: www.egyptologues.net, et accessibles à partir
du site de l’Ifao, sous l’entrée «Revue de presse égyptienne » de la page d’accueil.
Dans le même cadre et en collaboration avec N. Grimal et A. Arnaudiès, E.Adly a effectué
la collecte des données archéologiques destinées à la rédaction de la chronique annuelle «Fouilles ettravaux en Égypte et au Soudan ».
Dans le cadre du site internet de l’Ifao, E.Adly édite une revue de presse qui rend compte
de façon succincte de l’actualité archéologique reflétée par la presse égyptienne.
Parallèlement, E.Adly a effectué la traduction arabe de quarante-quatre notices illustrant
Instantanés d’Égypte, une exposition de photographies des archives de l’Ifao, tenue au centre culturel
Sa‘d Zaghlûl à Munîra en novembre 2016.
Enfin, E.Adly a traduit du français vers l’arabe le catalogue d’exposition tiré de l’ouvragede Delphine Driaux et Marie-Lys Arnette, Instantanés d’Égypte. Trésors photographiques de l’Institut
français d’archéologie orientale, Bibliothèque générale 50, Ifao, Le Caire, 2016, 395 p.; publié aux éditions
de l’Ifao, sous le titre Laqatât min Masr, Ifao, Le Caire, 2017 •
Nathalie Beaux
chercheur associé à l’Ifao et au Collège de France.
colloques
— 25 octobre 2016, «L’encerclement magique du sarcophage d’Ounas» (colloque international sur les
Textes des Pyramides, Le Caire, 23-25 octobre 2016).
— 4 juillet 2017, « The representation of the Emotions in Man and Animals » (7th Old Kingdom Art
and Archaeology — Milan, 3-7 juillet).
publicationd’articles
«Écriture des émotions en égyptien», Le langage de l’émotion: variations linguistiques et culturelles,
(eds. Nicole Tersis et Pascal Boyeldieu), Louvain-Paris, 2017, Peeters (Société d’études linguistiques et
anthropologiques de France 469, NS 36), p. 227-241.
publication de livre
Moïse d’Égypte — L’Enfant des trois Livres, Roman, Médiaspaul, Paris, 2017 •
Hanane Gaber
ingénieur de recherche au LabEx Archimede, université Paul-Valéry Montpellier 3
chercheur associée au Collège de France
recherche
— Colloque «Imitations, copies et faux. Des rives du Nil à Rome », organisé en collaboration avec M.
Nicolas Grimal et Olivier Perdu, ce colloque s’est tenu à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
et au Collège de France les 15 et 16 janvier 2016. Le travail d’édition des actes du colloque est en cours.
—Exposition «Un centenaire de recherche française à Deir el-Medina (1917-2017) ». À l’occasion du
centenaire des fouilles françaises à Deir el-Médina, j’ai proposé d’organiser en décembre 2017 une exposition
autour d’objets provenant du site, qui sont conservés au musée Égyptien du Caire, et d’archivesde l’Ifao qui s’y rapportent. Les partenaires de ce projet sont l’Ifao, le musée Égyptien du Caire, le
laboratoire d’excellence (LabEx) Archimède de l’université Paul-Valéry Montpellier 3 (équipe Enim,
Umr 5140). Un catalogue scientifique sera édité à cette occasion.
Il s’agit de mettre en valeur les recherches de terrain et les études menés par l’Ifao pendant
un siècle en s’appuyant sur la présentation d’un choix d’objets trouvés durant les fouilles de Deir
el-Médina, qui illustrent les différents aspects de la vie des artisans, de leurs croyances religieuses et
funéraires au Nouvel Empire. Cette exposition permettra de réunir des artefacts de Deir el-Médina
exposés dans différentes salles du musée et de présenter aux chercheurs et au grand public des objets
conservés dans les réserves du musée.
La coordination scientifique de l’exposition (comprenant la documentation, la photographie
des objets au Musée Égyptien du Caire et le choix des documents des archives de l’Ifao) et
l’édition du catalogue sont en cours.
— Les tombes d’Amennakht, de Nebenmaât et de Khameteri (Tt 218, 219, 220) à Deir el-Médina. Ma
thèse de doctorat, soutenue à Strasbourg en 2007, est en cours de révision en vue de sa soumission pour
publication à l’Ifao. Outre la mise à jour de la bibliographie, j’ai rédigé un chapitre supplémentaire
relatif aux données prosopographiques de la famille d’Amennakht (Tt 218, 219, 220).
—Le complexe de Sokar et de Nefertoum dans le temple de Séthi I à Abydos. Les recherches sur le décor
de la chapelle de Ptah-Sokar se poursuivent. Le contenu textuel d’une de ses scènes a été présenté au
colloque «Tradition et transmission des rituels égyptiens anciens : continuités et ruptures», organisé
par Federico Contardi et Andreas H. Pries à l’université Paul-Valéry Montpellier 3 du 17 au 19 mai
2017. Les organisateurs publieront prochainement les actes du colloque.
publications
articles parus
— Hanane Gaber, «Le bien et le mal dans les psychostasies égyptienne et chrétienne », Revue de l’Histoire
des religions 233, 3, 2016, p. 305-327.
articles sous presse
—Hanane Gaber, «La recherche des faux dans la brève histoire de l’égyptologie», dans Nicolas Grimal,
Olivier Perdu, Hanane Gaber (éd.), Imitations, Copies et Faux. Des rives du Nil à Rome, Paris, à paraître.
—Hanane Gaber, «Practical Issues Concerning Epigraphic Work in Tombs and Temples », dans Dimitri
Laboury, Vanessa Davies (éd.), The Oxford Handbook of Egyptian Epigraphy and Palaeography, Oxford,
à paraître.
monographies et articles en préparation
—Hanane Gaber, «“Faire croître le champ de ce dieu et offrir le vase nemeset” : analyse et transmission
d’un texte accompagnant une scène du temple de Séthi I à Abydos», dans F.Contardi, A. H.Pries,
Tradition et transmission des rituels égyptiens anciens : continuités et ruptures. (Colloque, 17-19 mai 2017
à l’université Paul-Valéry Montpellier 3).
—Hanane Gaber, «“Celui qui appelle les monuments d’Amon (.. mnw n Imn)” (Amennakht, Tt218)»,
article préparé dans le cadre d’un volume de Mélanges (anonymat du destinataire requis).
—Hanane Gaber, Les tombes d’Amennakht et de ses fils Nebenmaât et Khameteri (Deir el-Médina Tt 218,
Tt 219, Tt 220). Édition des tombes et étude comparative des livres funéraires en contextes royal et privé,
dans Mémoires de l’Institut français d’archéologie orientale.
—HananeGaber, Le complexe de Sokar et de Nefertoum dans le temple de Séthi I à Abydos, projet accepté
pour publication à la Fere le 10 avril 2014 •
Emmanuel Jambon
égyptologue, chercheur associé
recherches et travaux divers
— Collaborateur scientifique du projet de l’Académie des Sciences d’Heidelberg «Der Tempel alsKanon der religiösen Literatur Ägyptens» [http://www.tempeltexte.uni-tuebingen.de/] (université de
Tübingen ; dir. Prof. Chr. Leitz, depuis novembre 2010).
— Collaboration avec l’Institut français d’archéologie orientale autour de la base de données « Cachette
de Karnak » (dir. L. Coulon) [http://www.ifao.egnet.net/bases/cachette/]. Participation à la maintenance
de la Base Cachette de Karnak.
publications
—«La présentation du bouquet monté (ms ms). Première approche d’un rite d’époque gréco-romaine»
dans S.Baumann, H.Kockelmann (éd.), Der Tempel als ritueller Raum, SSR17, Wiesbaden, 2017,
p. 351-388.
— «L’exploitation scientifique de la Cachette de Karnak, de Georges Legrain à nos jours. Essai d’historiographie
» (avec L. Coulon) dans L. Coulon (dir.), La Cachette de Karnak. Nouvelles perspectives
sur les découvertes de Georges Legrain, BdE 161, Le Caire, 2016, p. 89-129.
— « La Cachette de Karnak. Étude analytique et essais d’interprétation » dans L. Coulon (dir.), La
Cachette de Karnak. Nouvelles perspectives sur les découvertes de Georges Legrain, BdE 161, Le Caire, 2016,
p. 131-175 •
Nathalie Kayser-Lienhard
ingénieur de recherche Paris-Sorbonne (Paris IV), chercheur associé
responsabilité de la bibliothèque du CreS
Sous l’autorité du directeur du Cres, conservation, restauration et valorisation du fonds de la bibliothèque du
Centre de recherches égyptologiques de la Sorbonne (Cres).
Veille scientifique sur les parutions, encadrement des lecteurs (assuré cette année avec l’appui de
deux moniteurs étudiants du ser vice commun de la documentation de Paris-Sorbonne (Paris IV).
Coordination de ses activités de fonctionnement (notamment acquisition d’ouvrages,programme
de conversion rétrospective du fonds piloté par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,
accueil de stagiaires).
étude et publication de collections inédites
— Le musée Rodin conserve plus de 800 antiquités égyptiennes, collection léguée par le sculpteur Auguste Rodin
à l’État français à partir de 1916. L’artiste l’avait constituée à la fin de sa vie, profitant des gains provenant de la
vente de ses oeuvres et de son carnet d’adresses prestigieux. Dans le cadre d’un partenariat établi entre le Cres
et le musée Rodin, l’étude des antiquités égyptiennes est conduite en collaboration avec Bénédicte Garnier
(responsable des activités scientifiques de la collection d’antiques de Rodin, du mobilier et du site de Meudon),
avec le soutien financier du ser vice des musées de France. Conservés dans une réserve dédiée, ces objets n’ont pas
vocation à être exposés de manière permanente dans les salles du musée. Un catalogue en ligne — Rodin et l’art
égyptien — a donc été élaboré pour mettre cette documentation, en grande partie inédite, à la disposition de
tous. Ce catalogue est accessible librement sur le site www.egypte.musee-rodin.fr. La présentation du programme
à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (communication à la séance du 21 février 2014), est parue en 2015
aux Craibl (année 2014, fascicule 1).
Cette année, une première série de figurines en bronze et en pierre, et un premier lot d’oushebtis
ont été ajoutés au catalogue en ligne.
participation à des colloques ou des congrès, communications
— Communication à la Société française d’égyptologie (Paris, Inha, jeudi 6 octobre 2016): «Un relief de la
collection Rodin exposé à Arles dans le cadre de l’exposition « Khâemouaset, le prince archéologue».
—Communication au 7th Old Kingdom Art and Archaeology Conference (Milan, Università degli Studi di Milano,
3-7 juillet 2017): «Auguste Rodin and the Old Kingdom : the catalogue of the Egyptian Collection».
publications parues
— Nathalie Lienhard, «Un partenariat entre l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV) et le musée Rodin. L’étude
et la publication en ligne des antiquités provenant d’ Égypte réunies par Auguste Rodin», Panorama des
recherches et études méditerranéennes en sciences humaines et sociales — 2016, p. 99. https://forummed.sciencesconf.
org/data/pages/Panorama_recherches_etudes_med_SHS_2016.pdf
— Nathalie Lienhard, «Défilé de troupeau avec ibex unicorne », dans A. Charron, Chr. Barbotin (dir.), Savoir
et pouvoir à l’époque de Ramsès II. Kkâemouaset le prince archéologue, 2016, notice 106, p. 232.
— Nathalie Lienhard, «L’ibex unicorne de la collection Rodin : le fragment musée Rodin Co. 944 exposé en
Arles », Bulletin de la Société Française d’ÉgyptologieN° 195-196, juin-octobre 2016, p. 12-14.
— Nathalie Kayser-Lienhard, «In the shadow of a world-renowned artist : mummies in the Rodin Museum»,
dans Proceedings on Comparative Mumy Study (sous presse).
activités annexes
—Secrétaire générale de la Société française d’égyptologie (Sfe).
—Expertde concours: membre expert pour les jurys de concoursItrf et membre de la commission de
sélection des experts des concours Itrf.
—Stages et formations suivies: «Photogrammétrie : formation au logiciel Photoscan», Cnrs délégation
Paris A (Ivry), 28 et 29 septembre 2016; «Prise de parole en public», Cnrs, Délégation A (Paris-Villejuif),
du 20 au 22 mars 2017; «2e journée de rencontres en archéométrie de l’Ifao », 5 avril 2017, Paris, université Paris
7-Diderot, Laboratoire Apc •
Marie Millet
archéologue au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, chercheur associé
travaux de terrain
— janvier-février 2016 : direction des fouilles du site de Mouweis, mission archéologique du musée
du Louvre
— décembre 2016: mission de documentation et de préparation de la publication The Nubian
Cemeteries at Hierakonpolis : Exploring cultural identity in Middle Kingdom Egypt, ed. Renee Friedman
communications
—Sealimpressions from Muweis, evidences of trade?, 12e conférence internationale des Études Méroïtiques,
Prague, 5-9 septembre 2016.
monographies en préparation
— Installations antérieures au Nouvel Empire au sud-est du lac sacré au temple d’Amon de Karnak.
— Le Nouvel Empire au sud-est du lac sacré du temple d’Amon de Karnak avec Élise Allaoua, Marie-
Delphine Martellière et Aurélia Masson.
— Mouweis, une ville de l’empire de Méroé.
— Contribution à The Nubian Cemeteries at Hierakonpolis: Exploring cultural identity in Middle
Kingdom Egypt, ed. Renee Friedman.
recherches personnelles
—L’urbanisme et l’urbanisation en Égypte de l’Ancien Empire à la fin du Nouvel Empire et au
Soudan durant l’empire de Méroé: étude de l’architecture en brique crue, de la stratigraphie et des
mouvements du Nil.
— La place du temple et de son économie dans la ville en lien avec l’étude des zones de production,
du Moyen Empire au Nouvel Empire et durant l’empire de Méroé.
— La culture matérielle de la fin de l’Ancien Empire à la fin du Nouvel Empire, notamment par l’étude
de la céramique et des scellements.
— Les contacts et les échanges, essentiellement à travers l’étude de la céramique.
—Travail sur la collection du Dr. Lortet provenant de Karnak et conservée au musée de confluences
de Lyon •
Olivier Perdu
égyptologue, ingénieur de recherche attaché à la chaire
recherche
histoire de l’Égypte tardive
— L’examen d’une stèle de donation datée du règne de Takélot Ier (Aberdeen, Anthropological Museum
1551) permet de déduire que les rois de la xxiie dynastie résidaient à Bubastis, ce que confirment deux
autres témoignages de cette époque (stèle 100 du Gebel Silsileh et statue Londres, Bm Ea 1007). Ce
détail milite incontestablement en faveur de l’origine bubastite de la lignée chéchonquide, celle-ci
s’imposant en effet comme la meilleure façon d’expliquer la promotion de Bubastis comme résidence
royale à l’époque libyenne.
production artistique d’époque tardive
— Les aléas de la recherche ont amené à remettre la main sur une belle effigie en «bronze» de Ptah
(h.28,7 cm), aujourd’hui à la Bibliothèque nationale de France (inv. 66.486ter), qui est apparue dans
la collection du comte de Caylus. L’étude de ce monument inédit est en cours. Sa publication sera
l’occasion de faire connaître ses inscriptions qui sont aussi originales dans leur forme que dans leur
contenu.
inscriptions privées d’époque tardive
— Un nombre assez important d’inscriptions d’époque libyenne concernant le clergé bubastite a pu
être collecté dans les collections publiques et privées. Elles ont permis de préciser des détails sur les
cultes et le panthéon de Bubastis après le Nouvel Empire, notamment à propos des conceptions relatives
aux sept flèches de la patronne de la ville.
—Grâce à deux témoignages, une stèle du Sérapéum conservée au musée duCaire (Je 21830) et un vase
canope anciennement dans la collection Anastasi, il a été possible de dissiper les incertitudes relatives à
n.m-s.., titre sacerdotal memphite attesté à la Basse Époque et à l’époque ptolémaïque. Cette enquête
a par ailleurs conduit à proposer une explication concernant s.m et wr-b.w, les deux autres titres avec
lesquels n.m-s.. est régulièrement employé. Cela éclaire la vie religieuse dans le secteur de Saqqara-nord.
autres activités
— Vice-présidence de la Société françaised’égyptologie.
— Direction de la Revue d’Égyptologie.
— Membre de différents comités de lecture: celui des Annales du Service des Antiquités de l’Égypte et
autres publications du Csa (Le Caire), advisory board du Bollettino del Museo Egizio (Turin) editorial
board du Journal of Egyptian Archaeology (Londres)
— Collaboration à la base de données relative au matériel de la nécropole d’Abousir el-Melek, projet
dont la coordination est assurée par Raphaële Meffre.
au Collège de France
— Responsable des archives du cabinet d’égyptologie. Les travaux menés cette année se sont concentrés
sur les «archives Daressy» qui ont donné lieu à deux manifestations et à la publication d’un catalogue.
Cette actualité a relancé l’intérêt de la communauté scientifique pour nos archives en général, comme
l’a montré l’accroissement des demandes les concernant.
— Conception et organisation d’une exposition intitulée «Daressy : un savant, des archives », qui s’est
tenue au Collège de France du 6 au 23 mars 2017.
— Organisation d’une conférence inaugurale le 6 mars 2017 au Collège de France en prélude à l’exposition
«Daressy : un savant, des archives ».
enseignement
— encadrementd’étudiants préparant une thèse: Giorgia Cafici (université de Pise) et Marine Libert
(Université catholique de Louvain).
— Série de dix cours à l’Institut Khéops début 2017 consacrés à l’histoire des xxie et xxiie dynasties.
publications
parues
— «Une épouse divine à Héracléopolis : suite », dans M. Becker, A. I.Blöbaum, A. Lohwasser (éd.),
“Prayer and Power”: Proceedings of the Conference on the God’s Wives of Amun in Egypt during the First
Millenium Bc(Äat 84), p. 222-243.
— Daressy : un savant, des archives. Trente-six années en Égypte au tournant du xxe siècle (ouvrage publié
à l’occasion d’une exposition ouverte au Collège de France du 6 au 22 mars 2017). 80 pages.
sous presse
— «Un témoignage inédit sur un grand dignitaire saïte: le précepteur Horirâa», à paraître dans la
Revue d’Égyptologie 68.
— « Les origines du précepteur royal Ânkhefensekhmet, le nom ancien de Kôm Firîn et le fief Libou
dans l’Ouest du Delta », en cours de parution dans un volume d’hommages.
— « La tendance archaïsante en Égypte aux époques tardives : art de la copie ou de l’imitation?», en
cours de parution dans les actes du colloque tenu à Paris en janvier 2016.
— «Dieux et prêtres de Bubastis d’après des sources d’époque libyenne », en cours de parution dans
un volume d’hommages.
— «Un témoignage oublié sur un/le lieu de résidence des rois de la xxiie dynastie », en cours de parution
dans un volume d’hommages.
— «Le prêtre “à l’odeur agréable” », en cours de parution dans un volume d’hommages.
communications et conférences
— «Une exposition consacrée à Daressy et ses archives au Collège de France». Société française d’égyptologie,
Paris, 25 février 2017 (avec le concours de Claire Bourgouin et Thomas Lebée).
— «L’héritage de Daressy». Intervention lors de la conférence accompagnant l’inauguration de l’exposition
«Daressy : un savant, des archives », le 6 mars 2017 au Collège de France •
Françoise Lacombe-Unal
recherches
— Transmission du savoir : le dialogue pédagogique
— La notion de personne.
cours
— Dans le cadre de «Provence-égyptologie » au musée de la Vieille-Charité : cours de langue égyptienne:
(Moyen égyptien et Néo-égyptien); traduction de textes (Les aventures de Sinouhé, Horus et Seth).
— Institut de sciences et de théologie des religions (Istr):journée d’intervention pour l’Institut catholique
de la Méditerranée dans le cadre d’une formation à un diplôme universitaire; 10 mai 1913): « La
religion égyptienne» •